de fleurs;?Pour les belles, qu'on apprête?Des bouquets et des refrains;?C'est aujourd'hui la fête,?La fête de tous les saints.
Tous les saints, ah! Glycère,?C'est beaucoup pour un seul jour;?Toi, qui n'adore guère?Que le plaisir et l'Amour,?Deux patrons, c'est bien honnête;?Comme toi, je me restreins.?Et désormais je ne fête,?Ne fête que tes deux saints.
Ces deux saints que je chante?N'ont que des dehors flatteurs,?Et chacun d'eux m'enchante?Par de riantes couleurs.?Leur parure se compose?Du plus brillant des satins,?Ce sont deux boutons de rose?Qui couronnent tes deux saints.
Longtemps sans les conna?tre.?Je ressentis leur pouvoir;?Il t'en souvient peut-être,?C'est toi qui me les fis voir.?A ce spectacle sensible,?Vers eux j'étendis les mains?Non, non, il n'est pas possible?De voir de plus jolis saints.
Quoiqu'ils soient, ma Glycère,?Presqu'aussi durs qu'un rocher,?Parfois à ma prière?Ils se sont laissé toucher;?Jaloux de les voir encore,?Je donnerais, je le dis,?Pour ces deux saints que j'adore,?Tous les saints du Paradis.
FéLIX.
[Illustration]
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CHAPITRE II.
DES BEAUX TéTONS.
Avant de déterminer la forme et les qualités qui rendent une gorge parfaite, examinons en quoi consiste la beauté d'une femme. Il faut, dit-on, qu'elle réunisse les trente points suivants:
La jeunesse.?Taille ni trop grande ni trop petite.?N'être ni trop grasse ni trop maigre.?La symétrie et la proportion de toutes les parties.?De beaux cheveux longs et déliés.?La peau délicate et polie.?Blancheur vive et vermeille.?Un front uni.?Les tempes non enfoncées.?Des sourcils comme deux lignes.?L'oeil bleu, à fleur de tête; et le regard doux.?Le nez un peu long.?Des joues un peu arrondies, avec une petite fossette.?Le rire gracieux.?Deux lèvres de corail.?Une petite bouche.?Dents blanches et bien rangées.?Le menton un peu rond et charnu, avec une fossette au bout. Les oreilles petites, vermeilles et bien jointes à la tête. Un cou d'ivoire.?Un sein d'_albatre_.?_Deux boules de neige._?Une main blanche, longue et potelée.?Les doigts terminés en pyramides.?Des ongles de nacres, de perle, tournés en ovale.?L'haleine douce.?La voix agréable.?Le geste libre et sans affectation.?Le corsage délié.?La démarche modeste.
On a dit qu'Hélène réunissait ces trente points. _Franciscus Corniger_ les a mis en dix-huit vers latins. Vincentio Calmeta les a aussi mis en vers italiens qui commencent par _Dolce Flaminia_.
Voici ceux de Fran?ois Corniger:
MULIERIS PULCHRITUDO.
_Triginta h?c habeat, qu? vult formosa videri?Foemina: sic Helenam fama fuisse refert.?Alba tria, et totidem nigra; et tria rubra; puell?.?Tres habeat longas res, totidemque breves.?Tres crassas, totidem graciles, tria stricta, tot ampla, Sint itidem huic form?, sint quoque parva tria.?Alba cutis, nivei dentes albique capilli:?Nigri oculi, cunnus, nigra supercilia._?_Labra, gen?, atque ungues rubri. Sit corpore longo,?Et longi crines, sit quoque longa manus.?Sintque breves dentes; auris, pes. Pectora lata,?Et clunes, distent ipsa supercilia.?Cunnus et os strictam, stringunt ubi cingula stricta,?Sint cox? et culus, vulvaque turgidula.?Subtiles digiti, crines et labra puellis.?Parvus sit nasus, parva mamilla, caput._
En voici la traduction, que rapporte un vieux livre fran?ais intitulé: _De la louange et beauté des Dames_.
Trois choses blanches: la peau, les dents et les mains. Trois noires: les yeux, les sourcils et les paupières.?Trois rouges: les lèvres, les joues et les ongles.?Trois longues: le corps, les cheveux et les mains.?Trois courtes: les dents, les oreilles et les pieds.?Trois larges: la poitrine ou le sein, le front et l'entre-sourcil. Trois estroites: la bouche, _l'une et l'autre_,
la ceinture ou la taille et l'entrée du pied.?Trois grosses: le bras, la cuisse et le gros de la jambe. Trois déliées: les doigts, les cheveux et les lèvres.?Trois petites: les tétins, le nez et la teste.
L'auteur du _Procès et amples examinations sur la vie de?Carême-Prenant_, etc., dit qu'une belle femme se compose des beautés de divers pays.
Qui voudra belle femme querre (chercher),?Prenne visage d'Angleterre,?Ayant le corps d'une Flamande?Et les tetins d'une Normande,?Entés sur un cul de Paris,?Il aura femme de bon prix.
Celle qui a les bras charnus,?Grosse mammelle, nez camus,?Longue raison et courtes mains,?Elle est sujette au bas des reins.
Fille qui fait tetins paroir (para?tre)?Son corps par étroite vêture?On se peut bien apercevoir?Que son c.. demande pature.
Les trois quatrains ci-dessus sont tirés du _Momus Redivivus_, t. II, p. 30 et 31, publié par Mercier de Compiègne, qui, lui-même, les a pris dans l'ouvrage cité plus haut.
BLASON DE LA BELLE FILLE.
Une dame d'excellente beauté?En tous ses faits doit estre modérée,?Avoir le coeur rempli de loyauté,?Maintien rassis, contenance assurée;?Bouche riant, mignonne, savourée,?OEil verdelet, le front largettement,?Clere de vis[3], de couleur proprement.?Menton fourchu, la chevelure blonde.?Humble regard à lever doucement,?Parfaite en bien seroit la plus du monde.
Ferme tetin sur l'estomac planté,?Large entre-deux, rencontre relevée?Gorge plaisante, et le col long, santé,?Le nez traitiz[4], sourcille déliée,?Mollette main, blanche, bien alliée?De doigts et bras gresle tant seulement,?Gente de corps, taillée adroitement.?Hauteur moyenne et de belle faconde,?Gorriere[5] un peu, parler courtoyement,?Parfaite en bien seroit la plus du monde.
Parmy les rains bien fournis à planté,?Grosse cuisse et devant haut enc...ée,?Motte à plein poing, sans être trop hantée,?De doux accueil et de rebelle entrée,?Le ventre épais, barbe de frais rasée,?Tenir l'escu au besoing droitement,?Et son bourdon serrer estroitement,?Je ne m'enquiers du trop ou peu profonde,?Le compagnon porter
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