Strates amoureuses, poésie | Page 4

Huguette Bertrand
jachère
s'imagine
des plages
de couleurs
de lumière
où se reposer un peu
où
reprendre le souffle
quand l'âme suffoque
d'infinis
Combien de temps
la durée
Combien de temps
la vie
07.04.98

PRISE REPRISE
Rendez-moi l'amitié
que j'aille crever sur les dunes du rêve
à mon
tour que j'aille planter des fleurs
dans un jardin parfumé de roses

éternelles
un jardin sur une planète naine
planète de tendresses
odorantes
chargée du poids des amours confinées
Retenez-moi des
sombres envolées
joueuses de tours
joueuses tout court
que le
temps vient ronger
au coeur d'un instant en équilibre
Pour une dernière fois
avant de m'en aller
j'aimerais connaître
encore
le sort réservé à la naïveté
avant de rejoindre
ce fantôme
de mon existence
encolorée
endolorie
31.03.98

EN QUELQUES MOTS
Il se mijote des mots
dans le mou de l'histoire
se cherchent

s'empilent
se rejoignent à la même adresse
font une pause
au coin
de l'oeil d'un enfant
reprennent le chemin
qui traverse le couloir

musical
de l'intime
à la rencontre d'un regard
toujours attendu

jamais entrevu
inspirent des curiosités
à l'âme intrépide
fête
ininterrompue d'un espoir
conservé
dans le formol du temps
18.03.98

ENFILADE
J'ai la tête pleine
le coeur déborde
de poèmes en équilibre
sur la
pointe des pieds
font des pas de deux
avant d'aller se coucher
sur
ma page
me rêvent démesurée
me rêvent en queue de chemise
en
noir et blanc
s'amusent dans mon jardin
enfilés sur mes heures

s'étalent de long en large
sur des montagnes d'images
endimanchées

sur ma route s'enroulent
autour d'un pur hasard
se balancent
au
bout d'un nez
très rapproché
le mien
17.03.98

TERMINUS
J'ai des intentions
d'écrire ton nom
en lettres de feu
sur mes
paysages intérieurs
de jeter tes regards
par la fenêtre
de mon
imaginaire
de noyer le spectre
de ton absence
définitive
J'ai des
intentions
de porter la tendresse
jusqu'au berceau de l'innocence

de boire le vin
dans une coupe ciselée
par la parole donnée
de
recueillir la rosée des silences
qui me regardent dormir
J'ai des
intentions
de me laisser glisser sur les heures
jusqu'en bas de la
pente
d'escalader mes sommeils
jusqu'aux plus hauts espoirs
à
toute allure
de foncer dans l'azur
d'un ciel excessif
de mesurer la
distance
entre l'ivresse
et le désarroi
Terminus
je descends

13.03.98

JAUNE URGENCE
Câline de blues...
que j'écoute
faut que j'te jouse...
que j'écoute
encore
une teinte de jaune
pour changer
le mal de place
pour te
vivre
dans le non vivre
pour envoyer ma p'tite personne
dans les
bras de la lune
qui est toujours là
à me regarder le nombril
seule
elle aussi
se meurt de rire
de mes câlines de blues...
de ma tête à
claques
et ses voyages
dans les poèmes
absolus
quand on rit
bien... on pleure pas
voilà le secret
du secret bien
gardé
dans une petite neurone
du cerveau délinquant
10.03.98
Réf : Câline de blues (Jerry Boulet)

OÙ SUIS-JE ?
J'ai passé une bonne journée
et trois mercis
mais ce soir j'ai dérapé

j'me reconnais plus
j'suis plus d'antan
j'grimpe très haut
je
glisse tout bas
j'ai l'âme en trou d'beigne
qui baigne pas dans l'huile

une compote
comme une marotte
d'un mal de vivre
qui se
ramasse
à la cuillère
venue brasser
les intempéries
du coeur à
coeur

bousillé
servez-moi un café
un café très noir
plus noir que noir
infiniment
noir
dans une belle petite tasse
blanche
10.03.98

L'INCONTOURNABLE
L'histoire au féminin
vient réparer l'erreur des sens
où le langage de
l'oeil
accomplit les gestes amoureux
subtile essence
sur nos corps

incrustée
protège de l'incontournable froidure
au fil des instants
muets
à la poursuite de nos origines
toujours
09.03.98

GLAIVE SUR LES LÈVRES
L'amour
tel un glaive
vous tranche l'âme en deux
vous aspire

vers les abysses du désespoir
toujours combattu
toujours contre les
jours
contre les murs
contre soi
malgré soi
toujours ces jours

mur à mur
à chercher le soleil
quelque part
fuir les jours
fuir les
murs
taire en soi la voix
taire en soi une moitié d'âme
disparue
05.03.98

AUX PORTES DU TEMPS
Dans le coulis des heures
répandues sur la vaste vie à vivre
un
départ imminent
se souvient
souvient
sou...
vient
que les
fleurs rêvent
d'un soleil parfumé
toujours plus délirant
entre les
durs espaces du temps
temps des rosées
sur l'âme qui défie le temps

temps de tous les instants qui durent
qui perdurent
temps morts

de celle qui marche
sur le fil du temps
délivrée
05.03.98

INTRO

Tout au fond de la bêtise
les yeux de mon âme
fixent le gâchis de
l'histoire
d'un espace poétique
sa blessure
que l'espoir abandonne

vagissante
sur un buisson ardent
condamné à vivre
dans les
mots
parfumés de tendresse
toujours
28.02.98

BLUES ALLURE
Ce soir mourra
comme tous les autres soirs
me laissera vivante
à
dormir dans mes drôles de rêves
et demain sera un autre jour
que je
porterai en moi
pour m'habituer à l'humanité
pour m'habituer à
regarder bien en face
cette dentelle sur l'âme
aux allures de frissons

que l'on nomme
joies et peines
non taxables
service compris
25.02.98

MARE ROUGE
S'en est allée
l'âme devenue muette
sous les cendres d'un
regard
essentiel
s'en est allée
errer dans les eaux râleuses
d'un amour
mendiant
s'en est allée
jeter l'ancre
dans la mare rouge
d'une
mort amoureuse
infiniment gelée
25.02.98

LIT ET RATURE
Enveloppé de chairs abîmées
l'amour devenu rosée
par une fenêtre

accomplit encore des ardeurs

sous les doigts agiles du vieil âge

prélude à toutes les tentations
que le corps propose
chaude haleine
vautrée
dans la profondeur du lit
consacré
éternel

23.01.98

UN JOUR L'AMOUR
Droit devant
à travers le blizzard
les jours auscultent un ciel dément

quand les nuits désespèrent
en attente d'un soleil pourpre
fera
briller l'or des chaînes
attachées au corps de l'amour
au goût du jour

le coeur dans l'eau
les bras en croix
belle blessure mortelle

ravivée par des regards plongeants
prolongés
à bout de souffle
14.01.98

NU LE MONDE
Passionné
le soleil éclate de rire
sur nos surfaces aseptisées
surface ronde du ventre des femmes
engrossées de mâles de femelles

paisibles toujours endolories
surface plane indifférente
qu'un battement d'elle suffit
à pourchasser
jusqu'aux confins
des âges abrutis
surface d'ombre transfigurée
quand le soleil frémit
devant un
monde nu sans âge
devenu passionné
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