Actes et Paroles, vol 2
The Project Gutenberg EBook of Actes et Paroles vol. II, by Victor Hugo #9 in our series
by Victor Hugo
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Title: Actes et Paroles vol. II Pendant l'exil 1852-1870
Author: Victor Hugo
Release Date: July, 2005 [EBook #8453] [Yes, we are more than one year ahead of
schedule] [This file was first posted on July 12, 2003]
Edition: 10
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK ACTES ET PAROLES VOL.
II ***
Produced by Carlo Traverso, Anne Dreze, Marc D'Hooghe and the Online Distributed
Proofreading Team
OEUVRES COMPLÈTES DE VICTOR HUGO
ACTES ET PAROLES II
PENDANT L'EXIL 1852-1870
CE QUE C'EST QUE L'EXIL
I
Le droit incarné, c'est le citoyen; le droit couronné, c'est le législateur. Les républiques
anciennes se représentaient le droit assis dans la chaise curule, ayant en main ce sceptre,
la loi, et vêtu de cette pourpre, l'autorité. Cette figure était vraie, et l'idéal n'est pas autre
aujourd'hui. Toute société régulière doit avoir à son sommet le droit sacré et armé, sacré
par la justice, armé de la liberté.
Dans ce qui vient d'être dit, le mot force n'a pas été prononcé. La force existe pourtant;
mais elle n'existe pas hors du droit; elle existe dans le droit.
Qui dit droit dit force.
Qu'y a-t-il donc hors du droit?
La violence.
Il n'y a qu'une nécessité, la vérité; c'est pourquoi il n'y a qu'une force, le droit. Le succès
en dehors de la vérité et du droit est une apparence. La courte vue des tyrans s'y trompe;
un guet-apens réussi leur fait l'effet d'une victoire, mais cette victoire est pleine de cendre;
le criminel croit que son crime est son complice; erreur; son crime est son punisseur;
toujours l'assassin se coupe à son couteau; toujours la trahison trahit le traître; les
délinquants, sans qu'ils s'en doutent, sont tenus au collet par leur forfait, spectre invisible;
jamais une mauvaise action ne vous lâche; et fatalement, par un itinéraire inexorable,
aboutissant aux cloaques de sang pour la gloire et aux abîmes de boue pour la honte, sans
rémission pour les coupables, les Dix-huit Brumaire conduisent les grands à Waterloo et
les Deux-Décembre traînent les petits à Sedan.
Quand ils dépouillent et découronnent le droit, les hommes de violence et les traîtres
d'état ne savent ce qu'ils font.
II
L'exil, c'est la nudité du droit. Rien de plus terrible. Pour qui? Pour celui qui subit l'exil?
Non, pour celui qui l'inflige. Le supplice se retourne et mord le bourreau.
Un rêveur qui se promène seul sur une grève, un désert autour d'un songeur, une tête
vieillie et tranquille autour de laquelle tournent des oiseaux de tempête, étonnés,
l'assiduité d'un philosophe au lever rassurant du matin, Dieu pris à témoin de temps en
temps en présence des rochers et des arbres, un roseau qui non seulement pense, mais
médite, des cheveux qui de noirs deviennent gris et de gris deviennent blancs dans la
solitude, un homme qui se sent de plus en plus devenir une ombre, le long passage des
années sur celui qui est absent, mais qui n'est pas mort, la gravité de ce déshérité, la
nostalgie de cet innocent, rien de plus redoutable pour les malfaiteurs couronnés.
Quoi que fassent les tout-puissants momentanés, l'éternel fond leur résiste. Ils n'ont que la
surface de la certitude, le dessous appartient aux penseurs. Vous exilez un homme. Soit.
Et après? Vous pouvez arracher un arbre de ses racines, vous n'arracherez pas le jour du
ciel. Demain, l'aurore.
Pourtant, rendons cette justice aux proscripteurs; ils sont logiques, parfaits, abominables.
Ils font tout ce qu'ils peuvent pour anéantir le proscrit.
Parviennent-ils à leur but? réussissent-ils? sans doute.
Un homme tellement ruiné qu'il n'a plus que son honneur, tellement dépouillé qu'il n'a
plus que sa conscience, tellement isolé qu'il n'a plus près de lui que l'équité, tellement
renié qu'il n'a plus avec lui que la vérité, tellement
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