souvent ils étaient subventionnés par l'état et jouissaient de certains privilèges; en compensation, ils étaient obligés d'entretenir un certain nombre de chevaux déterminé par l'importance de la circulation et au moins une voiture légère, qui devaient toujours être à la disposition du public, d'un relai à l'autre dans les deux sens.
Quand arrivés au relai, les chevaux n'avaient pas la chance de trouver une voiture de retour, ils revenaient haut le pied à leur résidence.
Lorsque deux chaises marchant en sens inverse se rencontraient vers le milieu d'un relai, on faisait un échange de chevaux et de postillons.
Le tarif de la poste était fixé par cheval et par postillon pour la distance d'une poste, qui correspondait à deux lieues soit 8 kilomètres. Les relais étaient espacés de 16 à 20 kilomètres, soit deux postes à deux postes et demie.
Tous ceux qui voyageaient de cette manière avaient chez eux le livre de poste, comme nous avons le livret Chaix. Le livre de poste était bien moins répandu; car de tous les livres de notre littérature moderne et même de l'ancienne, le livret Chaix est certainement celui qui, chaque année, a le plus fort tirage; beaucoup de gens ne lisent pas d'autre livre que celui-là!
Dans le livre de poste, on trouvait toutes les routes de France, avec l'indication des relais et des prix, dans les circonstances diverses qui pouvaient se présenter. Il en était de même dans tous les pays d'Europe, où le service de la poste aux chevaux était établi.
Une chaise de poste était une espèce de cabriolet à deux grandes roues, avec de forts brancards, dont la caisse était très bien suspendue et qui demandait deux chevaux.
Le cheval placé entre les brancards ou limons, se nommait le limonier, l'autre sur lequel montait le postillon, se pla?ait à gauche et se nommait le porteur; on l'attelait avec un palonnier. Tous les harnais étaient à bricole.
Le cheval de droite portait aussi le nom de sous-verge, parce qu'il se trouvait sous le fouet (ou verge), placé dans la main droite du postillon.
Il y a encore de vieux cochers, qui distinguent les deux chevaux d'une voiture à timon, par les noms de porteur et sous-verge.
Les anciennes traditions ont quelquefois la vie si dure, qu'après plusieurs siècles il y a des mariniers qui distinguent encore les rives du Rh?ne et de la Sa?ne, par ces dénominations: c?té de l'Empire, rive gauche; c?té du Royaume, rive droite. Autre exemple:
à Rome, le Ier janvier 1888, les Italiens qui se pressaient pour assister dans l'église de Saint-Pierre, à la messe jubilaire du pape Léon XIII, pour exprimer leur impatience, criaient encore: per Bacco! (par Bacchus.)
Les voitures à quatre roues exigeaient un plus grand nombre de chevaux; quatre chevaux obligeaient à deux postillons.
Le nombre de personnes dans une voiture, au-dessus de deux, influait sur le nombre de chevaux obligatoires.
Le prix était I fr. 50 par poste et par cheval, et 75 centimes par postillon. On pouvait quelquefois éviter les chevaux supplémentaires en les payant I franc par poste, bien qu'on ne les m?t pas.
C'est ce qui faisait dire à Balzac, dans un de ses romans, à propos d'une certaine dame: ?Son mari était un personnage tout à fait fantastique; il ressemblait au troisième cheval qu'on paie toujours quand on court la poste et qu'on ne voit jamais.? De nos jours c'est encore de même, il en est plus d'un et plus d'une que je pourrais citer: et vous?
On appelait poste royale, une poste qui se payait double, à l'entrée et à la sortie de quelques grandes villes, et de celles où résidait la Cour.
Quand on voulait être bien mené, il suffisait de dire aux postillons ces mots magiques: En avant et doubles guides. Cela voulait dire que si l'on était content, on payerait I fr. 50 au lieu de 75 centimes par poste et par postillon; alors les chevaux ne quittaient pas le galop de tout le relai.
Lorsqu'on était pressé, et qu'on ne regardait pas à la dépense pour voyager en prince, on envoyait un courrier en avant. Un postillon à cheval partait à franc-étrier, arrivait au premier relai avant vous, et faisait préparer le nombre de chevaux dont vous aviez besoin; cela se répétait à chaque changement de chevaux. De cette manière on ne perdait point de temps aux relais.
Il para?t que dans tout pays la poste était chère, il y a un proverbe italien qui dit: La posta e spesa di principe ed un mestière di facchino. La poste dépense de prince est métier d'homme de peine.
On peut se rendre compte de ce que co?tait un voyage de Lyon à Paris et réciproquement, pour une ou deux personnes.
Quand on avait sa chaise, la traction seule s'élevait à 400 francs environ, plus ou moins, suivant l'état des chemins et la saison.
Si l'on n'avait pas de chaise il fallait en louer
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