20000 Lieues sous les mers, part 2 | Page 4

Jules Verne
et qui fut visit��e par M. Darwin et le capitaine Fitz-Roy. Le Nautilus prolongea �� peu de distance les accores de cette ?le d��serte. Ses dragues rapport��rent de nombreux ��chantillons de polypes et d'��chinodermes, et des tests curieux de l'embranchement des mollusques. Quelques pr��cieux produits de l'esp��ce des dauphinules accrurent les tr��sors du capitaine Nemo, auquel je joignis une astr��e punctif��re, sorte de polypier parasite souvent fix�� sur une coquille.
Bient?t l'?le Keeling disparut sous l'horizon, et la route fut donn��e au nord-ouest vers la pointe de la p��ninsule indienne.
? Des terres civilis��es, me dit ce jour-l�� Ned Land. Cela vaudra mieux que ces ?les de la Papouasie, o�� l'on rencontre plus de sauvages que de chevreuils ! Sur cette terre indienne, monsieur le professeur, il y a des routes, des chemins de fer, des villes anglaises, fran?aises et indoues. On ne ferait pas cinq milles sans y rencontrer un compatriote. Hein ! est-ce que le moment n'est pas venu de br?ler la politesse au capitaine Nemo ?
-- Non. Ned, non, r��pondis-je d'un ton tr��s d��termin��. Laissons courir, comme vous dites, vous autres marins. Le Nautilus se rapproche des continents habit��s. Il revient vers l'Europe, qu'il nous y conduise. Une fois arriv��s dans nos mers, nous verrons ce que la prudence nous conseillera de tenter. D'ailleurs, je ne suppose pas que le capitaine Nemo nous permette d'aller chasser sur les c?tes du Malabar ou de Coromandel comme dans les for��ts de la Nouvelle-Guin��e.
-- Eh bien ! monsieur, ne peut-on se passer de sa permission ? ?
Je ne r��pondis pas au Canadien. Je ne voulais pas discuter. Au fond, j'avais �� coeur d'��puiser jusqu'au bout les hasards de la destin��e qui m'avait jet�� �� bord du Nautilus.
A partir de l'?le Keeling, notre marche se ralentit g��n��ralement. Elle fut aussi plus capricieuse et nous entra?na souvent �� de grandes profondeurs. On fit plusieurs fois usage des plans inclin��s que des leviers int��rieurs pouvaient placer obliquement �� la ligne de flottaison. Nous allames ainsi jusqu'�� deux et trois kilom��tres, mais sans jamais avoir v��rifi�� les grands fonds de cette mer indienne que des sondes de treize mille m��tres n'ont pas pu atteindre. Quant �� la temp��rature des basses couches, le thermom��tre indiqua toujours invariablement quatre degr��s au-dessus de z��ro. J'observai seulement que, dans les nappes sup��rieures, l'eau ��tait toujours plus froide sur les hauts fonds qu'en pleine mer.
Le 25 janvier, l'Oc��an ��tant absolument d��sert, le Nautilus passa la journ��e �� sa surface, battant les flots de sa puissante h��lice et les faisant rejaillir �� une grande hauteur. Comment, dans ces conditions, ne l'e?t-on pas pris pour un c��tac�� gigantesque ? Je passai les trois quarts de cette journ��e sur la plate-forme. Je regardais la mer. Rien �� l'horizon, si ce n'est, vers quatre heures du soir, un long steamer qui courait dans l'ouest �� contrebord. Sa mature fut visible un instant, mais il ne pouvait apercevoir le Nautilus, trop ras sur l'eau. Je pensai que ce bateau �� vapeur appartenait �� la ligne p��ninsulaire et orientale qui fait le service de l'?le de Ceyland �� Sydney, en touchant �� la pointe du roi George et �� Melbourne.
A cinq heures du soir. avant ce rapide cr��puscule qui lie le jour �� la nuit dans les zones tropicales, Conseil et moi nous f?mes ��merveill��s par un curieux spectacle.
Il est un charmant animal dont la rencontre, suivant les anciens, pr��sageait des chances heureuses. Aristote, Ath��n��e, Pline, Oppien, avaient ��tudi�� ses go?ts et ��puis�� �� son ��gard toute la po��tique des savants de la Gr��ce et de l'Italie. Ils l'appel��rent Nautilus et Pompylius. Mais la science moderne n'a pas ratifi�� leur appellation, et ce mollusque est maintenant connu sous le nom d'Argonaute.
Qui e?t consult�� Conseil e?t appris de ce brave gar?on que l'embranchement des mollusques se divise en cinq classes ; que la premi��re classe, celle des c��phalopodes dont les sujets sont tant?t nus, tant?t testac��s, comprend deux familles, celles des dibranchiaux et des t��trabranchiaux, qui se distinguent par le nombre de leurs branches : que la famille des dibranchiaux renferme trois genres, l'argonaute, le calmar et la seiche, et que la famille des t��trabranchiaux n'en contient qu'un seul, le nautile. Si apr��s cette nomenclature. un esprit rebelle e?t confondu l'argonaute, qui est ac��tabulif��re, c'est-��-dire porteur de ventouses, avec le nautile, qui est tentaculif��re, c'est-��-dire porteur de tentacules, il aurait ��t�� sans excuse.
Or, c'��tait une troupe de ces argonautes qui voyageait alors �� la surface de l'Oc��an. Nous pouvions en compter plusieurs centaines. Ils appartenaient �� l'esp��ce des argonautes tubercul��s qui est sp��ciale aux mers de l'Inde.
Ces gracieux mollusques se mouvaient �� reculons au moyen de leur tube locomoteur en chassant par ce tube l'eau qu'ils avaient aspir��e. De leurs huit tentacules. six. allong��s et amincis. flottaient sur l'eau, tandis que les deux autres. arrondis en palmes, se
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