are also a novel feature of the present series. Originally they were to be exclusively written in English, but as it was desired that they should be as characteristic as possible, and not merely extracted from reference books, but real studies of the various authors and their works, it was decided that the editors should write them in their own native language.
Whenever it has been possible each volume has been adorned with a portrait of the author at the time he wrote his book.
In conclusion I wish to repeat here what I have said in the General Preface to the 'Oxford Modern French Series,' that 'those who speak a modern language best invariably possess a good literary knowledge of it.' This has been endorsed by the best teachers in this and other countries, and is a generally admitted fact. The present series by providing works of high literary merit will certainly facilitate the acquisition of the French language--a tongue which perhaps more than any other offers a variety of literary specimens which, for beauty of style, depth of sentiment, accuracy and neatness of expression, may be equalled but not surpassed.
LEON DELBOS.?OXFORD, December, 1905.
INTRODUCTION
I
C'est à Galata, faubourg de Constantinople, et d'une mère grecque que naissait, le 30 octobre 1762, celui qui devait être surtout connu et aimé comme poète grec en fran?ais. Il est vrai qu'il ne vit jamais la Grèce et qu'il quitta Galata dès l'age de deux ans et demi. Cependant ces circonstances de son origine et de son lieu de naissance ont leur importance, ne f?t-ce que celle qu'il y attachait lui-même. Il a, en effet, aimé à les rappeler. 'Salut,' s'écrie-t-il lorsqu'il pense être à la veille d'aller visiter la Grèce.
'Salut, Thrace ma mère et la mère d'Orphée,?Galata, que mes yeux désiraient dès longtemps;?Car c'est là qu'une Grecque, en son jeune printemps,?Belle, au lit d'un époux nourrisson de la France,?Me fit na?tre Fran?ais dans les murs de Byzance.'
Et l'on peut se demander si, parce qu'il se sentait dans les veines du sang hellène et que le hasard l'avait fait na?tre 'dans les murs de Byzance,' il ne s'est pas cru désigné particulièrement pour ressusciter l'hellénisme. Il convient d'ailleurs de reconna?tre tout de suite que cette suggestion pouvait lui venir d'un autre c?té. Il vivait en effet au milieu d'un mouvement puissant de retour à l'antique.
?'avait été d'abord le comte de Caylus qui, entre 1753 et 1767, avait publié les sept volumes de son Histoire de l'Art. En même temps, entre 1757 et 1766, on traduisait en fran?ais les travaux de Winckelmann sur les fouilles d'Herculanum et son Histoire de l'Art ancien_. L'_Essai de R. Wood sur le génie original d'Homère et sur ses écrits, paru à Londres en 1775, fut ensuite presque aussit?t traduit. Entre 1772 et 1776 paraissaient à Strasbourg les trois volumes de Brunck, les Analecta veterum poetarum graecorum, anthologie des poètes alexandrins. Dès 1757 l'abbé Barthélemy travaille à son _Voyage du jeune Anacharsis en Grèce_, où, s'inspirant des récentes découvertes et les fondant, il s'attache à évoquer, à faire vivre comme des créatures de chair et de sang, les Athéniens d'autrefois, jusque-là demeurés un peu trop à l'état d'idées abstraites. Un voyageur, Guys, publiera, dès avant 1789, le premier volume de son _Voyage littéraire de la Grèce_ ou _Lettres sur les Grecs anciens et modernes, avec un parallèle de leurs moeurs_. L'antiquité déborde du domaine des archéologues et des érudits. La peinture se fait grecque avec David; grecques deviennent et la décoration des appartements et la toilette des femmes. Tout, au moins, s'unissait pour pousser André Chénier vers l'hellénisme.
Est-on en droit d'attribuer à l'origine d'André Chénier une influence plus profonde? Faut-il écrire, avec M. Faguet, que le sang oriental qui coulait dans ses veines peut expliquer cette fougue, cette véhémence en amour du poète élégiaque, s'il est vrai que ces traits sont peu communs dans le tempérament fran?ais, si encore André Chénier n'a pas pris cette fougue et cette véhémence dans ses modèles grecs et latins, chez Sapho et chez Catulle? Ce sont là problèmes obscurs. Il faut se contenter de les poser sans présumer de les résoudre.
Quoiqu'il en soit, cette mère grecque,--elle s'appelait élisabeth Santi Lomaca, et Louis Chénier, consul de France, l'avait épousée à Constantinople en 1755--c'est à c?té d'elle seule que l'enfant André grandit, puisque son père, rentré à Paris en 1765, repartait dès 1767 pour un séjour de dix-sept ans à Salé, au Maroc, où il était consul général. Elle dut d'ailleurs être très Parisienne. Femme intelligente et mondaine, elle avait un salon très fréquenté. Artistes et littérateurs y étaient assidus, et André connut là les peintres Cazes, Mme Vigée Lebrun et David--et André s'essaiera à peindre; Florian, Mencievicz, Alfieri, avec qui il aura commerce de vers ou de lettres; Brunck, à l'anthologie de qui il doit tant; l'abbé Barthélémy;
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