Je vais vous quitter et vous laisser entendre leur affaire, avec l'esp��rance que vous trouverez mati��re �� les faire tous fouetter.
ESCALUS.--Je m'y attends. Salut, seigneur. (Angelo sort.)--Allons, l'ami, continuez: qu'a-t-on fait �� la femme de Coude, encore une fois?
LE BOUFFON.--Une fois, monsieur? Il n'y a rien eu qu'on lui ait fait une fois.
LE COUDE.--Je vous en conjure, monsieur: demandez-lui ce que cet homme a fait �� ma femme.
LE BOUFFON.--Je vous en conjure, monsieur, demandez-le-moi.
ESCALUS.--Eh bien! qu'est-ce que cet homme lui a fait.
LE BOUFFON.--Je vous en conjure, monsieur, consid��rez bien le visage de cet homme-l��.--Mon bon l'��cume, regardez sa Grandeur: c'est pour de bonnes vues. Votre Grandeur remarque-t-elle son visage?
ESCALUS.--Oui, fort bien.
LE BOUFFON.--Non, je vous prie, remarquez-le bien.
ESCALUS.--Eh bien! c'est ce que je fais.
LE BOUFFON.--Votre Grandeur voit-elle quelque chose de mal dans sa figure?
ESCALUS.--Mais non.
LE BOUFFON.--Je veux supposer[13] sur le livre sacr��, que sa figure est ce qu'il a de pis en lui.--Eh bien! si la figure est la pire chose qu'il y ait en lui, comment ma?tre l'��cume aurait-il pu faire aucun mal �� la femme du constable? Je voudrais bien le savoir de Votre Grandeur.
ESCALUS.--Il a raison: constable, que r��pondez-vous �� cela?
LE COUDE.--Premi��rement, s'il vous pla?t, la maison est une maison respect��e; ensuite, cet homme est un dr?le respect��, et sa ma?tresse est une femme respect��e[14].
[Note 13: Supposer pour d��poser.]
[Note 14: Pour suspect��e.]
LE BOUFFON.--Par cette main, monsieur, sa femme est une personne plus respect��e qu'aucun de nous tous.
LE COUDE.--Maraud, tu mens; tu mens, m��chant valet; le temps est encore �� venir qu'elle ait jamais ��t�� respect��e par homme, femme, ou enfant.
LE BOUFFON.--Monsieur, elle a ��t�� respect��e avec lui, avant qu'il l'eut ��pous��e.
ESCALUS.--Lequel est le plus sage ici, la Justice ou l'Iniquit��[15]?--Cela est-il vrai?
LE COUDE, au bouffon.--O sc��l��rat, vaurien, m��chant Hannibal[16]! Moi, j'ai ��t�� respect�� avec elle avant que je fusse mari�� avec elle? Si jamais j'ai ��t�� respect�� avec elle, ou elle avec moi, que Votre Honneur ne me croie pas le pauvre officier du duc. Prouve cela, sc��l��rat Hannibal, ou j'aurai contre toi mon action de batterie.
[Note 15: Personnages des Moralit��s. La Justice est ici pour le constable et l'Iniquit�� pour le fou.]
[Note 16: Cannibale.]
ESCALUS.--S'il vous donnait un soufflet, vous pourriez aussi avoir votre action en diffamation.
LE COUDE.--Oh! je remercie bien Votre Grandeur pour cet avis-l��. Qu'est-ce que Votre Grandeur d��sire que je fasse de ce m��chant coquin?
ESCALUS.--Mais, officier, puisqu'il y a en lui quelques iniquit��s que tu voudrais d��couvrir, si tu le pouvais, laisse-le continuer comme �� l'ordinaire, jusqu'�� ce que tu saches ce qu'elles sont.
LE COUDE.--Oh! vraiment j'en remercie Votre Grandeur.--Tu vois bien, coquin, ce qui t'arrive maintenant: tu vas continuer, coquin, tu vas continuer.
ESCALUS, �� l'��cume.--O�� ��tes-vous n��, mon ami?
L'��CUME.--Ici, �� Vienne, monsieur.
ESCALUS.--Est-il vrai que vous ayez quatre-vingts livres de rente?
L'��CUME.--Oui, si c'est votre bon plaisir, monsieur.
ESCALUS.--Bon. (Au bouffon.) De quel m��tier ��tes-vous, monsieur?
LE BOUFFON.--Gar?on de taverne, le gar?on d'une pauvre veuve.
ESCALUS.--Le nom de votre ma?tresse?
LE BOUFFON.--Madame Overdone.
ESCALUS.--A-t-elle eu plus d'un mari?
LE BOUFFON.--Neuf, monsieur: Overdone[17] pour le dernier.
[Note 17: Overdone by the last, ?��puis��e par le dernier.? Overdone fait ici calembour.]
ESCALUS.--Neuf!--Approchez-vous de moi, ma?tre l'��cume. Ma?tre l'��cume, je ne voudrais pas que vous fissiez connaissance avec des gar?ons de taverne; ils vous soutireront, ma?tre l'��cume, et vous les ferez pendre: allez-vous-en, et que je n'entende plus parler de vous.
L'��CUME.--Je remercie Votre Grandeur; quant �� moi, jamais je ne vais dans aucune chambre de taverne, que je n'y sois attir�� par quelqu'un.
ESCALUS.--Allons, plus de cela, ma?tre l'��cume; adieu. (L'��cume sort.) Venez ?a, monsieur le gar?on de taverne; quel est votre nom, monsieur le gar?on de taverne?
LE BOUFFON.--Pomp��e.
ESCALUS.--Et quoi encore?
LE BOUFFON.--Haut-de-chausses, monsieur.
ESCALUS.--Oui, et en bonne foi, votre haut-de-chausses[18] est ce qu'il y a de plus grand en vous; en sorte que, dans le sens le plus brutal, vous ��tes Pomp��e le Grand. Pomp��e, vous ��tes en partie un entremetteur, Pomp��e, de quelque mani��re que vous coloriez la chose, sous le nom de gar?on de taverne, ne dis-je pas vrai? Allons, avouez-moi la v��rit��; vous vous en trouverez bien.
[Note 18: Bum. Nous avons mis ici le contenant pour le contenu.]
LE BOUFFON.--Franchement, monsieur, je suis un pauvre diable qui voudrait vivre.
ESCALUS.--Comment voudriez-vous vivre, Pomp��e? En ��tant un agent d'infamie... Que pensez-vous du m��tier, Pomp��e? Est-ce l�� un m��tier permis?
LE BOUFFON.--Si la loi veut le permettre, monsieur.
ESCALUS.--Mais la loi ne le permettra pas, Pomp��e, et il ne sera pas permis �� Vienne.
LE BOUFFON.--Votre Grandeur est-elle dans l'intention de mutiler toute la jeunesse de la ville?
ESCALUS.--Non, Pomp��e.
LE BOUFFON.--Eh bien! monsieur, suivant ma petite opinion, elle ira donc toujours l��. Si Votre Grandeur veut mettre le bon ordre parmi les prostitu��es et les vauriens, vous n'aurez plus rien �� craindre des entremetteurs.
ESCALUS.--Il y a de jolies ordonnances qui commencent �� s'ex��cuter, je peux vous en assurer; il n'y va que d'��tre pendu et d��capit��.
LE BOUFFON.--Si vous pendez et d��capitez tous ceux qui
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