et de rouge, ce qu'en termes de bonneterie on nomme beige. On en
fait de grosses étoffes sans avoir besoin de les teindre.
5º Celle des moutons du Cotentin pèse trois livres.
6º Celle des moutons de Cauchois, cinq livres. Elle est unie à quelques
poils roux. On en fait des couvertures et des draps dits de Châteauroux.
7 7° Celle des moutons cholets est de quatre livres. On en fait des
couvertures.
8° Celle des moutons du Vexin ou du Santerre pèse de six à huit livres.
La laine en est belle et employée pour la chaîne des pièces de tricot.
9° Celle des moutons d'Artois et de Gravelines est de neuf à dix livres.
Elle sert pour des chaînes d'étoffes.
10° Celle des moutons hollandais ou liégeois est de neuf à dix livres.
Cette laine ne sert que pour l'habillement des troupes.
11° Celle des moutons flamands pèse dix à douze livres. Elle est forte
et sert pour des chaînes d'étoffes.
12° Celle des moutons allemands est de six à sept livres. Elle est
souvent beige.
13° Celle des moutons alsaciens, lorrains et suisses est forte et propre à
être peignée.
14° Celle des mérinos varie suivant les localités, et que l'animal broute
dans la plaine ou dans les montagnes. Dans le premier cas, elle est de
huit à dix livres; dans l'autre, de sept à neuf.
15° Les laines de l'arrondissement de Narbonne sont, après celles du
Roussillon, les plus estimées du midi de la France, surtout celles des
bêtes à laine qui broutent dans les montagnes des Corbières et de la
Clape, dans les communes de Fitou, Lapalme, Sigean, Leucate, Portel,
Armissan, Saint-Laurent, Thézan, Bize, Treilles, etc.
D'après un relevé que j'ai fait du produit approximatif de la tonte des
laines de l'arrondissement de Narbonne, il s'élevait en 1822:
Laine mérinos à 3,000 kil. Laine métis à 40,000 Laine indigène à
365,500 ------------- 408,500 kil.
8 Les toisons de toutes les bêtes ayant été calculées, terme moyen, deux
kilog. chacune. D'après une lettre adressée au ministre de l'intérieur, le
23 décembre 1813, il y aurait dans l'arrondissement de Narbonne, en
bêtes à laine, mérinos, métis ou indigènes, 2,042,500; outre les 65,187
qui périrent en 1813, par suite de la sècheresse et de la mauvaise qualité
de l'herbe. Dans cet arrondissement de Narbonne, les toisons pèsent de
quatre à dix livres, suivant que les bêtes à laine paissent dans les
montagnes ou certaines plaines comme celles de Coursan. Il est certains
troupeaux qui sont presque tous métis, et qui sont remarquables par leur
beauté et la finesse de leur laine. Nous nous bornerons à citer celui de
mon honorable ami M. le chevalier Angles, à Sigean; de MM. Caunes,
à Ginestas; Tapie Mengaud, à Celeyran; Caumettes, à Vires; Fournier, à
Moujean, etc.
16° Les laines de l'arrondissement de Carcassonne se rapprochent de
celles de celui de Narbonne; mais en général elles leur sont inférieures
en qualité. Elles sont employées pour les casimirs, draps superfins, les
draps communs, cordelats et molletons[4].
17° Les laines de l'arrondissement de Castelnaudary sont bien moins
fines que celles de Carcassonne; elles servent à la fabrication des draps
communs, cordelats et couvertures[5].
18° Les laines de l'arrondissement de Limoux se rapprochent beaucoup
de celles de Carcassonne; on en fait des draps fins et communs ainsi
que des couvertures[6].
[Note 4: On compte vingt-trois fabriques dans cet arrondissement.]
[Note 5: Cet arrondissement compte treize fabriques.]
[Note 6: Cet arrondissement qui comprend Chalabre, Limoux et
Quillan, a soixante-neuf fabriques.]
9 Nous ajouterons à cela que la plupart des qualités de laine de
l'arrondissement de Narbonne sont très recherchées par toutes les
fabriques des départemens de l'Aude et de l'Hérault, principalement par
celles de Bédarieux, Saint-Chinian, Saint-Pons, etc., et même par un
grand nombre d'autres localités.
Dans ce département, comme dans ceux de l'Hérault, des
Pyrénées-Orientales, etc., on n'est pas dans l'usage de laver les laines
sur les bêtes; loin de là, les bergers ont la mauvaise habitude de les faire
coucher constamment sur le fumier sans litière, de les entasser dans des
bergeries presque pas aérées, afin que la laine, en s'imprégnant de la
sueur de l'animal et de l'urine du fumier, augmente de poids. On sent
tout ce qu'une semblable pratique a de vicieux. Aussi une partie de la
laine des jambes et du dessous du ventre est le plus souvent presque
brûlée par le fumier; de plus elle a une couleur jaunâtre qu'elle ne perd
point par le lavage.
18º Les laines de Roussillon sont supérieures même à celles de
Narbonne. Il n'y a que celles de Fitou, Leucate, Lapalme et quelques
unes de Sigean, qui en approchent. Les propriétaires roussillonnais ont
également amélioré leurs races en les croisant avec les mérinos
espagnols. Le poids de ces laines et leur qualité varient suivant que les
troupeaux
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