sans lui le reste est une triste affaire. Val��re, je crois bien, n'est pas de toi ch��ri ; Mais, s'il ne l'est amant, il le sera mari. Plus que l'on ne le croit, ce nom d'��poux engage, Et l'amour est souvent un fruit du mariage. Mais suis-je pas bien fat de vouloir raisonner O�� de droit absolu j'ai pouvoir d'ordonner ? Tr��ve donc, je vous prie, �� vos impertinences. Que je n'entende plus vos sottes dol��ances. Ce gendre doit venir vous visiter ce soir ; Manquez un peu, manquez �� le bien recevoir : Si je ne vous lui vois faire fort bon visage, Je vous... Je ne veux pas en dire davantage.
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SC��NE II. - C��lie, la suivante de C��lie.
- La suivante -
Quoi ? refuser, Madame, avec cette rigueur, Ce que tant d'autres gens voudraient de tout leur coeur ! A des offres d'hymen r��pondre par des larmes, Et tarder tant �� dire un oui si plein de charmes ! H��las ! que ne veut-on aussi me marier ! Ce ne serait pas moi qui se ferait prier ; Et loin qu'un pareil oui me donnat de la peine, Croyez que j'en dirais bien vite une douzaine. Le pr��cepteur qui fait r��p��ter la le?on A votre jeune fr��re a fort bonne raison Lorsque, nous discourant des choses de la terre, Il dit que la femelle est ainsi que le lierre, Qui cro?t beau tant qu'�� l'arbre il se tient bien serr��, Et ne profite point s'il en est s��par��. Il n'est rien de plus vrai, ma tr��s-ch��re ma?tresse, Et je l'��prouve en moi, ch��tive p��cheresse ! Le bon Dieu fasse paix �� mon pauvre Martin ! Mais j'avais, lui vivant, le teint d'un ch��rubin, L'embonpoint merveilleux, l'oeil gai, l'ame contente ; Et je suis maintenant ma comm��re dolente. Pendant cet heureux temps pass�� comme un ��clair, Je me couchais sans feu dans le fort de l'hiver ; S��cher m��me les draps me semblait ridicule, Et je tremble �� pr��sent dedans la canicule. Enfin il n'est rien tel, Madame, croyez-moi, Que d'avoir un mari la nuit aupr��s de soi ; Ne f?t-ce que pour l'heur d'avoir qui vous salue D'un : Dieu vous soit en aide ! alors qu'on ��ternue.
- C��lie -
Peux-tu me conseiller de commettre un forfait, D'abandonner L��lie, et prendre ce mal fait ?
- La suivante -
Votre L��lie aussi n'est, ma foi, qu'une b��te, Puisque si hors de temps son voyage l'arr��te ; Et la grande longueur de son ��loignement Me le fait soup?onner de quelque changement.
- C��lie -
(lui montrant le portrait de L��lie.)
Ah ! ne m'accable point par ce triste pr��sage. Vois attentivement les traits de ce visage : Ils jurent �� mon coeur d'��ternelles ardeurs ; Je veux croire, apr��s tout, qu'ils ne sont pas menteurs, Et que, comme c'est lui que l'art y repr��sente, Il conserve �� mes feux une amiti�� constante.
- La suivante -
Il est vrai que ces traits marquent un digne amant, Et que vous avez lieu de l'aimer tendrement.
- C��lie -
Et cependant il faut... Ah ! soutiens-moi.
(Elle laisse tomber le portrait de L��lie.)
- La suivante -
Madame, D'o�� vous pourrait venir... Ah ! bons dieux ! elle pame ! H�� ! vite, hol�� ! quelqu'un.
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SC��NE III. - C��lie, Sganarelle, la suivante de C��lie.
- Sganarelle -
Qu'est-ce donc ? me voil��.
- La suivante -
Ma ma?tresse se meurt.
- Sganarelle -
Quoi ! ce n'est que cela ? Je croyais tout perdu, de crier de la sorte. Mais approchons pourtant. Madame, ��tes-vous morte ? Ouais ! Elle ne dit mot.
- La suivante -
Je vais faire venir Quelqu'un pour l'emporter ; veuillez la soutenir.
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SC��NE IV. - C��lie, Sganarelle, la femme de Sganarelle.
- Sganarelle -
(en passant la main sur le sein de C��lie.)
Elle est froide partout, et je ne sais qu'en dire. Approchons-nous pour voir si sa bouche respire. Ma foi ! je ne sais pas ; mais j'y trouve encor, moi, Quelque signe de vie.
- La femme de Sganarelle -
(regardant par la fen��tre.)
Ah ! qu'est-ce que je voi ? Mon mari dans ses bras... Mais je m'en vais descendre ; Il me trahit sans doute, et je veux le surprendre.
- Sganarelle -
Il faut se d��p��cher de l'aller secourir ; Certes, elle aurait tort de se laisser mourir. Aller en l'autre monde est tr��s grande sottise, Tant que dans celui-ci l'on peut ��tre de mise.
(Il l'emporte avec un homme que la suivante am��ne.)
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SC��NE V. - La femme de Sganarelle.
- La femme de Sganarelle -
Il s'est subitement ��loign�� de ces lieux, Et sa fuite a tromp�� mon d��sir curieux. Mais de sa trahison je ne suis plus en doute, Et le peu que j'ai vu me la d��couvre toute. Je ne m'��tonne plus de l'��trange froideur Dont je le vois r��pondre �� ma pudique ardeur : Il r��serve, l'ingrat, ses caresses �� d'autres, Et nourrit leurs plaisirs par le je?ne des n?tres.
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