Mémoires secrets de Fournier
l'Américain
The Project Gutenberg EBook of Mémoires secrets de Fournier
l'Américain
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Title: Mémoires secrets de Fournier l'Américain Publiés pour la
première fois d'après le manuscrit des Archives Nationales, avec
introduction et notes par F.-A. Aulard
Author: Claude Fournier
Release Date: September, 2005 [EBook #8864] [Yes, we are more than
one year ahead of schedule] [This file was first posted on August 16,
2003]
Edition: 10
Language: French
Character set encoding: ISO Latin-1
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SECRETS DE FOURNIER ***
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SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
* * * * *
MÉMOIRES SECRETS DE Fournier l'Américain
PUBLIÉS POUR LA PREMIÈRE FOIS D'APRÈS LE MANUSCRIT
DES ARCHIVES
NATIONALES
AVEC INTRODUCTION ET NOTES PAR F.-A. AULARD
[Illustration]
PARIS, AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ
4, RUE DE FURSTENBERG, 4
1890
INTRODUCTION
I
Claude Fournier l'Héritier, dit l'_Américain_ à cause de son long séjour
à Saint-Domingue, naquit à Auzon (Haute-Loire), le 21 décembre
1745[1]. Il était fils d'un tisserand. Vers l'âge de quinze ans[2], il alla
chercher fortune aux colonies et passa vingt et une années à
Saint-Domingue. Il dit y avoir servi pendant seize ans dans les dragons
des milices bourgeoises. Il y fonda une guildiverie, ou fabrique de tafia,
qui, dit-il, prospéra; mais, elle fut détruite par un incendie que Fournier
attribua à la malveillance de ses voisins. Ruiné, il revint en France pour
demander justice et harcela les ministres de ses placets. En 1785, il
obtint du ministre de la marine une pension de 500 livres par mois,
mais elle ne lui fut jamais payée.
[Note 1: Voici son acte de naissance: «Claude Fournier, fils à autre
Claude, cadissier de cette ville, et à Jeanne Lhéritier, ses père et mère,
mariés, né hier, et a été baptisé par moi, curé, soussigné, le 22
décembre 1745. Parrain: Claude Fournier, horloger; sa marraine:
Elisabeth Pruneyres, de cette ville. Ont été présents: Joseph Fournier et
Antoine de Mathieu, boulanger, oncles. Ils ont signé à la minute, à
l'exception de la marraine qui a déclaré ne savoir signer. MARTINON,
curé chanoine.»--Nous devons communication de cet extrait du registre
de la paroisse de Saint-Laurent d'Auzon à l'obligeance d'un érudit
habitant de Brioude, M. Paul Le Blanc.]
[Note 2: D'après un de ses biographes, M.H. Doniol, il aurait été, avant
son départ, domestique chez un officier de marine à Auzon, puis chez
un officier de cavalerie à Clermont. (_L'Art et l'Archéologie en
province_, t. IX, p. 72.)]
Quand la Révolution éclata, il y joua un rôle actif auquel il avoue avoir
été déterminé autant par mécontentement que par conviction.
Il fut certainement un des premiers qui, à la veille de la prise de la
Bastille, organisèrent une force armée révolutionnaire. On le vit parmi
les acteurs les plus énergiques des journées des 5 et 6 octobre 1789, du
17 juillet 1791, du 20 juin et du 10 août 1792. Il commanda la troupe
de Marseillais et de gardes nationaux parisiens qui servit d'escorte aux
prisonniers détenus à Orléans et les mena à Versailles, où ils furent
massacrés le 8 septembre 1792.
Cette partie de la vie de Fournier (juillet 1789 à septembre 1792) fait
l'objet de ses mémoires: nous n'avons donc pas à la raconter.
La conduite tenue par Fournier dans l'affaire des prisonniers d'Orléans
lui attira les accusations les plus graves. On l'accusa à la fois
d'assassinat et de vol.
Il semble pourtant qu'il fut étranger aux massacres dont ces prisonniers
furent victimes à Versailles. Ceux-ci avaient été séparés de leur escorte
par la foule, et Fournier n'était pas à leurs côtés quand ils périrent.
D'autre part, les éloges publics et écrits que Roland donna à Fournier
semblent le disculper à tous les points de vue. En effet, le 6 octobre
1792, Roland écrivait à la Convention pour lui signaler la conduite
_édifiante_ de Fournier et demander «un dédommagement pour ce
citoyen, qui a montré beaucoup
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