litt��raires, Tome II., by C.-A. Sainte-Beuve
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Title: Portraits litt��raires, Tome II.
Author: C.-A. Sainte-Beuve
Release Date: November 6, 2004 [EBook #13965]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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PORTRAITS LITT��RAIRES
II
PAR
C.-A. SAINTE-BEUVE DE L'ACAD��MIE FRAN?AISE.
1862
MOLI��RE, DELILLE, BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, LE G��N��RAL LA FAYETTE, FONTANES, JOUBERT, L��ONARD, ALO?SIUS BERTRAND, LE COMTE DE S��GUR, JOSEPH DE MAISTRE, GABRIEL NAUD��.
MOLI��RE
Il y a en po��sie, en litt��rature, une classe d'hommes hors de ligne, m��me entre les premiers, tr��s-peu nombreuse, cinq ou six en tout, peut-��tre, depuis le commencement, et dont le caract��re est l'universalit��, l'humanit�� ��ternelle intimement m��l��e �� la peinture des moeurs ou des passions d'une ��poque. G��nies faciles, forts et f��conds, leurs principaux traits sont dans ce m��lange de fertilit��, de fermet�� et de franchise; c'est la science et la richesse du fonds, une vraie indiff��rence sur l'emploi des moyens et des genres convenus, tout cadre, tout point de d��part leur ��tant bon pour entrer en mati��re; c'est une production active, multipli��e �� travers les obstacles, et la pl��nitude de l'art fr��quemment obtenue sans les appareils trop lents et les artifices. Dans le pass�� grec, apr��s la grande figure d'Hom��re, qui ouvre glorieusement cette famille et qui nous donne le g��nie primitif de la plus belle portion de l'humanit��, on est embarrass�� de savoir qui y rattacher encore. Sophocle, tout f��cond qu'il semble avoir ��t��, tout humain qu'il se montra dans l'expression harmonieuse des sentiments et des douleurs, Sophocle demeure si parfait de contours, si sacr��, pour ainsi dire, de forme et d'attitude, qu'on ne peut gu��re le d��placer en id��e de son pi��destal purement grec. Les fameux comiques nous manquent, et l'on n'a que le nom de M��nandre, qui fut peut-��tre le plus parfait dans la famille des g��nies dont nous parlons; car chez Aristophane la fantaisie merveilleuse, si ath��nienne, si charmante, nuit pourtant �� l'universalit��. A Rome je ne vois �� y ranger que Plaute, Plaute mal appr��ci�� encore[1], peintre profond et divers, directeur de troupe, acteur et auteur, comme Shakspeare et comme Moli��re, dont il faut le compter pour un des plus l��gitimes anc��tres. Mais la litt��rature latine fut trop directement import��e, trop artificielle d��s l'abord et apprise des Grecs, pour admettre beaucoup de ces libres g��nies. Les plus f��conds des grands ��crivains de cette litt��rature en sont aussi les plus litt��rateurs et rimeurs dans l'ame, Ovide et Cic��ron. Au reste, �� elle l'honneur d'avoir produit les deux plus admirables po?tes des litt��ratures d'imitation, d'��tude et de go?t, ces types chati��s et achev��s, Virgile, Horace! C'est aux temps modernes et �� la renaissance qu'il faut demander les autres hommes que nous cherchons: Shakspeare, Cervantes, Rabelais, Moli��re, et deux ou trois depuis, �� des rangs in��gaux, les voil�� tous; on les peut caract��riser par les ressemblances. Ces hommes ont des destin��es diverses, travers��es; ils souffrent, ils combattent, ils aiment. Soldats, m��decins, com��diens, captifs, ils ont peine �� vivre; ils subissent la mis��re, les passions, les tracas, la g��ne des entreprises. Mais leur g��nie surmonte les liens, et, sans se ressentir des ��troitesses de la lutte, il garde le collier franc, les coud��es franches. Vous avez vu de ces beaut��s vraies et naturelles qui ��clatent et se font jour du milieu de la mis��re, de l'air malsain, de la vie ch��tive; vous avez, bien que rarement, rencontr�� de ces admirables filles du peuple, qui vous apparaissent form��es et ��clair��es on ne sait d'o��, avec une haute perfection de l'ensemble, et dont l'ongle m��me est ��l��gant: elles emp��chent de p��rir l'id��e de cette noble race humaine, image des Dieux. Ainsi ces g��nies rares, de grande et facile beaut��, de beaut�� native et g��nuine, triomphent, d'un air d'aisance, des conditions les plus contraires; ils se d��ploient, ils s'��tablissent invinciblement. Ils ne se d��ploient pas simplement au hasard et tout droit �� la merci de la circonstance, parce qu'ils ne sont pas seulement f��conds et faciles comme ces g��nies secondaires, les Ovide, les Dryden, les abb�� Pr��vost. Non; leurs oeuvres, aussi promptes, aussi multipli��es que celles des esprits principalement faciles, sont encore combin��es, fortes, nou��es quand il le faut, achev��es maintes fois et sublimes. Mais aussi cet ach��vement n'est jamais pour eux le souci quelquefois excessif, la prudence constamment chati��e des po?tes de l'��cole studieuse et polie, des Gray, des Pope, des Despr��aux, de ces po?tes que j'admire et que je
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