Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. I | Page 9

Charles Dickens
qui soit orn�� des boutons de notre club;? et il fit remarquer �� son compagnon les larges boutons dor��s, sur lesquels on voyait les lettres P.C. de chaque c?t�� du buste de M. Pickwick.
?P.C. r��p��ta l'��tranger; dr?le de devise, le portrait du vieux bonhomme, avec P.C. Qu'est-ce que P.C. signifie, portrait curieux, hein??
M. Tupman, avec une grande importance et une indignation mal comprim��e, expliqua le symbole mystique du Pickwick-Club, tandis que l'��tranger se tordait pour apercevoir dans la glace le derri��re de l'habit dont la taille lui montait au milieu du dos.
?Un peu court de taille, n'est-ce pas? Comme les vestes des facteurs: dr?les d'habits, ceux-l��, faits �� l'entreprise, sans mesures: voies myst��rieuses de la providence, �� tous les petits hommes, de longs habits; �� tous les grands, des habits courts.?
En babillant de cette mani��re, le nouveau compagnon de M. Tupman acheva d'ajuster son costume, ou plut?t celui de M. Winkle, et, bient?t apr��s, les deux amateurs de f��tes mont��rent ensemble l'escalier.
?Quels noms, messieurs? dit l'homme qui se tenait �� la porte. M. Tupman s'avan?ait pour ��noncer ses titres et qualit��s, quand l'��tranger l'arr��ta en disant:
--Pas de nom du tout; et il murmura �� l'oreille de M. Tupman: ?Les noms ne valent rien; inconnus, excellents noms dans leur genre, mais pas illustres; fameux noms dans une petite r��union, mais qui ne feraient pas d'effet dans une grande assembl��e. Incognito, voil�� la chose. Gentlemen de Londres, nobles ��trangers, n'importe quoi.?
La porte s'ouvrit �� ces derniers mots prononc��s �� voix haute, et M. Tupman entra dans la salle de bal avec l'��tranger.
C'��tait une longue chambre garnie de banquettes cramoisies, et ��clair��e par des bougies, plac��es dans des lustres de cristal. Les musiciens ��taient soigneusement retranch��s sur une haute estrade, et trois ou quatre quadrilles se m��laient et se d��m��laient d'une mani��re scientifique. Dans une pi��ce voisine on apercevait deux tables �� jouer, sur lesquelles quatre vieilles dames, avec un pareil nombre de gros messieurs, ex��cutaient gravement leur whist.
La finale termin��e, les danseurs se promen��rent dans la salle, et nos deux compagnons se plant��rent dans un coin pour observer la compagnie.
?Charmantes femmes! soupira M. Tupman.
--Attendez un instant. Vous allez voir tout �� l'heure. Les gros bonnets pas encore venus. Dr?le d'endroit. Les employ��s sup��rieurs de la marine ne parlent pas aux petits employ��s, les petits employ��s ne parlent pas �� la bourgeoisie, la bourgeoisie ne parle pas aux marchands, le commissaire du gouvernement ne parle �� personne.
--Quel est ce petit gar?on aux cheveux blonds, aux yeux rouges, avec un habit de fantaisie?
--Silence, s'il vous pla?t! yeux rouges, habit de fantaisie, petit gar?on, allons donc! Chut! chut! c'est un enseigne du 97e, l'honorable Wilmot-B��casse. Grande famille, les B��casses, famille nombreuse.
--Sir Thomas Clubber, lady Clubber et Mlles Clubber! cria d'une voix de stentor l'homme qui annon?ait.?
Une profonde sensation se propagea dans toute la salle, �� l'entr��e d'un ��norme gentleman, en habit bleu, avec des boutons brillants; d'une vaste lady en satin bleu, et de deux jeunes ladies taill��es sur le m��me patron et par��es de robes ��l��gantes de la m��me couleur.
?Commissaire du gouvernement, chef de la marine, grand homme, remarquablement grand! dit tout bas l'��tranger �� M. Tupman, pendant que les commissaires du bal conduisaient sir Thomas Clubber et sa famille jusqu'au haut bout de la salle. L'honorable Wilmot-B��casse et les meneurs de distinction s'empress��rent de pr��senter leurs hommages aux demoiselles Clubber, et sir Thomas Clubber, droit comme un i, contemplait majestueusement l'assembl��e du haut de sa cravate noire.?
M. Smithie, Mme Smithie et mesdemoiselles Smithie, furent annonc��s imm��diatement apr��s.
?Qu'est-ce que M. Smithie? demanda M. Tupman.
--Quelque chose de la marine,? r��pondit l'��tranger.
M. Smithie s'inclina avec d��f��rence devant sir Thomas Clubber, et sir Thomas Clubber lui rendit son salut avec une condescendance marqu��e. Lady Clubber examina �� travers son lorgnon Mme Smithie et sa famille; et �� son tour Mme Smithie regarda du haut en bas madame je ne sais qui, dont le mari n'��tait pas dans la marine.
?Colonel Bulder, Mme Bulder et miss Bulder!
--Chef de la garnison,? dit l'��tranger, en r��ponse �� un coup d'oeil interrogateur de M. Tupman.
Miss Bulder fut chaudement accueillie par les miss Clubber; les salutations entre Mme Bulder et lady Clubber furent des plus affectueuses; le colonel Bulder et sir Thomas s'offrirent mutuellement une prise de tabac, et tous deux regard��rent autour d'eux comme une paire d'Alexandre Selkirk, monarques de tout ce qui les entourait.
Tandis que l'aristocratie de l'endroit, les Bulder, les Clubber et les B��casse conservaient ainsi leur dignit�� au haut bout de la salle, les autres classes de la soci��t�� les imitaient, au bas bout, autant qu'il leur ��tait possible. Les officiers les moins aristocratiques du 97e se d��vouaient aux familles des fonctionnaires les moins importants de la marine; les femmes des avou��s et la femme du marchand de vin ��taient �� la t��te d'une faction; la femme du brasseur
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