Mémoires du sergent Bourgogne
by
Adrien-Jean-Baptiste-François
Bourgogne
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Title: Mémoires du sergent Bourgogne
Author: Adrien-Jean-Baptiste-François Bourgogne
Release Date: February 20, 2004 [EBook #11176]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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MEMOIRES DU SERGENT BOURGOGNE ***
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Mémoires
du
Sergent Bourgogne
(1812-1813)
PAR
PAUL COTTIN
Directeur de la Nouvelle Revue rétrospective
ET
MAURICE HÉNAULT
Archiviste municipal de Valenciennes
MÉMOIRES
DU
SERGENT BOURGOGNE
[Illustration: BOURGOGNE
Lieutenant-adjudant de place
(1830)]
MÉMOIRES
DU
SERGENT BOURGOGNE
(1812-1813)
PUBLIÉS D'APRÈS LE MANUSCRIT ORIGINAL
PAR
PAUL COTTIN
Directeur de la Nouvelle Revue rétrospective
ET
MAURICE HÉNAULT
Archiviste municipal de Valenciennes
1910
AVANT-PROPOS
Fils d'un marchand de toile de Condé-sur-Escaut (Nord),
Adrien-Jean-Baptiste-François Bourgogne entrait dans sa vingtième
année le 12 novembre 1805, à une époque où le rêve unique de la
jeunesse était la gloire militaire. Pour le réaliser, son père lui facilita
son entrée au corps des vélites de la Garde, pour laquelle il fallait
justifier d'un certain revenu.
Ce que furent d'abord les vélites, on le sait: des soldats romains
légèrement armés, destinés à escarmoucher avec l'ennemi (velitare). À
la fin de la Révolution, en l'an XII, deux corps de vélites, de 800
hommes chacun, furent attachés aux grenadiers à pied et aux grenadiers
à cheval de la garde des Consuls.
Un décret du 15 avril 1806 décida que 2 000 nouveaux vélites seraient
levés, et deux de leurs bataillons ou un de leurs escadrons attachés à
chacune des armes dont la Garde se composait. La vieille Garde seule
en reçut, nous écrit M. Gabriel Cottreau; ils furent répartis dans les
corps des grenadiers et des chasseurs à pied, ainsi que dans le corps des
chasseurs, des grenadiers, des dragons de l'Impératrice, pour la
cavalerie.
En temps de paix, chaque régiment de cavalerie avait, à sa suite, un
escadron de vélites comprenant deux compagnies de 125 hommes
chacune, et chaque régiment d'infanterie un bataillon comprenant deux
compagnies de 150 vélites. En temps de guerre, ces compagnies se
fondaient avec celles des vieux soldats, qui recevaient 45 vélites et se
trouvaient ainsi portées au nombre de 125 hommes. Chacune d'elles
laissait en dépôt, à Paris, 20 vieux soldats et 15 vélites. Le costume de
ces derniers était, naturellement, celui du corps dans lequel ils avaient
été versés.
En 1809, l'Empereur détacha, des fusiliers-grenadiers, un bataillon de
vélites pour servir de garde à la Grande-Duchesse de Toscane, à
Florence. Ce bataillon continua à compter dans la Garde impériale, fit
les campagnes de Russie et de Saxe, et fut incorporé au 14e de ligne, en
1814. Des vélites, tirés des fusiliers-grenadiers furent aussi attachés au
service du prince Borghèse, à Turin, et du prince Eugène, à Milan.
On forma d'abord les vélites à Saint-Germain-en-Laye, puis à Écouen
et à Fontainebleau, où Bourgogne suivit les cours d'écriture,
d'arithmétique, de dessin, de gymnastique, destinés à compléter
l'instruction militaire de ces futurs officiers, car, après quelques années,
les plus capables étaient promus sous-lieutenants.
Au bout de quelques mois, Bourgogne montait, avec ses camarades,
dans les voitures réquisitionnées pour le transport des troupes; la
campagne de 1806 allait commencer. Elle le conduit en Pologne où il
passe caporal (1807). Deux ans après, il prend part à la sanglante
affaire d'Essling, où il est deux fois blessé[1]. De 1809 à 1811, il
combat en Autriche, en Espagne, en Portugal; 1812 le retrouve à Wilna,
où l'Empereur réunit sa Garde, avant de marcher contre les Russes.
Bourgogne était devenu sergent.
[Note 1: Il fut blessé à la jambe et au cou. La balle, entrée dans le haut
de la cuisse droite, ne put être extraite. Dans ses derniers jours, elle
était descendue à 15 centimètres du pied.]
Il avait donc été un peu partout, et partout il avait noté ce qu'il voyait.
Quel trésor pour l'histoire intime de l'Armée, sous le premier Empire,
s'il a vraiment laissé quelque part, comme un passage de son livre
paraît en exprimer le dessein[2]; des Souvenirs complets! Mais nos
renseignements à cet égard ne permettent point de l'espérer.
[Note 2: Voir p. 282.]
On doit à M. de Ségur une relation de la campagne de Russie; son
éloge n'est plus à faire. Seulement, pour nous servir d'une expression
courante, elle n'est point vécue, et elle ne pouvait l'être. Attaché à un
état-major, M. de Ségur n'avait point à endurer les souffrances
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