Nounou | Page 2

Roger Dombre
ses poches l��or qu��elles contenaient.
Les bandits furent d��?us: ils comptaient sur une forte somme et ils avaient �� peine cinq cent francs �� se partager.
"�� C����tait bien la peine de courir le risque de la guillotine pour si peu! grommelaient-ils en montrant le poing au mort."
On fouilla la voiture: elle ne contenait qu��une valise pleine d��effets et un paquet assez volumineux que l��on prit pour une couverture de voyage.
Mais lorsqu��un des sc��l��rats s��en empara, ce paquet rendit un vagissement ��touff��.
"�� Tiens! la couverture qui crie, �� pr��sent! s��exclama l��un des cyniques larrons.
"�� Un enfant! il y a un enfant! s����cri��rent-ils. En voil�� une bonne!... Celui-l�� ne sera au moins pas r��calcitrant, ni difficile �� ex��cuter, on n��a qu���� serrer un peu le cou et..."
Un des Pi��montais allait saisir la pauvre petite cr��ature et nouer autour de son cou ses gros doigts calleux, lorsque Favier intervint.
"�� Attends, dit-il. Andr��ino vient de trouver une lettre dans le portefeuille du d��funt; sachons au moins ce que celui-ci ��tait et s��il ne poss��dait pas plus d��argent qu��il ne semble. Qui est-ce qui sait lire ici? ajouta-t-il en ��levant sa lanterne sourde dont le rayon blafard ��claira une feuille blanche que d��pliait Andr��ino.
"�� Pas moi.
"�� Ni moi.
"�� Moi non plus.
"�� Diable! et moi pas plus que vous, dit le colosse. Comment, Andr��ino, tu ne peux pas nous tirer d��embarras? Je te croyais plus ��rudit?
"�� Moi foi, mon vieux, je sais un peu d��fricher l��imprim��, et encore l��italien, mais ce grimoire-l��, je sens que c��est pour moi lettre morte.
"�� Bah! fit un autre, ?a ne nous servirait peut-��tre �� rien, tout ?a c��est des sentiments sans doute et pas autre chose. Ce qu��il y a de clair, c��est que ce satan�� bourgeois n����tait pas cossu. Nous avons cru d��pister un richissime seigneur et c��est nous qui sommes vol��s. Allons! reste encore �� tordre le cou �� la pigeonne. Qui s��en charge?
"�� Donne, dit le braconnier qui demeurait songeur. A pr��sent que nous avons partag�� l��argent, partageons-nous la tache: moi je pars avec la mioche que j��arrangerai proprement l��-bas dans quelque trou; Andr��ino va prendre par la for��t avec le cheval et la voiture dont vous vous d��ferez bien �� la ville; je vous les abandonne; vous vendrez l��un �� la foire, et en repeignant l��autre nul n��y verra goutte; vous autres, ajouta- t-il en d��signant les deux Italiens qui semblaient l����couter avec d��f��rence, enfouissez-moi habilement ces corps dans la terre.
"�� Tu nous laisses le plus sale ouvrage, ripost��rent-ils, m��contents.
"�� Alors je r��clame ma part enti��re du butin, et croyez-vous qu��Andr��ino ait la besogne la plus commode? Il risque d����tre rencontr��; si on lui demande d��o�� il vient avec sa rosse et sa voiture!...
"�� Va bene, va bene!" firent les bandits qui se mirent aussit?t �� creuser la fosse o�� devaient ��tre ensevelis c?te �� c?te le voyageur et le cocher.
Sous un arbre, ��taient cach��s les instruments n��cessaires �� leur travail, car les larrons avaient tout pr��vu, et ce ne devait ��tre la premi��re fois que pareil ouvrage leur passait entre les mains.
Pendant ce temps, Andr��ino disparut sous bois avec le butin, et Favier s����loignait, prenant par la grande toute pour regagner sa mis��rable demeure; il allait ainsi, tr��buchant dans la nuit et serrant contre lui la petite fille qui s����tait rendormie paisiblement.
Il r��fl��chissait.
"Si je la jette �� la rivi��re, se disait-il, cela peut me compromettre, la rivi��re coule �� deux pas de chez moi; on retrouverait le petit corps et l��on pourrait reconna?tre l��enfant du voyageur parti hier soir de l��auberge du Coq Bleu; on ferait des recherches pour savoir ce qu��est devenu le p��re, et alors... bonsoir la s��curit��. Tonnerre!... J��aurais d? laisser la moucheronne avec les autres! D��un c?t��, cependant, j��ai empoch�� la lettre et ce n��est pas une mauvaise id��e; je prierai la vieille Manon de me la lire; elle comprend l����criture, et c��est la seule personne �� laquelle je puisse me fier; elle a des raisons pour ne pas me trahir. Donc j��apprendrai quelle est l��enfant, si elle n��a pas quelques parents riches, et, un peu plus tard, en faisant un peu de chantage, on pourrait gagner de l��argent avec ce moineau. Je combinerai un petit roman dans lequel je m��attribuerai un beau r?le, et... enfin je verrai!"
L��homme eut un mauvais rire, ber?a maladroitement dans ses bras noueux la petite fille qui s����tait r��veill��e et qui pleurait; elle se rendormit bien vite et Favier continua sa toute dans cette nuit sinistre. Le ciel ��tait uniform��ment gris et bas; une grande tristesse semblait se d��gager de toutes choses, et le vent de minuit s����leva tout �� coup.
CHAPITRE II
LE LOUVETEAU MORT.
Il connaissait le chemin, par c?ur, sans doute, m��me dans la for��t o�� il p��n��tra apr��s une heure et demie de marche et au centre de laquelle se trouvait son habitation.
Il l��atteignit enfin: C����tait
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