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The Project Gutenberg EBook of Promenades et intérieurs, by Fran?ois Coppée
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Title: Promenades et intérieurs
Author: Fran?ois Coppée
Release Date: March 11, 2005 [EBook #15324]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
? START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK PROMENADES ET INTéRIEURS ***
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Fran?ois Coppée
PROMENADES ET INTéRIEURS
(1842-1908)
Table des matières
I?Promenades et Intérieurs?II?Mon père?Compliment?Morceau à quatre mains?Adagio?L'amazone?Ritournelle?La ferme?La cueillette des cerises?Le rêve du poète?La mémoire?Réponse?à un ange gardien?Romance?Lettre?Février?Avril?Mai?Juin?Ao?t?Décembre?III?En faction?Le chien perdu?Tableau rural?Croquis de banlieue?Cheval de Renfort?Au bord de la Marne?Rythme des vagues?Matin d'octobre?Musée de marine?Nostalgie parisienne?IV?à mes jeunes camarades, aux équipiers du Club nautique de Chatou écrit sur l'Album des Chats d'Henriette Ronner
I
Promenades et Intérieurs?Lecteur, à toi ces vers, graves historiens?De ce que la plupart appelleraient des riens.?Spectateur indulgent qui vis ainsi qu'on rêve,?Qui laisses s'écouler le temps et trouves brève?Cette succession de printemps et d'hivers,?Lecteur mélancolique et doux, à toi ces vers!?Ce sont des souvenirs, des éclairs, des boutades,?Trouvés au coin de l'atre ou dans mes promenades,?Que je te veux conter par le droit bien permis?Qu'ont de causer entre eux deux paisibles amis.
Prisonnier d'un bureau, je connais le plaisir?De go?ter, tous les soirs, un moment de loisir.?Je rentre lentement chez moi, je me délasse?Aux cris des écoliers qui sortent de la classe;?Je traverse un jardin, où j'écoute, en marchant,?Les adieux que les nids font au soleil couchant,?Bruit pareil à celui d'une immense friture.?Content comme un enfant qu'on promène en voiture,?Je regarde, j'admire, et sens avec bonheur?Que j'ai toujours la foi na?ve du flaneur.
C'est vrai, j'aime Paris d'une amitié malsaine;?J'ai partout le regret des vieux bords de la Seine.?Devant la vaste mer, devant les pics neigeux,?Je rêve d'un faubourg plein d'enfance et de jeux,?D'un coteau tout pelé d'où ma Muse s'applique?à noter les tons fins d'un ciel mélancolique,?D'un bout de Bièvre, avec quelques champs oubliés,?Où l'on tend une corde aux troncs des peupliers?Pour y faire sécher la toile et la flanelle,?Ou d'un coin pour pêcher dans l'?le de Grenelle.
J'adore la banlieue avec ses champs en friche?Et ses vieux murs lépreux, où quelque ancienne affiche?Me parle de quartiers dès longtemps démolis.?? vanité! Le nom du marchand que j'y lis?Doit orner un tombeau dans le Père-Lachaise.?Je m'attarde. Il n'est rien ici qui ne me plaise,?Même les pissenlits frissonnant dans un coin.?Et puis, pour regagner les maisons déjà loin,?Dont le couchant vermeil fait flamboyer les vitres,?Je prends un chemin noir semé d'écailles d'hu?tres.
Le soir, au coin du feu, j'ai pensé bien des fois?à la mort d'un oiseau, quelque part, dans les bois.?Pendant les tristes jours de l'hiver monotone,?Les pauvres nids déserts, les nids qu'on abandonne,?Se balancent au vent sur un ciel gris de fer.?Oh! comme les oiseaux doivent mourir l'hiver!?Pourtant, lorsque viendra le temps des violettes,?Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes?Dans le gazon d'avril, où nous irons courir.?Est-ce que les oiseaux se cachent pour mourir?[1]
N'êtes-vous pas jaloux en voyant attablés,?Dans un gai cabaret entre deux champs de blés,?Les soirs d'été, des gens du peuple sous la treille??Moi, devant ces amants se parlant à l'oreille?Et que ne gêne pas le père, tout entier?à l'offre d'un lapin que fait le gargotier,?Devant tous ces d?neurs, gais de la nappe mise,?Ces joueurs de bouchon en manches de chemise,?Coeurs satisfaits pour qui les dimanches sont courts,?J'ai regret de porter du drap noir tous les jours.
Vous en rirez. Mais j'ai toujours trouvé touchants?Ces couples de pioupious qui s'en vont par les champs,?C?te à c?te, épluchant l'écorce de baguettes?Qu'ils prirent aux bosquets des prochaines guinguettes.?Je vois le sous-préfet présidant le bureau,?Le paysan qui tire un mauvais numéro,?Les rubans au chapeau, le sac sur les épaules,?Et les adieux na?fs, le soir, auprès des saules,?à celle qui promet de ne pas oublier?En s'essuyant les yeux avec son tablier.
Un rêve de bonheur qui souvent m'accompagne,?C'est d'avoir un logis donnant sur la campagne,?Près des toits, tout au bout du faubourg prolongé,?Où je vivrais ainsi qu'un ouvrier rangé.?C'est là, me semble-t-il, qu'on ferait un bon livre.?En hiver, l'horizon des coteaux blancs de givre;?En été, le grand ciel et l'air qui sent les bois;?Et les rares amis, qui viendraient quelquefois?Pour me voir, de très loin, pourraient me reconna?tre,?Jouant du flageolet, assis à ma fenêtre.
Quand sont finis le feu d'artifice et la fête,?Morne comme une armée après une défaite,?La foule se disperse. Avez-vous remarqué?Comme est silencieux ce peuple fatigué??Ils s'en vont tous, portant de lourds enfants qui geignent, Tandis qu'en infectant des lampions s'éteignent.?On n'entend que le rythme inquiétant des pas;?Le ciel est rouge; et c'est sinistre, n'est-ce pas??Ce
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