Bases pour servir aux entreprises de colonisation dans les territoires nationaux de la Republique A | Page 4

Auguste Brougnes
s'élever à 711,800,000 francs pour l'année courante de 1882, le mouvement commercial pour le premier trimestre ayant été de 174,900,000 francs, ce qui est considérable pour un pays de moins de deux millions d'habitants. Dans ce chiffre, l'importation figure pour 270,870,020 francs, et l'exportation pour 280,930,970. Durant la même année de 1881, 11,691 navires sont entrés dans les ports de la République argentine. La dette nationale, dont partie a été employée à la construction de chemins de fer, s'élevait, au 31 décembre 1881, à 397,005,705 francs; on a amorti, durant la même année, 16,057,245 francs. La circulation des lettres à la poste a été, pour la même année, de 12,285,000 fr., cinq millions de plus que l'année précédente; 11,489 kilomètres de fil de fer fonctionnent par le télégraphe électrique, 2,590 kilomètres de chemins de fer sont livrés à la circulation; 2,777 sont en construction. L'état pourvoit aux frais de 12 colléges et de 1,341 écoles primaires. L'armée permanente d'environ quinze mille hommes, formant quatre divisions, occupe les principales villes de l'intérieur et la ligne des frontières. L'escadre, composée d'un cuirassé de premier ordre, de neuf vapeurs de guerre et de cinq navires à voile, est occupée à l'exploration des c?tes et des fleuves.
Quand un pays offre une pareille situation, les cultivateurs européens et les entrepreneurs de colonisation peuvent hardiment répondre à son appel et avoir confiance dans son avenir.
à l'époque où nous con??mes notre projet de colonisation organisée (1852) dans la République Argentine en vue de l'extinction du paupérisme agricole européen, personne dans l'Amérique du Sud n'avait songé à cette idée et moins encore à la mettre à exécution. Seule l'émigration des Basques vers Montevideo, provoquée par les frères Bri? de Saint-Jean-Pied-de-Port, avait pris un certain développement, en dehors de toute idée de colonisation. Celui, en effet, qui e?t osé proposer à cette époque au dictateur Rosas l'établissement de colonies avec des éléments étrangers, aurait été bien mal re?u. Les partisans de ce tyran, imbus des idées et des haines de leurs pères contre les étrangers, ont été longtemps opposés à l'établissement de colonies dans ce pays, et quelques-uns d'entre eux le sont encore aujourd'hui.
Au contraire, les hommes du parti libéral de cette époque qui s'allièrent au général Urquiza dans sa lutte contre Rosas, plus intelligents et plus instruits, acquis depuis longtemps aux idées de la civilisation et de la science économique modernes, Alsina père, Alberdi, Mitre, Gorostiaga, Sarmiento, Luis-Jose de la Péna, édouard Olivera, Avettaneda, Roca, Président actuel de la République..... arrivèrent au pouvoir avec des opinions tout opposées à celles des Rosistes. Ils avaient compris que l'immigration des cultivateurs européens portait en elle le germe d'un accroissement d'ordre, de puissance et de richesse pour leur pays.
La prospérité prodigieuse des états-Unis de l'Amérique du Nord due en grande partie à l'émigration agricole européenne les avait conquis à l'idée de colonisation. C'est donc de 1853 que date l'ère de la colonisation dans la République Argentine;[5] et le premier contrat de colonisation passé dans ce pays fut le mien.
Les deux premières colonies fondées furent celle de Sainte-Anne dans la province de Corrientes et celle de Esperanza dans la province de Santa-Fé. Le contrat avec la première de ces provinces fut résilié pour des raisons expliquées plus haut. La colonisation continua dans celle de Santa-Fé. Durant les vingt années qui ont suivi, cinquante colonies ont été fondées dans cette province: elles comprennent aujourd'hui un personnel de 28,910 individus de tout age, une extension territoriale de 529,434 hectares 88 ares, desquelles 155,778 furent semées en 1879. Les chiffres statistiques suivants du rapport de l'administrateur des colonies de Santa-Fé, Jonas Larguia, peuvent donner une idée du mouvement productif de ces colonies pour l'année 1879.
Colonies de Santa Fé en 1879.
Population 28,910 de tout age et sexe. Extension territoriale 318,170 cuadros 529,434 hectares. Terrain cultivé en 1879 94,617 155,778
Production de l'année 1879.
TERRES ENSEMENCéES,
Froment, 70,186 cuadros 116,789 hectares. Ma?s, 11,729 cuadros 19,517 -- Avoine, 1,110 cuadros 1,847 -- Arachides, 2,133 cuadros 3,549 -- Autres produits, 9,295 15,466 --
RéCOLTE
586,937 fanègues de 15 arrobes (10 kil.) 1,269,318 hectolitres, 81,024 fanègues de 12 arrobes 139,766 -- 12,568 fanègues -- 21,679 -- 168,095 arrobes 19,330 -- 947,282 arrobes 109,937 --
La valeur de ces produits en argent était de:
Blé, 586,937 fanègues de 13 décalitres, à 25 f. la fanègue, 14,673,425 fr. Ma?s, 81,024 fanègues -- à 10 f. la fanègue, 810,024 fr. Avoine, 12,588 fanègues -- à 15 f. la fanègue, 188,820 fr. Arachides, 168,095 arrobes de 11 k. à 2 fr. 50 arrobe, 420,237 fr. [6] Autres produits 947,283 arrobe à 1 fr. 25 arrobe, 1,184,106 fr.
Valeur de la récolte en 1879, 17,066,829 fr.
Mouvement du port de Santa-Fé sur le Parano en 1879.
Durant la même année de 1879, 1,169 navires à voile et 444 à vapeur entrèrent dans le port de Santa-Fé; il en sortit 1.067 chargés, sur lesquels 69 à
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