Moeurs et coutumes des Français
dans les
by Tacite
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dans les
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Title: Moeurs et coutumes des Français dans les différents temps de la
monarchie Moeurs des anciens Germains
Author: Tacite
Translator: Louis Legendre
Release Date: October 31, 2006 [EBook #19662]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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ET COUTUMES
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TACITE
MOEURS DES ANCIENS GERMAINS
traduit du latin
par
L'ABBÉ LEGENDRE, CHANOINE DE L'ÉGLISE DE PARIS
NOUVELLE ÉDITION, A. MAME ET Cie,
IMPRIMEURS--LIBRAIRES à TOURS.
1851
PRÉFACE contenant quelques remarques relatives aux usages anciens
et modernes des Germains, des Gaulois et des Français.
Quelle que soit l'origine des Français, qu'il ne s'agit point de discuter ici;
quelque système qu'on embrasse, on ne peut méconnaître dans les
moeurs des premiers temps de la monarchie beaucoup de points de
conformité avec celles des anciens Germains, dont Tacite nous a laissé
le tableau. Aussi, en réimprimant les Moeurs des Français, a-t-on cru
devoir y joindre les Moeurs des Germains, décrites avec tant d'énergie
par Tacite.
C'est en rapprochant de cette manière les idées que les historiens nous
donnent des anciens peuples de l'Europe, dont tous les habitants actuels
sont les successeurs plus ou moins éloignés; c'est en rassemblant tous
les traits qui servent à les caractériser et en les confrontant avec les
modernes, qu'on peut reconnaître l'analogie ou la différence de ces
peuples.
Avant que la domination romaine fût établie dans les Gaules, les
Gaulois et les Germains différaient peu pour la façon de vivre. De
vastes forêts couvraient également leur pays; on y trouvait fort peu de
villes et seulement quelques villages; la chasse et la guerre partageaient
tout leur temps. C'étaient des incursions perpétuelles, et souvent des
émigrations d'une partie de la nation dans des pays fort éloignés du sien.
Beaucoup de petits souverains, qu'on doit plutôt considérer comme des
chefs de parti, divisaient en peuplades ce grand peuple, qui n'avait
presque aucune relation au dehors.
La guerre que César fit dans les Gaules apporta de grands changements
à cette manière de vivre. En prenant possession de leurs conquêtes, les
Romains introduisirent de nouveaux usages, et les Gaulois se
civilisèrent bien plus en deux cents ans de commerce avec leurs
vainqueurs, qu'ils n'avaient fait pendant tout le temps qui avait précédé
cette révolution. L'abbé Le Gendre parle des Français de la Gaule qui
chassèrent les Romains de la Gaule; il décrit aussi les usages qu'ils
laissèrent après eux et qui subsistèrent même après qu'ils eurent
abandonné le pays. Ces époques sont voisines de celles que nous peint
Tacite. Cet historien écrivait sous les empereurs, et alors les armées
romaines n'ayant pas encore pénétré bien avant dans la Germanie, elle
avait conservé jusque-là ses premières habitudes. C'est donc en
comparant l'état naturel des Germains, vivant encore sous leurs tentes,
avec les premiers temps de notre monarchie, que le lecteur pourra
mieux voir la gradation qui a conduit les Français à certains usages qui
subsistent encore parmi nous. Ensuite, en rapprochant quelques-unes de
nos coutumes actuelles, et en les comparant avec les moeurs simples
des Gaulois ou avec celles de l'ancienne Germanie, le tableau
s'enrichira de plusieurs traits aussi curieux qu'intéressants.
La guerre était la principale occupation des Germains et des Gaulois; il
n'y avait donc qu'un peuple guerrier qui pût se poser parmi eux. Tels
étaient les Francs qui s'y établirent, et dont nous sommes en partie la
postérité. Ainsi c'est aux exercices de la vie militaire ou de la chasse
que se rapportent les principaux usages qui nous sont communs avec
ces deux peuples.
Les anciens habitants de la Germanie avaient un tempérament robuste
et une taille proportionnée à leur force; une éducation dure les préparait
de bonne heure aux fatigues de la guerre et de la chasse; les Gaulois
étaient élevés pour les mêmes travaux. Aujourd'hui ce n'est pas la force
du corps qui caractérise communément notre nation; mais si nous ne
sommes pas plus vigoureux, devons-nous en rejeter la faute sur notre
climat? Une éducation moins délicate nous procurerait des forces
égales à notre courage. On semble croire parmi nous que la force du
corps n'est plus une qualité militaire; on convient qu'il fallait
nécessairement autrefois être robuste, lorsqu'un casque et une cuirasse
de fer étaient l'habillement ordinaire des guerriers; lorsqu'on portait des
armes
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