Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. I | Page 4

Charles Dickens
il ne peut pas broncher. Nous avons une paire de fameuses roues; aussi, pour peu qu'il bouge, elles roulent apr��s lui, et il faut bien qu'il marche. Il ne peut pas s'en emp��cher.?
M. Pickwick enregistra chaque parole de ce r��cit, pour en faire part �� son club, comme d'une singuli��re preuve de la vitalit�� des chevaux dans les circonstances les plus difficiles. Il achevait d'��crire, lorsque le cabriolet atteignit Golden-Cross. Aussit?t le cocher saute en bas, M. Pickwick descend avec pr��caution, et MM. Tupman, Snodgrass et Winkle, qui attendaient avec anxi��t�� l'arriv��e de leur illustre chef, s'approchent de lui pour le f��liciter.
?Tenez, cocher,? dit M. Pickwick en tendant le shilling �� son conducteur.
Mais quel fut l'��tonnement du savant personnage lorsque cet homme inconcevable, jetant l'argent sur le pav��, d��clara, en langage figur��, qu'il ne demandait d'autre payement que le plaisir de boxer avec M. Pickwick tout son shilling.
?Vous ��tes fou, dit M. Snodgrass.
--Ivre, reprit M. Winkle.
--Tous les deux, ajouta M. Tupman.
--Avancez! disait le cocher, lan?ant dans l'espace une multitude de coups de poings pr��paratoires. Avancez tous les quatre!
--En voil�� une bonne! s'��cri��rent une demi-douzaine d'autres cochers: A la besogne, John! et ils se rang��rent en cercle avec une grande satisfaction.
--Qu'est-ce qu'y a, John? demanda un gentleman, porteur de manches de calicot noir.
--Ce qu'y a! r��pliqua le cocher. Ce vieux a pris mon num��ro!
--Je n'ai pas pris votre num��ro, dit M. Pickwick d'un ton indign��.
--Pourquoi l'avez-vous not��, alors? demanda le cocher.
--Je ne l'ai pas not��! s'��cria M. Pickwick, avec indignation.
--Croiriez-vous, continua le cocher, en s'adressant �� la foule; croiriez-vous que ce mouchard-l�� monte dans mon cabriolet, prend mon num��ro, et couche sur le papier chaque parole que j'ai dite?? (Le m��morandum revint comme un trait de lumi��re dans la m��moire de M. Pickwick.)
?Il a fait ?a? cria un autre cocher.
--Oui, il a fait ?a. Apr��s m'avoir induit par ses vexations �� l'attaquer, voil�� qu'il a trois t��moins tout pr��ts pour d��poser contre moi. Mais il me le payera, quand je devrais en avoir pour six mois! Avancez donc.? Et dans son exasp��ration, avec un d��dain superbe pour ses propres effets, le cocher lan?a son chapeau sur le pav��, fit sauter les lunettes de M. Pickwick, envoya un coup de poing sous le nez de M. Pickwick, un autre coup de poing dans la poitrine de M. Pickwick, un troisi��me dans l'oeil de M. Snodgrass, un quatri��me pour varier dans le gilet de M. Tupman; puis s'en alla d'un saut au milieu de la rue, puis revint sur le trottoir, et finalement enleva �� M. Winkle le peu d'air respirable que renfermaient momentan��ment ses poumons, le tout en une douzaine de secondes.
?O�� y a-t-il un constable? dit M. Snodgrass.
--Mettez-les sous la pompe, sugg��ra un marchand de pat��s chauds.
--Vous me le payerez, dit M. Pickwick respirant avec difficult��.
--Mouchards! cri��rent quelques voix dans la foule.
--Avancez donc, beugla le cocher, qui pendant ce temps avait continu�� de lancer des coups de poings dans le vide.?
Jusqu'alors la populace avait contempl�� passivement cette sc��ne; mais le bruit que les pickwickiens ��taient des mouchards s'��tant r��pandu de proche en proche, les assistants commenc��rent �� discuter avec beaucoup de chaleur s'il ne conviendrait pas de suivre la proposition de l'irascible marchand de pat��s. On ne peut dire �� quelles voies de fait ils se seraient port��s, si l'intervention d'un nouvel arrivant n'avait termin�� inopin��ment la bagarre.
?Qu'est-ce qu'il y a? demanda un grand jeune homme effil��, rev��tu d'un habit vert, et qui sortait du bureau des voitures.
--Mouchards! hurla de nouveau la foule.
--C'est faux! cria M. Pickwick avec un accent qui devait convaincre tout auditeur exempt de pr��jug��s.
--Bien vrai? bien vrai?? demanda le jeune homme, en se faisant passage �� travers la multitude, par l'infaillible proc��d�� qui consiste �� donner des coups de coude �� droite et �� gauche.
M. Pickwick, en quelques phrases pr��cipit��es, lui expliqua le v��ritable ��tat des choses.
?S'il en est ainsi, venez avec moi, dit l'habit vert, entra?nant l'homme illustre et parlant tout le long du chemin. Ici, n�� 924, prenez le prix de votre course, et allez vous-en. Respectable gentleman, je r��ponds de lui. Pas de sottises. Par ici, monsieur. O�� sont vos amis? Erreur �� ce que je vois. N'importe. Des accidents. ?a arrive �� tout le monde. Courage! on n'en meurt pas; il faut faire contre fortune bon coeur. Citez-le devant le commissaire; qu'il mette cela dans sa poche si cela lui va. Damn��s coquins! et d��bitant avec une volubilit�� extraordinaire un long chapelet de sentences semblables, l'��tranger introduisit M. Pickwick et ses disciples dans la chambre d'attente des voyageurs.
--Gar?on! cria l'��tranger en tirant la sonnette avec une violence formidable, des verres pour tout le monde; du grog �� l'eau-de-vie chaud, fort sucr��, et qu'il y en ait beaucoup. L'oeil endommag��, monsieur? Gar?on, un bifteck cru, pour l'oeil de monsieur. Rien comme le bifteck cru
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 188
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.