pentes
douces, de couleur rougeâtre (telle que la colline désignée sous le nom
de Red Hill et représentée dans la figure intercalée dans le texte)[1] et
d'autres collines moins régulières, d'une couleur noirâtre et à sommet
plat (marquées A, B, C, dans la même figure), s'élèvent au-dessus de
plaines de lave qui s'étagent en gradins successifs. On aperçoit dans le
lointain une chaîne de montagnes, hautes de plusieurs milliers de pieds,
qui traverse l'intérieur de l'île. Il n'y a pas de volcan actif à San Thiago,
et il n'en existe qu'un seul dans tout l'archipel, celui de Fogo. L'île n'a
été éprouvée par aucun tremblement de terre violent depuis qu'elle est
habitée.
[Illustration: FIG. I.--Vue d'une partie de San Thiago, l'une des îles du
Cap Vert.]
Les roches inférieures que l'on voit sur la côte près de Porto-Praya sont
très cristallines et fort compactes; elles semblent appartenir à des
masses volcaniques anciennes et d'origine sous-marine. Fréquemment
elles sont recouvertes, en stratification discordante, par un dépôt
calcaire irrégulier, d'une faible épaisseur, où abondent des coquilles
appartenant à une des dernières périodes de l'ère tertiaire; ce dépôt est
recouvert, à son tour, par une grande nappe de lave basaltique, qui,
partie du centre de l'île, s'est répandue en coulées successives entre les
collines à sommet plat marquées A, B, C, etc. Des coulées plus récentes
ont été éjaculées par les cônes disséminés dans l'île, tels que Red Hill et
Signal-Post Hill. Les couches supérieures des collines à sommet plat
présentent, au point de vue de la constitution minéralogique et à
d'autres égards encore, un rapport intime avec les assises inférieures
des couches de la côte, qui semblent former avec elles une masse
continue.
_Description minéralogique des roches formant les assises
inférieures_.--Le caractère de ces roches est extrêmement variable.
Elles sont formées d'une masse fondamentale basaltique compacte,
noire, brune ou grise, renfermant de nombreux cristaux d'augite, de
hornblende, d'olivine, de mica, et parfois du feldspath vitreux. On
rencontre fréquemment une variété presque entièrement composée de
cristaux d'augite et d'olivine. On sait que le mica se présente rarement
là où l'augite abonde, et vraisemblablement la roche qui nous occupe
n'offre pas une exception manifeste à cette règle, car le mica y est
arrondi aussi parfaitement qu'un caillou dans un conglomérat (tout au
moins dans le plus caractéristique de mes spécimens, où l'on voit un
nodule de mica long d'un demi-pouce); il n'a évidemment pas cristallisé
dans la pâte qui le renferme aujourd'hui, mais il doit avoir été formé par
la fusion d'une roche plus ancienne. Ces laves compactes alternent avec
des tufs, des roches amygdaloïdes et des wackes, et, à certains endroits,
avec des conglomérats grossiers. Parmi les wackes argileuses, les unes
sont vert foncé, d'autre vert jaunâtre pâle, d autres enfin presque
blanches. Je constatai avec étonnement qu'un certain nombre de ces
dernières roches, même les plus blanches, fondaient en un émail noir de
jais, tandis que plusieurs échantillons des variétés vertes ne donnaient
qu'un globule gris pâle. De nombreux dikes formés essentiellement de
roches augitiques très compactes et de variétés amygdaloïdes grises
coupent les couches; en divers endroits celles-ci ont été violemment
disloquées et fortement redressées. Une ligne de dislocation coupe
l'extrémité septentrionale de Quailland, îlot de la baie de Porto-Praya,
et on peut le suivre jusqu'à l'île principale. Ces dislocations se sont
produites avant le dépôt de la couche sédimentaire récente, et la surface
de l'île a subi, antérieurement à ce dépôt, une dénudation importante,
comme l'attestent de nombreux dikes tronqués.
_Description du dépôt calcaire qui recouvre les roches volcaniques dont
il vient d'être question_.--Cette couche peut être facilement reconnue à
cause de sa couleur blanche et de l'extrême régularité avec laquelle elle
s'étend le long de la côte, sur une ligne horizontale pendant plusieurs
milles. Sa hauteur moyenne au-dessus de la mer, mesurée depuis sa
ligne de contact avec les laves basaltiques qui la recouvrent, est de 60
pieds environ; et son épaisseur, fort variable à cause des inégalités de la
formation sur laquelle elle repose, peut être évaluée à environ 20 pieds.
Cette couche est formée d'une substance calcaire parfaitement blanche,
constituée en partie par des débris organiques et en partie par une
substance que l'on pourrait comparer, pour l'aspect, à du mortier. Des
fragments de roches et des cailloux sont disséminés dans toute cette
couche, et se réunissent souvent en conglomérat, surtout vers la base.
Un grand nombre de ces fragments sont comme badigeonnés d'une
couche peu épaisse de matière calcareuse blanchâtre. A Quail-island, la
partie inférieure du dépôt calcaire est remplacée par un tuf terreux
tendre, de couleur brune, plein de turritelles, et qui est surmonté d'un lit
de cailloux passant au grès et contenant des fragments d'échinides, des
pinces de crabes et des coquilles; les coquilles d'huîtres adhèrent encore
aux roches sur lesquelles elles vivaient. Le dépôt renferme
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