jusqu'à nos jours, que nous avons peiné à les classer.
[Note 20: Recueil des conclusions du Chapitre de 1767 à 1772.]
Le dallage du choeur est remplacé de 1769 à 1775, ainsi que celui de la nef et des bas-c?tés. En faisant cette opération, on élève le sol de l'église, et les bases des colonnes sont plaquées en marbre de Languedoc. Déjà, en 1699, en fondant le ma?tre-autel, on avait constaté l'existence de deux dallages superposés, dont l'un était composé de petits carreaux octogones en marbre blanc; ainsi, le sol actuel de l'église doit être beaucoup plus élevé que l'ancien. C'est en 1771 que fut posée la grille qui se voyait devant le portail occidental.
En 1773, l'architecte Boulland supprime toute la décoration du mur des chapelles de la nef, du c?té méridional, et la remplace par un mur lisse surmonté d'un cheneau[21].
[Note 21: Ce travail co?ta 40,000 livres.]
En 1780, on badigeonne de nouveau toute l'église, et la statue colossale de saint Christophe, placée devant le premier pilier à droite en entrant, est enlevée et détruite.
En 1782, le chapitre fait remplacer le petit pavé de grès qui formait le sol de la galerie de la Vierge par un dallage en liais; puis les arcs-boutans du choeur, du c?té du midi, sont engagés dans une lourde ma?onnerie qui, faite dans le but de les consolider, les entra?ne vers une ruine certaine.
En 1787, la fa?ade occidentale[22] est livrée à un sieur Parvy, architecte, qui imagina un moyen de restauration fort simple: il prit le parti de couper toutes les saillies, gargouilles, moulures, colonnes mêmes, chapiteaux, enfin, tout ce qui pouvait présenter quelques difficultés à réparer. Cet architecte parvint encore à enlever à la grande galerie à jour toute son élégance, en bouchant les trèfles de son arcature avec de mauvaises dalles. Ce fut lui qui fit couper à vif tous les ornemens et moulures qui décoraient la grande rose de cette fa?ade; qui reconstruisit, en la dénaturant, l'une des galeries de la cour des réservoirs, et qui, par une raison impossible à deviner, transforma toute l'arcature de la grande galerie, du c?té de cette cour, en un parement lisse.
[Note 22: Description historique de la basilique métropolitaine de Paris, par A. P. M. Gilbert.]
Ces dévastations n'étaient que le prélude de celles que la révolution de 1789 devait faire subir à Notre-Dame de Paris.
Des cables, attachés aux statues de rois qui décoraient la galerie occidentale, les arrachèrent de leurs niches séculaires. Les saints, les ap?tres des fa?ades, furent jetés sur la place. Un grand nombre de ces débris resta long-temps après la révolution amoncelé le long des chapelles du nord. Les statues du portail méridional furent ensevelies pour servir de bornes rue de la Santé. L'un de nous en constata l'existence en décembre 1839, et les fit transporter, aux frais de la ville, au Palais des Thermes.
Les sépultures et monumens votifs intérieurs furent brisés et enlevés. Quelques-uns de ces fragmens, déposés au musée des Petits-Augustins, furent, depuis, transportés à Saint-Denis et à Versailles. Il serait peut-être à désirer que ces objets fussent rendus à la cathédrale dépouillée; dans tous les cas, nous en donnons ici une note exacte[23].
[Note 23: Monumens enlevés de l'église Notre-Dame de Paris, transférés au musée des Petits-Augustins, leur destination actuelle.
1° Une pierre octogone ayant servi de support à une statue de l'évêque Matiffas de Bucy. Elle porte cette inscription:
Ci est le ymage de bonne mémoire Simü
Matiffas de Buci de le esveschie de Soissons jadis esveques de Paris par qui furent fondées premièrement ces trois chapeles ou il gist en l? de grace MCCXXIIII et XVI et puis l? fit toutes les autres envir? le coeur de ceste eglise. Pics pour lui.
La statue de l'évêque, posée debout sur ce support, ne s'est pas retrouvée; mais la pierre, dont l'inscription vient d'être reproduite, est à Saint-Denis, dans la cour des Valois, où elle se dégrade. M. Debret la tient, depuis plusieurs mois, à la disposition du Ministre de l'Intérieur, afin qu'elle soit réintégrée à Notre-Dame.
2° Une statue en pierre, de grandeur naturelle, représentant Adam. Cette figure est nue. Adam se couvre les parties sexuelles d'une large feuille de figuier.
Monument de la fin du XIIIe siècle, provenant, suivant Lenoir, d'un des portails de Notre-Dame. La statue a été portée à Saint-Denis, où elle g?t en ce moment couchée par terre dans la cour des Valois. Les déplace mens qu'elle a subis l'ont privée des deux jambes, qui existent encore, mais séparées du corps.
3° Les deux statues à genoux, en pierre peinte, de Jean Juvenal des Ursins, et de sa femme, Michelle de Vitry. XVe siècle.
Ces deux statues font maintenant partie du musée de Versailles.
4° Inscription funéraire en l'honneur de la famille des Ursins, sur marbre blanc. XVIIIe siècle.
Cette épitaphe, long-temps abandonnée dans une cour des Petits-Augustins, a été, dit-on, employée comme un marbre ordinaire pour servir
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