Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV. | Page 2

Napoleon Bonaparte
la
félicité dont ils jouissent, dans la permanence du gouvernement de ce
jeune prince, qui, dans des circonstances si orageuses, et surtout dans
ces premiers momens si difficiles pour les hommes même expérimentés,
a su gouverner par l'amour, et faire chérir nos lois.
«Il nous a offert un spectacle dont tous les instans nous ont vivement

intéressés. Nous l'avons vu mettre en pratique, dans des circonstances
nouvelles, les principes que nous nous étions étudié à inculquer dans
son esprit et dans son coeur, pendant tout le temps où il a été sous nos
yeux. Lorsqu'il s'agira de défendre nos peuples d'Italie, il se montrera
également digne d'imiter et de renouveler ce que nous pouvons avoir
fait de bien dans l'art si difficile des batailles.
«Au même moment où nous avons ordonné que notre quatrième statut
constitutionnel fût communiqué aux trois collèges d'Italie, il nous a
paru indispensable de ne pas différer un instant à vous instruire des
dispositions qui assoient la prospérité et la durée de l'empire sur
l'amour et l'intérêt de toutes les nations qui le composent. Nous avons
aussi été persuadés que tout ce qui est pour nous un sujet de bonheur et
de joie, ne saurait être indifférent ni à vous, ni à mon peuple.»
NAPOLÉON.
[Note 2: Art. 2. La couronne d'Italie est héréditaire dans sa descendance
directe et légitime, soit naturelle, soit adoptive, de mâle en mâle, et à
l'exclusion perpétuelle des femmes et de leur descendance, sans
néanmoins que son droit d'adoption puisse s'étendre sur une autre
personne, qu'un citoyen de l'empire français ou du royaume d'Italie
(Statut constitutionnel du royaume d'Italie, 19 mars 1805).]

Paris, le 2 mars 1806.
Discours prononcé par l'empereur à l'ouverture du corps législatif.
«Messieurs les députés des départemens au corps législatif, messieurs
les tribuns et les membres de mon conseil d'état, depuis votre dernière
session, la plus grande partie de l'Europe s'est coalisée avec l'Angleterre.
Mes armées n'ont cessé de vaincre que lorsque je leur ai ordonné de ne
plus combattre. J'ai vengé les droits des états faibles, opprimés par les
forts. Mes alliés ont augmenté en puissance et en considération; mes
ennemis ont été humiliés et confondus; la maison de Naples a perdu sa
couronne sans retour; la presqu'île de l'Italie toute entière fait partie du

grand empire. J'ai garanti, comme chef suprême, les souverains et les
constitutions qui en gouvernent les différentes parties.
«La Russie ne doit le retour des débris de son armée, qu'au bienfait de
la capitulation que je lui ai accordée. Maître de renverser le trône
impérial d'Autriche, je l'ai raffermi. La conduite du cabinet de Vienne
sera telle, que la postérité ne me reprochera pas d'avoir manqué de
prévoyance. J'ai ajouté une entière confiance aux protestations qui
m'ont été faites par son souverain. D'ailleurs, les hautes destinées de ma
couronne ne dépendent pas des sentimens et des dispositions des cours
étrangères. Mon peuple maintiendra toujours ce trône à l'abri des
efforts de la haine et de la jalousie; aucun sacrifice ne lui sera pénible
pour assurer ce premier intérêt de la patrie.
«Nourri dans les camps, et dans des camps toujours triomphans, je dois
dire cependant que, dans ces dernières circonstances, mes soldats ont
surpassé mon attente; mais il m'est doux de déclarer aussi que mon
peuple a rempli tous ses devoirs. Au fond de la Moravie, je n'ai pas
cessé un instant d'éprouver les effets de son amour et de son
enthousiasme. Jamais il ne m'en a donné des marques qui aient pénétré
mon coeur de plus douces émotions. Français! je n'ai pas été trompé
dans mon espérance. Votre amour, plus que l'étendue et la richesse de
votre territoire, fait ma gloire. Magistrats, prêtres, citoyens, tous se sont
montrés dignes des hautes destinées de cette belle France, qui, depuis
deux siècles, est l'objet des ligues et de la jalousie de ses voisins.
«Mon ministre de l'intérieur vous fera connaître les événemens qui se
sont passés dans le cours de l'année. Mon conseil-d'état vous présentera
des projets de lois pour améliorer les différentes branches de
l'administration. Mes ministres des finances et du trésor public vous
communiqueront les comptes qu'ils m'ont rendus, vous y verrez l'état
prospère de nos finances. Depuis mon retour, je me suis occupé sans
relâche de rendre à l'administration ce ressort et cette activité qui
portent la vie jusqu'aux extrémités de ce vaste empire. Mon peuple ne
supportera pas de nouvelles charges, mais il vous sera proposé de
nouveaux développemens au système des finances, dont les bases ont
été posées l'année dernière. J'ai l'intention de diminuer les impositions

directes qui pèsent uniquement sur le territoire, en remplaçant une
partie de ces charges par des perceptions indirectes.
«Les tempêtes nous ont fait perdre quelques vaisseaux après un combat
imprudemment engagé. Je ne saurais trop me louer de la grandeur
d'âme et de
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