Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome V. | Page 9

Napoleon Bonaparte
milliers de poudre, seize pièces de canon de siège,
des hôpitaux, sont tombés en son pouvoir. Des magasins considérables
ont été incendiés une partie cependant a été sauvée.
Le 10, le général Latour-Maubourg a envoyé la division de cavalerie

légère, commandée par le général Rozniecki, sur Mir. Elle a rencontré
l'arrière-garde ennemie à peu de distance de cette ville. Un engagement
très-vif eut lieu. Malgré l'infériorité du nombre de la division polonaise,
le champ lui est resté. Le général de cosaques Gregoriew a été tué, et
quinze cents Russes ont été tués ou blessés. Notre perte a été de cinq
cents hommes au plus. La cavalerie légère polonaise s'est battue avec la
plus grande intrépidité, et son courage a suppléé au nombre. Nous
sommes entrés le même jour à Mir.
Le 13, le roi de Westphalie avait son quartier-général à Nesvy.
Le vice-roi arrive à Dockchitsoui.
Les Bavarois, commandés par le général comte Gouvion-Saint-Cyr, ont
passé la revue de l'empereur le 14, à Wilna. La division Deroy et la
division de Wrede étaient très-belles. Ces troupes se sont mises en
marche pour Sloubokoe.
La diète de Varsovie s'étant constituée en confédération générale de
Pologne, a nommé le prince Adam Czartorinski son président. Ce
prince, âgé de quatre-vingts ans, a été, il y a cinquante ans, maréchal
d'une diète de Pologne. Le premier acte de la confédération a été de
déclarer le royaume de Pologne rétabli.
Une députation de la confédération a été présentée à l'empereur à Wilna,
et a soumis à son approbation et à sa protection l'acte de confédération.

Réponse de l'empereur au discours de M. le comte palatin Wibicki,
président de la députation de la confédération générale de Pologne.
MM. les députés de la confédération de Pologne, J'ai entendu avec
intérêt ce que vous venez de me dire. Polonais; je penserais et j'agirais
comme vous; j'aurais volé comme vous dans l'assemblée de Varsovie:
l'amour de la patrie est la première vertu de l'homme civilisé.
Dans ma position, j'ai bien des intérêts à concilier et bien des devoirs à
remplir. Si j'eusse régné lors du premier, du second ou du troisième

partage de la Pologne, j'aurais armé tout mon peuple pour vous soutenir.
Aussitôt que la victoire m'a permis de restituer vos anciennes lois à
votre capitale et à une partie de vos provinces, je l'ai fait avec
empressement, sans toutefois prolonger une guerre qui eût fait couler
encore le sang de mes sujets.
J'aime votre nation: depuis seize ans, j'ai vu vos soldats à mes côtés, sur
les champs d'Italie, comme sur ceux d'Espagne.
J'applaudis à tout ce que vous avez fait: j'autorise les efforts que vous
voulez faire; tout ce qui dépendra de moi pour seconder vos résolutions,
je le ferai.
Si vos efforts sont unanimes, vous pouvez concevoir l'espoir de réduire
vos ennemis à reconnaître vos droits; mais, dans ces contrées si
éloignées et si étendues, c'est surtout sur l'unanimité des efforts de la
population qui les couvre, que vous devez fonder vos espérances de
succès.
Je vous ai tenu le même langage lors de ma première apparition en
Pologne; je dois ajouter ici que j'ai garanti à l'empereur d'Autriche
l'intégrité de ses états, et que je ne saurais autoriser aucune manoeuvre
ni aucun mouvement qui tendrait à le troubler dans la paisible
possession de ce qui lui reste des provinces polonaises. Que la
Lithuanie, la Samogitie, Witepsek, Polotzi, Mohilow, la Volhynie,
l'Ukraine, la Podolie, soient animées du même esprit que j'ai vu dans la
grande Pologne, et la providence couronnera par le succès, la sainteté
de votre cause; elle récompensera ce dévouement à votre patrie, qui
vous a rendus si intéressans, et vous a acquis tant de droits à mon
estime et à ma protection, sur laquelle vous devez compter dans toutes
les circonstances.

Glonbokoé, le 22 juillet 1812.
Huitième bulletin de la grande armée.
Le corps du prince Bagration est composé de quatre divisions

d'infanterie, fortes de vingt-deux à vingt-quatre mille hommes; des
cosaques de Platow, formant six mille chevaux, et de quatre à cinq
mille hommes de cavalerie. Deux divisions de son corps (la neuvième
et la onzième) voulaient le rejoindre par Pinsk; elles ont été interceptées
et obligées de rentrer en Volhoynie.
Le 14, le général Latour-Maubourg, qui suivait l'arrière-garde de
Bagration, était à Romanow. Le 16, le prince Poniatowski y avait son
quartier-général.
Dans l'affaire du 10, qui a eu lieu a Romanow, le général Rozniecki,
commandant la cavalerie légère du quatrième corps de cavalerie, a
perdu six cents hommes tués ou blessés, ou faits prisonniers. On n'a à
regretter aucun officier supérieur. Le général Rozniecki assure que l'on
a reconnu sur le champ de bataille, les corps du général de division
russe comte Pahlen, des colonels russes Adrianow et Jesowayski.
Le prince de Schwartzemberg avait, le 13, son quartier-général à
Prazana.
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