Aventures extraordinaires dun savant russe | Page 2

Georges le et Henri de Graffigny Faure
aux lignes qu'on vient de lire et d'arr��ter le lecteur au seuil de cet ouvrage, maintenant que le c��l��bre astronome et ��crivain, signataire de cette pr��face, lui en a ouvert la porte avec sa haute comp��tence et son autorit�� incontest��e.
Mieux que nous, il a mis en lumi��re les points par lesquels l'oeuvre pr��sente diff��re des tentatives faites; mieux que nous, il a dit,--et son affirmation vaut garantie,--que dans les Aventures extraordinaires d'un Savant russe, le lecteur soucieux des v��rit��s scientifiques pourra, en parcourant des pages dramatiques quelquefois, spirituelles souvent, int��ressantes toujours, se mettre au niveau des d��couvertes astronomiques dont les plus r��centes ont, au courant de cette ann��e m��me, stup��fi�� le monde savant.
Mais le point sur lequel nous voulons insister est celui-ci:
Jusqu'�� ce jour, les romans plus ou moins scientifiques qui ont trait�� d'astronomie n'ont gu��re parl�� que de la lune; aucun d'eux n'a conduit ses h��ros �� travers l'ensemble des mondes c��lestes, sans en omettre aucun, depuis notre humble satellite, premi��re station du voyage, jusqu'aux resplendissantes ��toiles, et par del�� encore, en passant par le soleil et les plan��tes t��lescopiques, moyennes ou g��antes de notre syst��me.
MM. Le Faure et de Graffigny ont entrepris cette tache difficile et nous avons le droit d'affirmer, apr��s M. Camille Flammarion, qu'ils l'ont men��e �� bien, car ils ont r��ussi �� encadrer dans leur r��cit, sous une forme des plus originales, toutes les donn��es scientifiques qu'en Astronomie il est indispensable de conna?tre aujourd'hui.
Deux artistes connus et aim��s du public, L. Vallet et Henriot, ont concouru, avec tout l'esprit et le talent de leur crayon, �� faire de ce livre une merveille d'��dition qui laisse loin derri��re elle ce qui a paru jusqu'�� pr��sent en publications du m��me ordre--nous entendons de celles destin��es aux gens de go?t.
Est-il besoin d'ajouter que par la forme et par le fond, cet ouvrage s'adresse �� tous, aux jeunes gens amateurs d'aventures attrayantes et instructives comme aux grandes personnes que la science aimable captive.
Notre dernier mot sera pour remercier ici publiquement la haute personnalit�� scientifique qui a bien voulu accepter le parrainage des Aventures extraordinaires d'un Savant russe.
G. ��DINGER.

Aventures Extraordinaires D'UN SAVANT RUSSE

CHAPITRE PREMIER
DANS LEQUEL IL EST PARL�� UN PEU DE MARIAGE
et
BEAUCOUP DE LA LUNE.
Au dehors, il neigeait; les blancs flocons, tombant mollement et sans bruit, poudrederisaient les arbres et les toits des maisons, feutrant la chauss��e d'un ��pais tapis sur lequel les tra?neaux glissaient silencieusement.
[Illustration]
Seules, les sonnettes des rares attelages qui passaient dans ce quartier ��cart�� de Saint-P��tersbourg mettaient dans l'air ��pais un tintinnabulement joyeux, coup�� parfois par le claquement sec d'un fouet.
Au dedans, un profond silence r��gnait, que troublaient seuls le ronflement d'un ��norme po��le de fa?ence occupant tout le milieu de la pi��ce et le tic-tac monotone d'une horloge enferm��e dans un cadre de bois sculpt�� et accroch��e au mur, vis-��-vis la porte.
Dans l'embrasure de la fen��tre, enfonc��e en un vaste fauteuil, une jeune fille, les mains abandonn��es sur un ouvrage de broderie qu'elle avait laiss�� tomber sur ses genoux, r��vait.
Avec son visage pale et d'un ovale r��gulier que deux grands yeux bleus, �� fleur de t��te, ��clairaient, son nez fin et droit, aux narines roses et palpitantes, sa bouche petite et ourl��e de l��vres un peu fortes peut-��tre, mais d'une adorable couleur purpurine, son menton bien dessin�� et que creusait une mignonne fossette, ses cheveux d'un blond de lin cr��pel��s naturellement sur le front, et tombant sur ses ��paules en deux nattes longues et ��paisses, r��unies �� l'extr��mit�� par un ruban de soie bleue, cette jeune fille repr��sentait dans toute sa puret�� le type f��minin russe.
Ses ��paules ��troites, sa poitrine �� peine accus��e, sa taille mince et flexible, ses bras un peu gr��les indiquaient de seize �� dix-sept ans; mais �� voir son front grave et le pli qui se creusait �� la commissure des l��vres, on lui en e?t donn�� vingt.
Soudain, l'horloge sonna cinq heures; la jeune fille tressaillit, passa sa main sur ses yeux, du geste d'un dormeur qui s'��veille, et murmura:
--Cinq heures... il ne viendra plus maintenant... Mme Bakounine m'avait cependant bien promis...
Ses regards se fix��rent un moment sur la neige, dont les flocons tourbillonnaient dans l'espace et venaient mollement s'aplatir sur les vitres.
[Illustration]
--C'est peut-��tre le temps qui l'a effray��, ajouta-t-elle, cherchant ainsi �� se donner �� elle-m��me les excuses que pourrait bien invoquer le retardataire.
Ses l��vres s'avanc��rent dans une moue charmante.
--Si cependant il m'aime autant qu'il l'a dit �� Mme Bakounine, balbutia-t-elle, la neige ne devrait pas l'arr��ter...
Comme elle achevait ces mots, une d��tonation violente retentit, ��branlant la maison jusqu'au plus profond de ses fondations, la secouant �� croire qu'elle allait ��tre arrach��e du sol; en m��me temps, les vitres de la fen��tre vol��rent en ��clats, une cr��dence appuy��e au mur et charg��e d'instruments de toutes sortes s'abattit avec un vacarme ��pouvantable, jonchant le sol de d��bris; et de hautes biblioth��ques, qui
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