potages dont trois couleurs d'urine?Et le roi prit deux oeufs poch��s dans du bouillon
Puis les marmitons apport��rent les viandes?Des r?tis de pens��es mortes dans mon cerveau?Mes beaux r��ves mort-n��s en tranches bien saignantes?Et mes souvenirs faisand��s en godiveaux
Or ces pens��es mortes depuis des mill��naires?Avaient le fade go?t des grands mammouths gel��s?Les os ou songe-creux venaient des ossuaires?En danse macabre aux plis de mon cervelet
Et tous ces mets criaient des choses nonpareilles?Mais nom de Dieu!?Ventre affam�� n'a pas d'oreilles?Et les convives mastiquaient �� qui mieux mieux
Ah! nom de Dieu! qu'ont donc cri�� ces entrec?tes?Ces grands pat��s ces os �� moelle et mirotons?Langues de feu o�� sont-elles mes pentec?tes?Pour mes pens��es de tous pays de tous les temps
CHANTRE
Et l'unique cordeau des trompettes marines
CR��PUSCULE
A Mademoiselle Marie Laurencin
Fr?l��e par les ombres des morts?Sur l'herbe o�� le jour s'ext��nue?L'arlequine s'est mise nue?Et dans l'��tang mire son corps
Un charlatan cr��pusculaire?Vante les tours que l'on va faire?Le ciel sans teinte est constell��?D'astres pales comme du lait
Sur les tr��teaux l'arlequin bl��me?Salue d'abord les spectateurs?Des sorciers venus de Boh��me?Quelques f��es et les enchanteurs
Ayant d��croch�� une ��toile?Il la manie �� bras tendu?Tandis que des pieds un pendu?Sonne en mesure les cymbales
L'aveugle berce un bel enfant?La biche passe avec ses faons?Le nain regarde d'un air triste?Grandir l'arlequin trism��giste
ANNIE
Sur la c?te du Texas?Entre Mobile et Galveston il y a?Un grand jardin tout plein de roses?Il contient aussi une villa?Qui est une grande rose
Une femme se prom��ne souvent?Dans le jardin toute seule?Et quand je passe sur la route bord��e de tilleuls?Nous nous regardons
Comme cette femme est mennonite?Ses rosiers et ses v��tements n'ont pas de boutons?Il en manque deux �� mon veston?La dame et moi suivons presque le m��me rite
LA MAISON DES MORTS
A Maurice Raynal
S'��tendant sur les c?t��s du cimeti��re?La maison des morts l'encadrait comme un clo?tre?A l'int��rieur de ses vitrines?Pareilles �� celles des boutiques de modes?Au lieu de sourire debout?Les mannequins grima?aient pour l'��ternit��
Arriv�� �� Munich depuis quinze ou vingt jours?J'��tais entr�� pour la premi��re fois et par hasard?Dans ce cimeti��re presque d��sert?Et je claquais des dents?Devant toute cette bourgeoisie?Expos��e et v��tue le mieux possible?En attendant la s��pulture
Soudain?Rapide comme ma m��moire?Les yeux ses rallum��rent?De cellule vitr��e en cellule vitr��e?Le ciel se peupla d'une apocalypse?Vivace
Et la terra plate �� l'infini?Comme avant Galil��e?Se couvrit de mille mythologies immobiles?Un ange en diamant brisa toutes les vitrines?Et les morts m'accost��rent?Avec des mines de l'autre monde
Mais leur visage et leurs attitudes?Devinrent bient?t moins fun��bres?Le ciel et la terre perdirent?Leur aspect fantasmagorique
Les morts se r��jouissaient?De voir leurs corps tr��pass��s entre eux et la lumi��re?Ils riaient de voir leur ombre et l'observaient?Comme si v��ritablement?C'e?t ��t�� leur vie pass��e
Alors je les d��nombrai?Ils ��taient quarante-neuf hommes?Femmes et enfants?Qui embellissaient �� vue d'oeil?Et me regardaient maintenant?Avec tant de cordialit��?Tant de tendresse m��me?Que les prenant en amiti��
Tout �� coup?Je les invitai �� une promenade Loin des arcades de leur maison
Et tous bras dessus bras dessous?Fredonnant des airs militaires?Oui tous vos p��ch��s sont absous?Nous quittames le cimeti��re
Nous traversames la ville?Et rencontrions souvent?Des parents des amis qui se joignaient?A la petite troupe des morts r��cents?Tous ��taient si gais?Si charmants si bien portants?Que bien malin qui aurait pu?Distinguer les morts des vivants
Puis dans la campagne?On s'��parpilla?Deux chevau-l��gers nous joignirent?On leur fit f��te?Ils coup��rent du bois de viorne?Et de sureau?Dont ils firent des sifflets?Qu'ils distribu��rent aux enfants
Plus tard dans un bal champ��tre?Les couples mains sur les ��paules?Dans��rent au son aigre des cithares
Ils n'avaient pas oubli�� la danse?Ces morts et ces mortes?On buvait aussi?Et de temps �� autre une cloche?Annon?ait qu'un autre tonneau?Allait ��tre mis en perce?Une morte assise sur un banc?Pr��s d'un buisson d'��pine-vinette?Laissait un ��tudiant?Agenouill�� �� ses pieds?Lui parler de fian?ailles
Je vous attendrai?Dix ans vingt ans s'il le faut?Votre volont�� sera la mienne
Je vous attendrai?Toute votre vie?R��pondait la morte
Des enfants?De ce monde ou bien de l'autre?Chantaient de ces rondes?Aux paroles absurdes et lyriques?Qui sans doute sont les restes?Des plus anciens monuments po��tiques?De l'humanit��
L'��tudiant passa une bague?A l'annulaire de la jeune morte?Voici le gage de mon amour?De nos fian?ailles?Ni le temps ni l'absence?Ne nous feront oublier nos promesses
Et un jour nous auront une belle noce?Des touffes de myrte?A nos v��tements et dans vos cheveux?Un beau sermon �� l'��glise?De longs discours apr��s le banquet?Et de la musique?De la musique
Nos enfants?Dit la fianc��e?Seront plus beaux plus beaux encore?H��las! la bague ��tait bris��e?Que s'ils ��taient d'argent ou d'or?D'��meraude ou de diamant?Seront plus clairs plus clairs encore?Que les astres du firmament?Que la lumi��re de l'aurore?Que vos regards mon fianc��?Auront meilleure odeur encore?H��las! la bague ��tait bris��e?Que le lilas qui vient d'��clore?Que le thym la rose ou qu'un brin?De lavande ou de romarin
Les musiciens s'en ��tant all��s?Nous continuames la promenade
Au bord d'un lac?On s'amusa �� faire des ricochets?Avec des cailloux plats?Sur l'eau qui dansait �� peine
Des barques ��taient amarr��es?Dans un havre?On les d��tacha?Apr��s que toute la troupe se fut embarqu��e?Et quelques morts ramaient?Avec autant de vigueur que les vivants
A l'avant du bateau que
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