Voyage de J. Cartier au Canada | Page 4

Jacques Cartier
plus de vivres, il revint en Angleterre, ramenant avec lui trois sauvages, qui furent pr��sent��s au roi quelque temps apr��s.
L'insucc��s de cette exp��dition, la mort de son p��re, & peut-��tre des comp��titions rivales, ��loign��rent pour longtemps S��bastien Cabot de ces entreprises. Pass�� au service de l'Espagne, mais revenu momentan��ment en Angleterre �� la mort de Ferdinand le Catholique, on le revit seulement en 1517, sur les vaisseaux de Henri VIII, recommencer, en compagnie de sir Thomas Pert, vice-amiral d'Angleterre, une exploration de la c?te qu'il avait d��j�� trois fois visit��e, atteindre le 11 juin une latitude de 67�� 30', & se trouver forc�� par la timidit�� du commandant & l'opposition des ��quipages, de renoncer �� pousser plus loin ses d��couvertes, bien que la mer par?t encore libre devant eux.
VII
Les d��couvertes anglaises de 1497 & l'essai de colonisation de 1498, bient?t connus en Espagne & en Portugal, y ��veill��rent la crainte d'une concurrence inattendue dans la recherche des richesses dont on s'��tait promis la possession exclusive, & des exp��ditions y furent aussit?t projet��es �� l'encontre de cette m��connaissance de leurs pr��tendus droits.
On a cru retrouver dans une lettre royale dat��e de S��ville le 6 mai 1500, & dans quelques autres circonstances douteusement significatives, les indices d'une entreprise m��dit��e par l'Espagne, mais qui n'eut point alors de suites s��rieuses.
Le Portugal fut plus actif: une exp��dition fut confi��e d��s l'ann��e 1500, par le roi Emmanuel �� Gaspard Cortereal, qui partit de Terc��re avec deux navires, s'avan?a tout d'abord jusqu'�� 50�� de latitude ou davantage, & reconnut, jusqu'�� un fleuve charg�� de gla?ons, Rio Nevado, la grande terre qui fut alors appel��e de son nom & que l'on d��signe aujourd'hui sous celui de Labrador. Revenu heureusement �� Lisbonne, il en repartit l'ann��e suivante avec ses deux navires; se dirigeant �� l'ouest nord-ouest, il trouva la terre �� une distance de deux mille milles, & courut l'espace de six �� sept cents milles encore le long d'une c?te, arros��e de fleuves nombreux & couverte de grands bois, qu'il supposa devoir ��tre la continuation de celle qu'il avait vue dans le nord l'ann��e pr��c��dente, mais jusqu'�� laquelle il ne pouvait tenter d'arriver cette fois, �� cause des glaces: le pays ��tait tr��s-peupl��, & il ne se fit pas scrupule d'y enlever un certain nombre d'habitants, dont il garda cinquante �� son bord, & pla?a huit autres sur la seconde de ses caravelles. Celle-ci rentra �� Lisbonne le 8 octobre 1501, mais l'autre, attendue d'heure en heure, de semaine en semaine, ne reparut plus. Michel Cortereal r��solut d aller �� la recherche de son fr��re, & partit au printemps de 1502 avec trois navires pour aller fouiller s��par��ment toutes les rivi��res de la c?te, fixant au 20 ao?t un rendez-vous g��n��ral en un lieu convenu, pour le retour; mais il ne s'y trouva point lui-m��me, & les deux autres navires, apr��s l'avoir vainement attendu, revinrent seuls en Portugal, o�� l'on n'eut plus aucune nouvelle de son sort.
Dans l'intervalle, d'autres Portugais des A?ores, Jean Gon?alves, Jean & Fran?ois Fernandes, s'associaient �� des armateurs de Bristol, Richard Warde, Thomas Ashehurste & Jean Thomas, pour une exp��dition de d��couverte en ces parages, & obtenaient avec eux �� cet effet, du roi Henri VII, des lettres de privil��ge, donn��es ? Westinster le 19 mars 1501, en cons��quence desquelles deux voyages paraissent avoir ��t�� ex��cut��s cette m��me ann��e & la suivante. A la fin de celle-ci, une nouvelle association fut concert��e pour le m��me objet entre les deux Portugais Jean Gon?alves & Fran?ois Fernandes, & les deux armateurs de Bristol Hugues Elyot & Thomas Ashehurste, qui obtinrent pareillement des lettres royales donn��es �� Westminster le 9 d��cembre 1502, & en vertu desquelles paraissent avoir ��t�� ex��cut��s en 1503, 1504, & 1505 des voyages successifs, dont on retrouve quelque trace, comme pour les deux pr��c��dents, dans les comptes de d��penses de la cassette particuli��re du roi Henri VII: on peut m��me conjecturer qu'il se tentait d��s lors de nouveaux essais de colonisation, puisqu'un pr��tre faisait partie de l'exp��dition de 1504.
VIII
Les Fran?ais, de leur c?t��, pratiquaient aussi, d��s cette ��poque, les mers qui baignent la c?te orientale des deux Am��riques; sans nous arr��ter �� parler de leurs navigations australes, bornons-nous a rappeler ici leurs exp��ditions de p��che & leurs explorations priv��es en ces parages o�� l'autorit�� royale vint si tardivement donner une cons��cration publique �� leurs efforts. Nous ne chercherons m��me pas �� recueillir de simples traditions ou de vagues indices plus ou moins dignes d'un examen s��rieux: nous voulons nous en tenir �� des t��moignages explicites & formels.
C'est �� la collection italienne de Ramusio qu'il nous faut recourir pour retrouver, sous un v��tement ��tranger, avec le titre pompeux de grand capitaine de mer, un fran?ais de Dieppe, dans lequel il nous est permis de reconna?tre l'astronome & pilote Pierre Crignon, qui fut le
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