The Works of Lord Byron, Volume 4 | Page 9

Lord Byron
tous ceux qu'une vertu héroïque peut encore émouvoir, inspirera
encore la plus vive reconnaissance dans les coeurs des Genevois qui
aiment Genève. Bonnivard en fut toujours un des plus fermes appuis:

pour assurer la liberté de notre République, il ne craignit pas de perdre
souvent la sienne; il oublia son repos; il méprisa ses richesses; il ne
négligea rien pour affermir le bonheur d'une patrie qu'il honora de son
choix: dès ce moment il la chérit comme le plus zélé de ses citoyens; il
la servit avec l'intrépidité d'un héros, et il écrivit son Histoire avec la
naïveté d'un philosophe et la chaleur d'un patriote.
"Il dit dans le commencement de son Histoire de Genève, que, _dès
qu'il eut commencé de lire l'histoire des nations, il se sentit entraîné par
son goût pour les Républiques, dont il épousa toujours les intérêts:_
c'est ce goût pour la liberté qui lui fit sans doute adopter Genève pour
sa patrie....
"Bonnivard, encore jeune, s'annonça hautement comme le défenseur de
Genève contre le Duc de Savoye et l'Evêque....
"En 1519, Bonnivard devient le martyr de sa patrie: Le Duc de Savoye
étant entré dans Genève avec cinq cent hommes, Bonnivard craint le
ressentiment du Duc; il voulut se retirer à Fribourg pour en éviter les
suites; mais il fut trahi par deux hommes qui l'accompagnaient, et
conduit par ordre du Prince à Grolée, où il resta prisonnier pendant
deux ans. Bonnivard était malheureux dans ses voyages: comme ses
malheurs n'avaient point ralenti son zèle pour Genève, il était toujours
un ennemi redoutable pour ceux qui la menaçaient, et par conséquent il
devait être exposé à leurs coups. Il fut rencontré en 1530 sur le Jura par
des voleurs, qui le dépouillèrent, et qui le mirent encore entre les mains
du Duc de Savoye: ce Prince le fit enfermer dans le Château de Chillon,
où il resta sans être interrogé jusques en 1536; il fut alors delivré par les
Bernois, qui s'emparèrent du Pays-de-Vaud.
"Bonnivard, en sortant de sa captivité, eut le plaisir de trouver Genève
libre et réformée: la République s'empressa de lui témoigner sa
reconnaissance, et de le dédommager des maux qu'il avoit soufferts;
elle le reçut Bourgeois de la ville au mois de Juin, 1536; elle lui donna
la maison habitée autrefois par le Vicaire-Général, et elle lui assigna
une pension de deux cent écus d'or tant qu'il séjournerait à Genève. Il
fut admis dans le Conseil des Deux-Cent en 1537.

"Bonnivard n'a pas fini d'être utile: après avoir travaillé à rendre
Genève libre, il réussit à la rendre tolérante. Bonnivard engagea le
Conseil à accorder [aux ecclésiastiques et aux paysans] un tems
suffisant pour examiner les propositions qu'on leur faisait; il réussit par
sa douceur: on prêche toujours le Christianisme avec succès quand on
le prêche avec charité....
"Bonnivard fut savant: ses manuscrits, qui sont dans la bibliothèque
publique, prouvent qu'il avait bien lu les auteurs classiques Latins, et
qu'il avait approfondi la théologie et l'histoire. Ce grand homme aimait
les sciences, et il croyait qu'elles pouvaient faire la gloire de Genève;
aussi il ne négligea rien pour les fixer dans cette ville naissante; en
1551 il donna sa bibliothèque au public; elle fut le commencement de
notre bibliothèque publique; et ces livres sont en partie les rares et
belles éditions du quinzième siècle qu'on voit dans notre collection.
Enfin, pendant la même année, ce bon patriote institua la République
son héritière, à condition qu'elle employerait ses biens à entretenir le
collège dont on projettait la fondation.
"Il parait que Bonnivard mourut en 1570; mais on ne peut l'assurer,
parcequ'il y a une lacune dans le Nécrologe depuis le mois de Juillet,
1570, jusques en 1571."--[_Histoire Littéraire de Genève_, par Jean
Senebier (1741-1809), 1786, i. 131-137.]
THE PRISONER OF CHILLON
I.
My hair is grey, but not with years,
Nor grew it white
In a single night,[3]
As men's have grown from sudden fears:
My
limbs are bowed, though not with toil,
But rusted with a vile
repose,[b]
For they have been a dungeon's spoil,
And mine has been
the fate of those
To whom the goodly earth and air
Are banned,[4]
and barred--forbidden fare; 10 But this was for my father's faith
I
suffered chains and courted death;
That father perished at the stake

For tenets he would not forsake;
And for the same his lineal race
In

darkness found a dwelling place;
We were seven--who now are
one,[5]
Six in youth, and one in age,
Finished as they had begun,

Proud of Persecution's rage;[c] 20 One in fire, and two in field,
Their
belief with blood have sealed,
Dying as their father died,
For the
God their foes denied;--
Three were in a dungeon cast,
Of whom
this wreck is left the last.
II.
There are seven pillars of Gothic mould,[6]
In Chillon's dungeons
deep and old,
There are seven columns, massy and grey,
Dim with a
dull imprisoned ray, 30 A sunbeam which hath lost its
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