Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II. | Page 8

Napoleon Bonaparte
de pouvoir servir dans une armée active, de se rendre à Toulon pour y prendre le commandement de cette place. J'ai donné l'ordre au général Mailly d'aller prendre le commandement d'Avignon.
J'ai rappelé à l'armée le général commandant à Avignon, le général Parat, l'adjudant-général Léopold Stabeurath, l'adjudant-général Boyer et d'autres officiers de la huitième division, qui sont depuis trop long-temps dans leurs places, et que j'ai cru nécessaire de faire revenir, pour respirer l'air pur et républicain des camps.
J'ai envoyé le chef de brigade Berthollet, blessé a Arcole, commander la place d'Avignon.
Le chef de brigade à la suite, Lapisse, de la cinquante-neuvième, commande l'arrondissement d'Antibes.
J'ai envoyé dans la huitième division, pour être reportés comme adjudans, une douzaine d'officiers patriotes qui ont été blessés dans la campagne et qui tous étaient à la suite.
Dès l'instant qu'un officier que j'ai envoyé à Lyon sera de retour, et que j'aurai un état de situation exact de cette division, je ferai la même chose pour Lyon.
Ce sont surtout les commandans des places, les adjudans et tous les subalternes qu'il faut changer dans les places secondaires, sans quoi un général s'y trouve impuissant. J'ai donc lieu d'espérer qu'avec les mêmes troupes qui existent dans ce moment-ci dans le midi, elles seront suffisantes pour comprimer les malveillans, rétablir l'ordre, surtout si vous destituez les administrations qui sont mauvaises, et que vous les remplaciez par des hommes attachés à la liberté.
J'ai envoyé l'ordre pour faire venir a l'armée d'Italie l'état-major d'artillerie qui était à l'armée des Alpes, ainsi que tous les détachemens des demi-brigades de l'armée d'Italie qu'on avait mal à propos retenus.
J'ai également envoyé l'ordre à deux bataillons de la vingt-troisième demi-brigade d'infanterie légère, qui ne faisaient rien à Chambéry et dans le Mont-Blanc, et dont en général l'esprit est bon, de rejoindre l'armée.
La quarante-cinquième demi-brigade est en marche pour Lyon.
La vingtième demi-brigade va à Marseille.
Il y a cependant à Lyon plus de monde qu'il n'en faut pour contenir cette ville, si ceux qui les commandent veulent les faire agir, et que les autorités et le gouvernement n'aient qu'une action.
Il y a également dans la huitième division plus de troupes qu'il n'en faut.
Je crois qu'au moment où les nouvelles autorités constituées seront organisées dans la huitième division militaire et à Lyon, et dès l'instant où j'aurai pu également renouveler tous les états-majors subalternes de ces départemens, qu'alors vous jugerez nécessaire de m'?ter un commandement qui se trouve trop éloigné de moi, et qui n'est qu'un surcro?t aux occupations déjà trop considérables que j'ai.
BONAPARTE.

Au quartier-général à Passeriano, le 2e jour complémentaire an 5 (18 septembre 1797).
Au directoire exécutif.
Il est indispensable que vous jetiez un coup d'oeil sur le congrès d'Udine.
M. de Meerveldt est parti pour Vienne.
Vous aurez vu, dans la seconde séance du protocole, que nous avons déclaré aux plénipotentiaires de S.M.I. que si au premier octobre la paix n'était pas signée, nous ne négocierions plus sur la base des préliminaires, mais sur la base respective de la puissance des deux états.
Il serait possible qu'avant le premier octobre, M. de Meerveldt rev?nt avec des instructions de signer la paix aux conditions suivantes:
1°. La ligne de l'Adige à l'empereur, y compris la ville de Venise.
2°. La ligne de l'Adige à la république cisalpine, et dès lors Mantoue.
3°. Les limites constitutionnelles telles qu'elles sont spécifiées dans le protocole de la cinquième séance, y compris Mayence.
4°. Que l'empereur n'entrerait en possession de l'Italie que lorsque nous entrerions dans les remparts de Mayence.
5°. Corfou et les autres ?les à nous.
6°. Que ce qui nous manque pour arriver aux limites du Rhin pourrait être arrangé dans la paix avec l'Empire.
Il faut que je sache si votre intention est d'accepter ou non ces propositions.
Si votre ultimatum était de ne pas comprendre la ville de Venise dans la part de l'empereur, je doute que la paix se fasse (cependant Venise est la ville la plus digne de la liberté de toute l'Italie); et les hostilités recommenceraient dans le courant d'octobre.
L'ennemi est en position de guerre vis-à-vis de moi: il a sur les frontières de l'Italie, dans la Carinthie, la Carniole et le Tyrol dix mille hommes de cavalerie, et quatre-vingt-dix mille d'infanterie.
Il y a dans l'intérieur et sur les confins de la Hongrie, dix-huit mille hommes de cavalerie Hongroise levés en masse, et qui s'exercent depuis trois mois.
L'armée fran?aise en Italie a un pays immense et un grand nombre de places fortes à garder, ce qui fait que je ne pourrai prendre l'offensive qu'avec quatre mille hommes de cavalerie et quarante-cinq mille hommes d'infanterie sous les armes. Ajoutez à cela à peu près deux mille Polonais, et tout au plus mille Italiens devant rester en Italie pour maintenir la police et prêter main forte à leur gouvernement qui sera tourmenté par toute espèce de factions et de fanatisme, quelles que soient les mesures que je
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