Micah Clarke - Tome I | Page 7

Arthur Conan Doyle
Le verrez dans sa splendeur, avec les Anges et les Archanges dans leur puissance et leur gloire. �� la troisi��me heure, il viendra, �� cette troisi��me heure qui s'approche de nous.
--Cher Joe, dit ma m��re, d'un ton calin, tu t'��pouvantes toi-m��me et tu terrifies les enfants hors de propos. S'il est certain que le Fils de l'Homme vient, qu'importe que nous soyons lev��s ou couch��s?
--Silence, femme, r��pondit-il d'une voix s��v��re, n'a-t-il pas dit qu'il viendrait dans la nuit comme un larron, et que c'est �� nous d'��tre en attente. Joignez-vous donc �� moi en de continuelles pri��res, pour que nous soyons l�� en costume de fian?ailles. Rendons-lui grace pour la bont�� qu'il nous a t��moign��e en nous avertissant par la voix de son serviteur. ? Dieu grand, jette un regard sur ce petit troupeau et conduis-le au bercail. Ne m��le pas le peu de grain au grand amas de paille. ? p��re mis��ricordieux, vois avec cl��mence mon ��pouse, et pardonne-lui la faute de l'��rastianisme, vu qu'elle n'est qu'une femme, et peu en ��tat de rompre les cha?nes de l'Ant��christ dans lesquelles elle est n��e. Et ceux-ci, pareillement, mes jeunes enfants, Mich��e et Hosea, et Ephra?m et Ruth, dont les noms m��mes sont ceux de tes fid��les serviteurs d'autrefois. Oh! place-les cette nuit �� ta droite.
C'est ainsi qu'il priait, dans un flot emport�� de paroles ardentes ou touchantes, qu'il se tordait prostern�� sur le sol, en la v��h��mence de ces supplications, pendant que nous, pauvres mignons tremblants, nous nous serrions contre les jupes de notre m��re, et que nous regardions avec ��pouvante sa figure boulevers��e, �� la faible lumi��re de la modeste lampe �� huile.
Soudain retentit la sonnerie de l'horloge toute neuve de l'��glise, pour nous apprendre que l'heure ��tait venue.
Mon p��re se releva brusquement, courut �� la fen��tre, regarda au dehors, les yeux brillants de l'attente, vers les cieux ��toil��s.
��voquait-il une vision �� son cerveau excit��, ou bien le flot des sensations qui l'assaillirent en voyant que son attente ��tait vaine, ��tait-il trop violent pour lui?
Il leva ses longs bras, jeta un cri rauque et tomba �� la renverse, l'��cume aux l��vres, les membres agit��s par des secousses.
Durant une heure et plus, ma pauvre m��re et moi, nous f?mes tous nos efforts pour le calmer, pendant que les petits pleurnichaient dans un coin.
�� la fin, il se redressa en chancelant, et de quelques mots brefs entrecoup��s, il nous renvoya dans nos chambres.
Depuis cette ��poque, je ne l'ai jamais entendu faire allusion �� ce sujet, et il ne nous apprit �� aucune ��poque pour quelle raison il avait cru fermement que le second advent devait se produire cette nuit-l��.
Mais j'ai ��t�� inform�� depuis que le pr��dicateur qui logeait chez nous ��tait un de ceux qu'on nommait alors les hommes de la Cinqui��me Monarchie, et que cette secte ��tait particuli��rement sujette �� r��pandre des avertissements de cette sorte.
Je ne doute pas que des propos tenus par lui n'aient fait entrer cette id��e dans la t��te de mon p��re et que son ardent naturel n'ait fait le reste.
Tel ��tait donc votre arri��re-grand-p��re, Joe C?te-de-fer.
J'ai jug�� �� propos de retracer ces traits �� vos yeux, conform��ment au principe selon lequel les actes parlent plus haut que les mots.
J'estime que quand on d��crit le caract��re d'un homme, il vaut mieux citer des exemples de ses fa?ons d'agir que parler en termes vagues et g��n��raux.
Si j'avais dit qu'il ��tait farouche en sa religion, qu'il ��tait sujet �� d'��tranges crises de pi��t��, ce langage aurait pu ne faire sur vous qu'une faible impression, mais apr��s que vous aurez entendu conter son algarade avec les officiers dans la cour de la tannerie, et l'ordre qu'il nous donna, au milieu de la nuit, d'attendre le second advent, vous ��tes en ��tat de juger par vous m��mes jusqu'�� quelles extr��mit��s sa croyance pouvait l'entra?ner.
D'autre part, il s'entendait parfaitement aux affaires.
Il se montrait probe et m��me large dans ses relations.
Il avait le respect de tous et l'affection d'un petit nombre, car il ��tait d'un naturel trop concentr�� pour faire na?tre beaucoup d'affection.
Pour nous il ��tait un p��re plein de s��v��rit�� et de rigueur, et nous punissait rudement de tout ce qu'il d��sapprouvait dans notre conduite.
Il avait une provision de proverbes de ce genre: ?Rassasiez un enfant, et donnez �� sati��t�� �� un jeune chien, et ni l'un ni l'autre ne feront un effort? ou bien: ?Les enfants sont des soucis certains et des consolations incertaines? et il s'en servait pour mod��rer les impulsions plus indulgentes de ma m��re.
Il ne pouvait souffrir de nous voir jouer au tric-trac sur l'herbe, ou danser le samedi soir avec les autres enfants.
Quant �� ma m��re, excellente cr��ature, c'��tait son influence calmante, pacifiante qui retenait mon p��re dans de certaines bornes et qui adoucissait sa s��v��re discipline.
Et vraiment il ��tait rare qu'en ses moments les plus
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 82
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.