Au pays des lys noirs, by Adolphe
Retté
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Title: Au pays des lys noirs Souvenirs de jeunesse et d'âge mûr
Author: Adolphe Retté
Release Date: October 10, 2005 [EBook #16850]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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DES LYS NOIRS ***
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Adolphe Retté
AU PAYS DES LYS NOIRS
Souvenirs de jeunesse et d'âge mûr
(1913)
Table des matières
PRÉFACE CHAPITRE PREMIER AU PAYS DES LYS NOIRS
CHAPITRE II LES BRISEURS D'IMAGES I II III IV V CHAPITRE
III UNE DANSE DE TRÉPIEDS BELGES I II III IV V VI
CHAPITRE IV DE PÈRES EN FILS CHAPITRE V UNE
SUPERSTITION CHAPITRE VI CHEZ LES PAYSANS CHAPITRE
VII UNE ÉLECTION DANS LES HAUTES-PYRÉNÉES CHAPITRE
VIII SOUFFLEURS DE BULLES, NOCTAMBULES,
SOMNAMBULES CHAPITRE IX SOUVENIRS DU
BOULANGISME CHAPITRE X CHEZ LES GNOSTIQUES.
CHAPITRE XI EN BELGIQUE CHAPITRE XII LE CHASSEUR
NOIR CHAPITRE XIII LES CATACOMBES DE PAULINE
JARICOT CONCLUSION
PRÉFACE
Ce livre, qui englobe les souvenirs d'un quart de siècle, a été composé
d'une façon assez inattendue. Le premier chapitre en fut écrit, il y a près
d'un an, au monastère d'Hautecombe où, comme le raconte mon
précédent volume: Dans la lumière d'Ars, je faisais une retraite de six
semaines. C'était alors un article qu'une revue publia et auquel je ne
songeais pas à donner une suite.
Mais quand il eut paru, plusieurs personnes me dirent ou m'écrivirent
qu'il y aurait intérêt à en corroborer la signification par d'autres études
sur les milieux occultistes, politiques et littéraires où me conduisirent
les péripéties d'une existence passablement mouvementée.
À la réflexion, le projet me plut d'autant qu'il me permettait d'esquisser
quelques aspects d'une société troublée où la plupart de nos
contemporains font l'effet d'un troupeau sans berger, piétinant au hasard
parmi des ruines, fuyant le bercail que leur ouvre l'Église, broutant avec
avidité les euphorbes et les aconits de l'individualisme ou de
l'humanitairerie.
J'ai donc peint quelques uns des prototypes de ces aberrations. J'ai
montré des révolutionnaires à l'oeuvre soit comme théoriciens, soit
comme émeutiers, soit comme assassins. J'ai dénoncé les efforts de la
Gnose pour fausser le sentiment religieux dans maintes âmes en
désarroi. J'ai analysé le désordre et la corruption du goût produits par
l'invasion des Juifs de Pologne et d'Allemagne dans notre littérature.
J'ai exposé certains méfaits résultant du triomphe de la démocratie, par
exemple, le fonctionnement malpropre de cette néfaste mécanique le
suffrage universel. J'ai constaté l'avortement de cette chimère:
l'instruction versée sans tact ni mesure dans des cervelles qui n'étaient
point faites pour l'assimiler. J'ai rappelé l'aventure boulangiste et cet
engouement du pays pour un médiocre en qui l'instinct d'éliminer les
poisons du parlementarisme nous conduisit à chercher un sauveur.
J'aurais pu tirer de tout cela un copieux volume de doctrine. J'ai préféré
multiplier les croquis des troubles auxquels j'assistai, les profils des
personnages qui les suscitèrent ou y prirent part, les anecdotes
caractéristiques. J'ai fait en somme du reportage rétrospectif.
On voudra bien donc trouver ici une modeste contribution à l'histoire
de la société française telle que l'intoxiquèrent les principes de la
Révolution.
Une idée, qui ne fait que se fortifier dans mon esprit à mesure que
j'avance en âge et en expérience, donne de l'unité à mon livre. Celle-ci:
pour se bien porter, la France doit être catholique et monarchiste.
Je l'ai déjà formulée ailleurs; je la développerai encore si Dieu me prête
vie.
Ce que je veux ajouter maintenant c'est que la plus grande partie des
pages qu'on va lire, je les ai conçues dans la solitude et le silence, au
cours de longues promenades à travers ma chère forêt de
Fontainebleau.
Les vieux chênes grandioses, les bouleaux rêveurs, les sommets
rocheux d'où l'on domine un océan de feuillages, le murmure émouvant
des brises dans les pins, les jeux du soleil et de l'ombre dans les taillis
m'ont inspiré.
Là, naguère, j'ai connu Dieu.
Aujourd'hui j'y apprends sans cesse la persévérance dans l'effort vers le
bien, je m'y arme de prières et de réflexions salubres pour le jour --
hélas! prochain -- où il me faudra de nouveau agir parmi les hommes.
Je dis «hélas» parce que non seulement nos adversaires nous
combattent sans loyauté, mais encore parce que les divisions entre
catholiques rendent la tâche particulièrement ardue, surtout lorsqu'on
voudrait ne pas manquer à la charité...
N'importe, j'espère aimer assez Notre-Seigneur pour le
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