�� l'id��e de gagner son pari, le p��re Becquenfleur continue son dandinement et s'opiniatre dans son mutisme.
La m��re Becquenfleur se d��mente alors et clame:
--Maria! Augustine! Allez vite qu��rir le m��decin! Mon pauvre bonhomme qu'est devenu fou!
��pouse d��vou��e, elle se jette en larmes sur son mari, le serre dans ses bras!
--Bougre de vieille g...! s'��crie alors le p��re Becquenfleur. Tu viens de me faire perdre au moins six bouteilles de champagne!
Et tous de rire.
DE L'INUTILIT�� DE LA MATI��RE
Un fait des plus curieux et--je crois--sans pr��c��dent, vient de s'accomplir �� l'H?tel des Invalides, non sans jeter une ��norme stupeur dans le petit monde de ces glorieux d��bris.
Deux pensionnaires de l'��tablissement, le nomm�� A... et le nomm�� B..., s'��taient pris, depuis longtemps, l'un pour l'autre, d'une vive animosit��.
A... qui, au si��ge de S��bastopol, eut les deux cuisses gel��es et, par la suite, amput��es, est bien entendu, cul-de-jatte.
B..., lui, s'est vu, �� Magenta, emporter les deux bras par un boulet (d'origine que tout porte �� croire autrichienne): il est donc manchot.
Sempiternel motif de leurs discussions: la sup��riorit�� de la campagne de Crim��e sur la guerre d'Italie, et r��ciproquement.
Dimanche dernier, vers le soir, les deux vieux braves, qui, des boissons ferment��es, avaient fait usage excessif, redoubl��rent d'acrimonie dans leurs propos.
B..., le manchot, alla m��me jusqu'�� insinuer que le si��ge de S��bastopol n'��tait pas autre chose qu'une plaisanterie franco-russe des plus anodines et que, d'ailleurs, les Russes, c'est bien connu, aiment tant les Fran?ais qu'il leur r��pugnerait de tirer le moindre coup de fusil sur leurs alli��s. Et puis, ajoutait-il, avoir les cuisses gel��es, voil��-t-il pas une grande gloire! Un accident, tout au plus, �� peine digne d'un h?pital civil.
A.... le cul-de-jatte, perdit patience:
--Si tu r��p��tes ?a, s'��cria-t-il, je te f... mon pied dans le c...
B... le r��p��ta.
Il n'avait pas plut?t termin�� sa phrase que A... oubliant ses deux jambes rest��es l��-bas, se levait, et avec une prestesse qu'on n'aurait pas attendue de lui, faisait le tour de B... et lui flanquait son pied dans le derri��re.
Le manchot palit sous l'injure, puis, grin?ant des dents, fou de rage, gratifia par deux fois son insulteur de soufflets retentissants; apr��s quoi, se pr��cipitant sur lui, il se disposait �� l'��trangler de ses deux poings crisp��s.
Les t��moins de cette sc��ne p��nible intervinrent alors et mirent fin au scandale.
Hein! Qu'est-ce que vous pensez de ma petite histoire?
Un cul-de-jatte qui flanque des coups de pieds dans le derri��re d'un manchot lequel riposte par des giffles!!!
Vous haussez les ��paules.
Fort bien, c'est si facile de hausser les ��paules!
Mais de ces autres et suivantes histoires, que direz-vous?
Je vous laisse la parole, mon colonel:
?Je connais une jeune personne dont on avait amput�� la cuisse; plusieurs fois elle s'est tenue et a fait quelques pas sur ses deux jambes, c'est-��-dire sur la jambe non amput��e et sur la jambe de fluide vital; c'��tait ordinairement en sortant de son lit. Sa m��re, t��moin, ��tait oblig��e de s'��crier:
?Ah! malheureuse! Tu n'as pas ta jambe de bois!?
? Un m��decin de mes amis m'a assur�� avoir vu un officier, dont la cuisse avait ��t�� amput��e, marcher jusqu'au milieu de sa chambre sans s'apercevoir qu'il n'avait pas sa jambe de bois, et ne s'arr��ter que lorsqu'il en faisait la r��flexion; alors la jambe de fluide vital n'avait plus la force de supporter le poids de son corps.?
Haussez-vous encore les ��paules?
Oui.
Eh bien! vous n'��tes pas poli pour l'arm��e, car ces deux derni��res histoires de jambes de bois sont textuellement extraites du livre de M. le lieutenant-colonel Albert de Rochas sur l'Ext��riorisation de la sensibilit��.
Ah! ah! vous ne rigolez plus, mes dr?les!
Vive l'arm��e!
LA S��CURIT�� DANS LE CHANTAGE
Je re?ois d'un fid��le lecteur la lettre suivante �� laquelle je ne veux pas changer le moindre iota, bien que j'en r��prouve hautement l'immorale tendance.
Le sujet que rec��le cette missive m'a sembl�� assez ing��nieux pour amuser, durant quelques minutes, la masse croissante et si fine de nos lecteurs.
?Cher monsieur Allais,
? Malgr�� tous vos louables efforts pour imprimer �� l'industrie un mouvement ascensionnel, pour engrener la science sur des rails in��dits, pour,--en un mot--renouveler la face du monde actif, les affaires--(il est lamentable de le constater)--marchent de mal en pis, le commerce ne bat plus que d'une aile, le march�� devient de plus en plus lourd, comme disent les agioteurs.
? Pour peu qu'ils soient probes, les trafiquants se voient destin��s �� une ruine certaine doubl��e d'un d��shonneur imminent.
? C'est, p��n��tr�� de ces tristes remarques que je me suis d��cid��, dans ma hate de jouir des bienfaits de la vie, �� me mettre voleur.
? Tout aussi propre �� exercer que n'importe quel commerce, le vol poss��de l'avantage d'enrichir plus vite celui qui le pratique et d'apporter �� l'existence plus d'impr��vu que ne saurait le faire le m��tier le moins monotone.
? Je me suis compos��, monsieur, une moralit�� aussi haute que celle ��manant du Code Napol��on.
(Napol��on! ?a lui allait bien,
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.