un jet d'eau pour laver le sang. Le temple de Diane est soutenu par des colonnes en pierres du pays d'un seul morceau; aupr��s sont les Bains romains, objet d'un prix infini, aussi curieux dans leur genre que les chefs-d'oeuvre de Saint-Cloud. La mer, qui ��tait �� trois lieues de distance, est actuellement retir��e �� quelques milles d'Aigues-Mortes, o�� Saint Louis s'embarqua pour la Terre-Sainte, et �� six lieues de Montpellier. Le moite ��l��ment quitte donc peu �� peu un continent, et s'empare progressivement d'un autre; car aux inondations g��n��rales qui ont d? envahir le globe, et qui laissent tant de vestiges de leur existence, il est certain que les eaux d��gradent et d��t��riorent sans cesse les montagnes; que ces d��bris min��ralogiques et v��g��taux, se d��posant dans le bassin des mers, forment des continents, en exhaussent le fond, et obligent l'eau �� se refouler sur d'autres plages, par cons��quent, �� faire des envahissements: aussi le fond des mers redevient, par suite, montagnes et terre habitable, montagnes que les volcans et les eaux, par des d��gradations, peuvent ��lever �� la hauteur des Andes et des Cordili��res. La tour Magne, qui s'��l��ve en forme de pyramide, servit jadis de phare aux navires; pr��sentement, on y voit un t��l��graphe. C'est proche le coteau voisin du temple de Diane que jaillissent les sources d'eau qui alimentent les fontaines de la ville et le joli canal qui fait le tour du jardin. Les promenades sont charmantes, les ��glises n'ont rien de remarquable. Tout le monde admire la mod��ration du jeune maire, qui, par sa conciliation et la sagesse de ses lumi��res, a su r��unir les partis dissidents, et emp��cher des flots de sang de couler.
Nous voici �� Avignon; si calme, et dont l'existence a ��t�� si orageuse. La ville est belle et en g��n��ral bien batie; son principal commerce est le produit des vers �� soie, qu'on y ��l��ve avec succ��s. Napol��on a r��pandu partout les tr��sors de son g��nie, il est peu d'endroits qui ne se ressentent de ses munificences; c'est encore lui qui a fait construire le fameux pont en bois d'Avignon, mais, qui aujourd'hui a peu de solidit��: les voituriers sont oblig��s d'user de beaucoup de pr��cautions. Nous avons ��t�� parfaitement accueillis par les Invalides, en visitant leur ��tablissement. Ces vieux d��fenseurs de la patrie, couverts de lauriers, n'ont rien conserv�� de la s��v��rit�� qu'impose l'habitude de la victoire; ils sont pleins de modestie, de courtoisie, et se plaisent �� associer les vertus civiles aux vertus guerri��res; la ville et la Cath��drale renferment beaucoup d'antiquit��s; la Cath��drale a le tombeau de Jean XXII; le Palais o�� r��sid��rent une longue suite de Papes ressemble �� une forteresse, vaste batiment irr��gulier flanqu�� de hauts donjons: nous y avons joui d'un magnifique panorama. Les rues sont sinueuses, ��troites et pav��es de silex aigu. Nous examinames avec curiosit�� le beau syst��me militaire des remparts. La nouvelle salle de spectacle et l'aspect du jardin des plantes sont fort beaux. La fontaine de Vaucluse, �� peu de distance de la route, immortalis��e par P��trarque, est situ��e dans une gorge profonde, surmont��e d'��normes rochers d'une couleur argileuse; ces eaux limpides mugissent et roulent avec beaucoup de vitesse dans un petit bassin dont la surface est unie, et semble un lac que nul souffle n'effleure, empruntant au ciel les plus belles couleurs, le vert pale et l'azur.
Nous sommes �� Aix; aux fontaines d'eau chaude, tr��s-remarquables, ainsi que les bains �� vapeur de Sextius, si propices int��rieurement et ext��rieurement aux affections cutan��es et rhumatismales. L'humanit�� consacre un de ces bassins aux mis��res et aux infirmit��s: l�� les disgraci��s et les malades se livrent �� de sanitaires immersions. Les bains de Marius, anciens vestiges romains, sont tr��s-curieux. L'eau traverserait-elle des charbons de terre enflamm��s par du soufre et du bitume, traces volcaniques non encore ��puis��es?
La fa?ade de la Cath��drale est fort belle. On voit dans cette ��glise le tombeau de saint Mitre: le baptist��re est form�� par huit gracieuses colonnes antiques de marbre et de granit, qui ont appartenu �� un temple d'Apollon bati sur le m��me emplacement. La place des palais de justice a une belle fontaine orn��e d'un ob��lisque surmont�� par un aigle. La tour de l'horloge a des ressorts qui mettent en mouvement diff��rentes figures, chaque fois que le marteau fait retentir le timbre. Les rues sont bien perc��es en g��n��ral, ainsi que le quartier d'Orbitelle; le cours est d��cor�� de trois fontaines, celle du milieu donne de l'eau chaude, et, �� l'extr��mit�� de la promenade, est la statue du roi Ren��, si cher aux Provenceaux. Les contadines ont sur leurs coiffes de larges chapeaux de feutre, qui les pr��servent de l'action des vents. Le pain est le meilleur que nous ayons mang��, ayant ��t�� fabriqu�� avec de l'eau thermale. Une partie des rues macadamis��es, ne sont pas cahoteuses.
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