à Corfou une partie des vaisseaux vénitiens qu'il y a laissés, et à retourner à Toulon.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Passeriano, le 27 fructidor an 5 (13 septembre 1797).
Au directoire exécutif.
J'ai eu l'honneur de vous prévenir, dans le temps, que j'avais fait prendre, à Livourne, trente mille fusils appartenant au roi d'Espagne: c'est avec ces fusils que nous avons fait toute la campagne.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Passeriano, le 27 fructidor an 5 (13 septembre 1797).
à M. le marquis de Manfredini.
Je re?ois, monsieur le marquis, votre lettre du 11 septembre avec un extrait de la réponse de M. de Corsini. Vous attachez peut-être trop d'importance au dire de certains folliculaires aussi méprisables qu'universellement méprisés. Au reste, je crois que vous ferez très-bien d'engager M. Corsini à ne plus se mêler des intrigues de France: c'est un pays difficile à conna?tre, et les ministres étrangers ne doivent pas se mêler des affaires intérieures.
J'ai été faché de voir, dans les papiers qui sont tombés entre mes mains, que M. de Corsini voyait souvent M. Stuart et autres intrigans, gagnés par les guinées de l'Angleterre, et qui sont une source de dissensions et de désordres. Ici, les choses ne vont pas aussi bien qu'elles devraient aller: heureux les princes qui ont des ministres comme vous!
Un jour, le protocole de nos séances sera publié, et vous serez étonné de l'impudence et de l'effronterie avec lesquelles on joue les intentions de l'empereur et peut-être la s?reté de sa couronne. Au reste, rien n'est encore désespéré. Croyez que, quels que soient les événemens, rien n'altérera l'estime et la considération que j'ai pour votre personne.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Passeriano, le 27 fructidor an 5 (13 septembre 1797)
Au ministre des relations extérieures.
Je vous envoie la lettre que j'écris au citoyen Canclaux, ministre à Naples, en réponse aux ouvertures qui lui ont été faites par M. Acton, et dont il vous aura s?rement rendu compte.
La cour de Naples ne rêve plus qu'accroissement et grandeur; elle voudrait, d'un c?té, Corfou, Zante, Céphalonie, etc.; de l'autre, la moitié des états du pape, et spécialement Anc?ne. Ces prétentions sont trop plaisantes: je crois qu'elle veut en échange nous céder l'?le d'Elbe. Je pense que désormais la grande maxime de la république doit être de ne jamais abandonner Corfou, Zante, etc., nous devons, au contraire, nous y établir solidement. Nous y trouverons des ressources pour notre commerce, elles seront d'un grand intérêt pour nous et les événemens futurs de l'Europe.
Pourquoi ne nous emparerions-nous pas de l'?le de Malte? L'amiral Brueys pourrait très-bien mouiller là et s'en emparer: quatre cents chevaliers, et au plus un régiment de cinq cents hommes, sont la seule garde qu'ait la ville de la Valette. Les habitans, qui montent à plus de cent mille, sont très-portés pour nous, et fort dégo?tés de leurs chevaliers qui ne peuvent plus vivre et meurent de faim; je leur ai fait exprès confisquer tous leurs biens en Italie. Avec l'?le de Saint-Pierre, que nous a cédée le roi de Sardaigne, Malte, Corfou, nous serons ma?tres de toute la Méditerranée.
S'il arrivait qu'à notre paix avec l'Angleterre nous fussions obligés de céder le cap de Bonne-Espérance, il faudrait alors nous emparer de l'Egypte. Ce pays n'a jamais appartenu à une nation européenne, les Vénitiens seuls y ont une prépondérance précaire. On pourrait partir d'ici avec vingt-cinq mille hommes escortés par huit ou dix batimens de ligne ou frégates vénitiennes, et s'en emparer.
L'Egypte n'appartient pas au grand-seigneur.
Je désirerais, citoyen ministre, que vous prissiez à Paris quelques renseignemens, et me fissiez conna?tre quelle réaction aurait sur la Porte notre expédition d'Egypte.
Avec des armées comme les n?tres, pour qui toutes religions sont égales, mahométane, cophte, arabe, etc., tout cela nous est indifférent: nous respecterons les unes comme les autres.
BONAPARTE.
Au quartier-général a Passeriano, le 27 fructidor an 5 (13 septembre 1797).
Au ministre des relations extérieures.
Je vous envoie, citoyen ministre, une lettre que je re?ois du citoyen Arnault. La cour de Naples est gouvernée par Acton. Acton a appris l'art de gouverner sous Léopold à Florence, et Léopold avait pour principe d'envoyer des espions dans toutes les maisons pour savoir ce qui s'y passait.
Je crois qu'une petite lettre de vous à Canclaux pour l'engager à montrer un peu plus de dignité, et une plainte à Acton sur ce que les négocians fran?ais ne sont pas traités avec égard, ne ferait pas un mauvais effet.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Passeriano, le 27 fructidor an 5 (13 septembre 1797).
Au général Augereau.
J'ai re?u, citoyen général, par votre aide-de-camp, la lettre que vous m'avez écrite.
J'avais précédemment re?u celle par laquelle vous m'annonciez les événemens mémorables du 18 fructidor. Toute l'armée a applaudi à la sagesse et à l'énergie que vous avez montrées dans cette circonstance essentielle, et elle a pris part au succès de la patrie avec cet enthousiasme et cette énergie qui la caractérisent.
Il est à souhaiter actuellement que l'on
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