Sans-peur le corsaire | Page 2

Gabriel de la Landelle
le fond, en effet, ne saurait perdre �� ��tre trait�� sous une allure litt��raire par un homme d'esprit, conteur expert, et qui comme tel, n'en a ��t�� que mieux �� m��me de donner de l'entrain �� ses relations d'essais, d'aventures, de doctrines oppos��es et de solutions multiples.
* * * * *
AVENTURES ET EMBUSCADES. Histoire d'une colonisation au Br��sil. Un vol. In-12 2 fr.
Le titre de cet ouvrage indique son genre mouvement�� et la nature d'int��r��t qu'il provoque. Son sous-titre en dit l'objet d'une mani��re g��n��rale, mais ne peut, en aucune sorte, faire pressentir le but ��lev�� que s'est propos�� l'auteur. En peignant avec une consciencieuse exactitude les moeurs des naturels du Br��sil, et en relatant les travaux d'un colonisateur tout �� la fois prudent et hardi alliant la sagesse avec la valeur, il s'est surtout attach�� �� faire ressortir l'influence bienfaisante du christianisme sur les populations des contr��es vierges de l'Am��rique du Sud. Dans ce dessein, il met en pr��sence des hordes sauvages dont il repr��sente les rivalit��s implacables, une poign��e d'��migrants, les uns libres et chr��tiens, Portugais, fuyant les pers��cutions du redoutable Pombal, apr��s le m��morable tremblement de terre de Lisbonne, les autres esclaves, n��gres r��cemment arriv��s d'Afrique, allant de concert �� la recherche d'une patrie nouvelle. La donn��e de l'ouvrage est historique comme l'on voit, l'��tude ethnologique est constante, les conclusions d'ordre sup��rieur sont les fusions des races et leur r��g��n��ration pacifique par la propagation de la foi.
* * * * *
LES L��GENDES DE LA MER. 1 vol. in-12 2 fr.

G. DE LA LANDELLE
SANS-PEUR LE CORSAIRE
PARIS
REN�� HATON, LIBRAIRE-��DITEUR 35, RUE BONAPARTE, 35
1886
Tous droits r��serv��s

SANS-PEUR LE CORSAIRE

I
L'AMAZONE ET LE LION.
Sur la cr��te de la falaise �� pic, l'��clair,--au milieu des brisants battus par les lames du large, le tonnerre, ?le tonnerre �� la voile? disaient les matelots.
L��-haut, au ras des pr��cipices, la grace, une jeune amazone se d��tachant en silhouette sur le ciel bleu d'Espagne;--en bas, dans le chaos, le courage, un hardi capitaine, le lion des ouragans, se confondant, lui, son l��ger navire et ses toiles ouvertes �� la brise, avec les rochers noirs et leur ��cume iris��e.
Dans le ciel, l'azur serein,--au ras des flots, des milliers d'arcs-en-ciel mouvants.
Pas un nuage. Le soleil flamboyait; et ses rayons se subdivisant �� l'infini dans les jets de l'onde, le lion, qui semblait courir droit au naufrage, voguait �� travers toutes les couleurs chatoyantes du prisme; tandis que l'amazone, sur son coursier emport�� le mors aux dents, s'en allait fulgurante, rasant les bords escarp��s de droite et de gauche, vers la pointe extr��me de la falaise.
Deux catastrophes imminentes! Des ��blouissements radieux! Splendide, mais horrible!
Quelles imprudences! Quelle t��m��rit��! D��lire et d��mence!
* * * * *
Des groupes sinistres ricanaient au bas du morne:
--Belles ��paves tout �� l'heure!
--Il est bien joli le brig corsaire fran?ais, et nous savons tous qu'il y a dans sa coque de riches affaires �� cueillir.
--Par-dessus le march��, on tirera de jolis profits de la chute de la senorita et de son petit cheval du P��rou, tout capara?onn�� d'ornements d'argent et d'or, �� la mode des Incas.
--A-t-elle son beau collier de perles?
--A-t-elle sa ceinture royale?
--Elle va si vite qu'on n'en voit rien; mais on peut ��tre s?r que bijoux de grand prix ne lui manquent pas.
--Le brig de Sans-Peur le Corsaire est bond�� de tr��sors.
--Et cette nuit, il vient encore de piller des Anglais.
--Est-ce bien s?r?
--On a entendu le canon, voil��!
--La bague enrichie de diamants de dona Isabelle vaut bien au moins deux sacs de doublons?
--Oh! la belle journ��e qui commence!
* * * * *
D��lire et d��mence peut-��tre; double course vertigineuse!
Mais d'une part de nobles et de grands desseins, comme de l'autre d'abjectes convoitises.
Dans l'iris de l'��cume saline, un h��ros sublime de sang-froid, et sur cette falaise abrupte une c��leste cr��ature digne d'��tre prot��g��e par les anges de la Puret��, de la Pi��t�� filiale, de la Reconnaissance, de tous les sentiments g��n��reux.
Belle, svelte, gracieuse,--belle d'une beaut�� inconnue m��me dans les Espagnes,--svelte comme le palmier indien,--plus gracieuse que l'oiseau du paradis,--dona Isabelle avait pour mobile l'amour de sa lointaine patrie, le souvenir pieux de son noble a?eul. La fille des Incas esp��rait, fr��missante; elle avait trembl�� pour celui en qui elle retrouverait un lib��rateur. Certes! elle ob��it �� un mouvement irr��fl��chi, lorsque apr��s ses ferventes pri��res, r��veill��e en sursaut par le canon, elle s'��lan?a de son prie-Dieu sur son coursier p��ruvien;--certes, ce fut avec une sorte de d��lire qu'elle prit l'abrupt chemin de la falaise, et qu'elle osa stimuler la vitesse de sa fougueuse monture, au point d'��tre ensuite incapable de la ma?triser;--mais rien dans cette ame pieuse qui ne f?t louable. Son exaltation ��tait la religion des anc��tres. Elle se souvenait du vieux cacique Andr��s de Sa?ri, son a?eul, et l'image de l'h��ro?que Catalina, sa m��re, lui ��tait apparue disant:--?Oui! ma fille, c'est lui, c'est bien lui, c'est le Lion
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 106
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.