Bases pour servir aux entreprises de colonisation dans les territoires nationaux de la Republique A | Page 7

Auguste Brougnes
sont elles qui ont produit ces oeuvres colossales qui font l'admiration du monde, la construction des chemins de fer, des télégraphes électriques, le percement des isthmes . . . . . . . . .
C'est frappé d'admiration pour ce phénomène qui se reproduit tous les jours, que nous venons aujourd'hui proposer le même procédé pour l'exécution de cette autre grande oeuvre d'économie sociale, l'extinction du paupérisme agricole européen par la colonisation dans la République Argentine, procédé que nous allons exposer dans le chapitre qui suit.

SYSTèME DE COLONISATION ORGANISéE
Agricole et industrielle à production élevée.
Dans toute colonisation, trois éléments concourent à l'opération: 1o la terre, ou sol à élaborer;--2o le travail, qui élabore;--3o le capital, c'est-à-dire l'outillage nécessaire au travail pour obtenir la production. Nous traduisons ces trois éléments par la formule suivante: terre + travail + capital = production. Maintenant si nous voulions élever le chiffre de la résultante production, à un plus haut degré de puissance qui est le résultat à chercher, il nous suffira d'élever la puissance des facteurs par cette autre formule (terre + travail + capital)^m = production^m--élevée à sa plus haute puissance. C'est-à-dire terre concédée, acquérant une valeur croissante à c?té d'une voie ferrée et dont la culture est accompagnée de l'industrie si productive de l'élève du bétail, établie sur une grande échelle. Capital anonyme, agent le plus élastique, le plus puissant de l'industrie;--travailleur de la terre, choisi seulement dans la population agricole, parce que celle-ci comporte plus de vigueur de corps, plus d'esprit d'ordre, plus de moralité, plus d'aptitude pour le travail de la terre et l'élève du bétail.
La formule, telle que nous venons de l'établir, va être le pivot sur lequel roulera notre système de colonisation à production élevée.

PREMIER FACTEUR
Terre à c?té de chemins de fer, concédés par le gouvernement, ayant pour agent le gouvernement.
La concession de la terre n'est pas une condition onéreuse pour le gouvernement national qui a sous sa main 47,000 lieues carrées appartenant à l'état: ni pour les gouvernements des provinces qui possèdent d'immenses espaces de sol incultivé. Au contraire, les uns et les autres ont un grand intérêt à livrer ce terrain au travail du cultivateur pour lui faire acquérir de la valeur et accro?tre ainsi la richesse du pays. Toutefois, une condition essentielle s'impose dans toute oeuvre de colonisation, et qu'il est de toute nécessité de remplir, si on veut les voir prospérer; c'est que les colonies aient des rapports faciles avec de grandes cités commerciales et des ports de mer, par où doivent s'écouler leurs produits agricoles; en conséquence, elles doivent se fonder non loin des fleuves navigables, comme dans la province de Santa-Fé, ou le long des chemins de fer. Or, les provinces de l'ouest de la République Argentine, ni le territoire national des Pampes qui leur est adjacent, ne possèdent pas de fleuve navigable. Il sera donc indispensable d'y créer des chemins de fer, si l'on veut fonder des colonies dans ces contrées[10]. En attendant la construction des voies ferrées sur les territoires nationaux, le chemin de fer de l'ouest de Villa-Nueva à Mendosa, qui est aujourd'hui en circulation, pourrait permettre la fondation d'un certain nombre de colonies; car, sur un parcours de cent trente lieues du Rio-Cuarto à Mendosa, on rencontre à peine une dizaine de centres de population.
Mais le chemin de fer qui est appelé à jouer le plus grand r?le économique et politique, pour la prospérité des provinces du centre et de l'ouest de la République, c'est sans contre-dit le chemin de fer central des Pampas, qui reliera ces dernières provinces aux deux plus grands ports argentins sur l'Océan Atlantique, les ports de Saint-Antoine et de Bahia-Blanca, mettant ainsi une population industrieuse et commer?ante de 400,000 ames, en rapport direct et rapide avec le commerce étranger. Le chemin de fer central de la Pampa aura un autre grand avantage, celui de rendre possible et facile la colonisation du vaste territoire des Pampas de dix mille lieux carrées de superficie, de cette immense plaine herbacée qui fait suite à la Pampa de la province de Buenos-Ayres, et s'étend jusqu'aux pieds des Cordillières; que les Indiens avaient choisie pour résidence à cause de sa fertilité et de son climat tempéré, et que le gouvernement national doit s'empresser de livrer aujourd'hui au travail producteur du cultivateur et de l'éleveur de bétail, en y créant des centres de population, destinés à devenir prospères et à accro?tre la richesse du pays, centres de population autour desquels viendront s'établir de nombreux éleveurs de bétail.
La distance entre la ville de Mercedes (province de San-Luis) point de départ du chemin de fer Pampéen et le port de Saint-Antoine où il devra aboutir, peut être calculée à 170 lieues; celle de l'embranchement de Poytagué à Bahia-Blanca à 40 lieues et celle du Port Saint-Antoine à la vallée de Rio-Negro de 11
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