pour le régime et pour l'ordre, soit dans les
provinces, soit à Paris, d'où auroit résulté l'économie la plus évidente;
car, pourquoi une double ferme ou une double régie et de doubles
employés pour deux entreprises dont l'une, celle des messageries, est
l'instrument du service de l'autre?
[En marge: Par cette réunion, la fraude respective prévenue.]
À quoi il faut ajouter que, dans l'état actuel des choses, il est aussi
facile aux directeurs des messageries de frauder la poste aux lettres par
la voie des commis conducteurs, qu'il est notoire et même à peu près
nécessité par la modicité de leurs gages, que les grands couriers
fraudent les messageries, par le transport sur leurs carioles des
marchandises précieuses, de l'argent et des comestibles.
[En marge: Postes aux chevaux mal constituées, et cependant
dispendieuses, pourroient être mieux constituées, et cesser de coûter.]
[En marge: Suppression des priviléges des maîtres de poste, estimée
plus de 800,000 livres, et de leurs gages ou indemnités, portée à
environ 600,000 liv. y compris les frais de l'intendance des postes:
seconde économie.]
Les postes aux chevaux sont mal constituées, et cependant coûtent à
l'état, par les gages et les gratifications que l'état des choses oblige de
donner aux maîtres de postes. M. Necker, vol. 2, paragraphe 37 de son
ouvrage, porte cette dépense, y compris les indemnités aux maîtres de
postes, pour tournées extraordinaires, les traitemens de l'intendant des
postes, des inspecteurs, contrôleurs, visiteurs, etc., à environ 600,000
liv. Elles coûtent encore, par les priviléges dont jouissent les maîtres de
postes: ils étoient estimés, en 1775, à 7 ou 800,000 liv. Il faudroit
aujourd'hui les indemniser au moins de cette somme. En améliorant le
sort des maîtres de postes, ces deux objets pourroient rentrer au profit
du trésor public ou au soulagement du peuple.
[En marge: Causes de la souffrance des maîtres de postes.]
Il y a des causes évidentes de l'état de souffrance des maîtres de postes:
le service gratuit, à peu près, des grands couriers, service d'autant plus
grévant, que les couriers chargent, sans aucun ménagement, leurs
carioles pour leur compte; les déplacemens occasionnés par les voyages
de la cour ou par les voyages extraordinaires des princes, et enfin
l'assujettissement résultant de la désunion d'intérêts entre les maîtres
des postes, de ramener les chevaux à vuide ou en laisse.
Par la réunion, sous une même administration, des postes aux chevaux,
de la poste aux lettres et des messageries, on remédieroit à ces
inconvéniens.
[En marge: Soulager les maîtres de postes du service gratuit des grands
couriers.]
[En marge: Leur donner la conduite des fourgons de messageries.]
[En marge: Assujettir les maîtres de postes à avoir six ou huit jumens
pour la conduite des fourgons de messageries, au pas, dans les pays
propres à l'éducation des poulains.]
Le service des couriers se faisant par les voitures des messageries,
deviendroit utile aux maîtres de postes, au lieu de leur être à charge; et
on croit qu'il ne seroit pas impossible de combiner la marche des
voitures des messageries, de manière à ce que les chevaux qui auroient
conduit une voiture, en ramenassent au moins souvent une autre. En
suivant ce plan, et même pour le faciliter, les maîtres de postes seroient
chargés de la conduite des fourgons des messageries, qu'ils mèneroient
au pas, mais sans interruption, et allant jour et nuit, ce qui porteroit
autant d'économie que de célérité dans les transports, et obligeroit les
maîtres de postes à avoir des chevaux forts et de résistance, ou, ce qui
seroit encore mieux, en ce qu'il en résulteroit un moyen de reproduction
sans dépense, qui remplaceroit des établissemens dispendieux, sans
remplir cependant le même objet, d'avoir six ou huit jumens par chaque
poste sur les grandes routes fréquentées par les fourgons, et qui
mèneroient ces fourgons au pas, sans aucun risque, étant même pleines,
puisque les fermiers les emploient aux labours dans cet état. Les
maîtres de postes s'en serviroient aussi pour ce dernier usage, comme
de leurs chevaux; ils seroient donc bien dédommagés de la dépense
qu'on seroit dans le cas d'exiger d'eux pour la meilleure constitution de
leurs établissemens, par un exercice habituel et réglé qu'ils n'ont pas
aujourd'hui, étant accablés trois mois de l'année par le service des
semestres et des campagnes, et les voyageurs ne les dédommageant pas
le reste de l'année de ce que leur coûtent la nourriture et l'entretien de
leurs chevaux.
[En marge: Placer les postes à 4 lieues de distance.]
Pour améliorer encore la constitution des postes aux chevaux et le sort
des maîtres de postes, il faudroit les placer, autant qu'il seroit possible,
à quatre lieues ou à huit milles de distance; les chevaux des postes
supprimées fortifieroient, dès à présent, celles qui seroient conservées;
la consommation des chevaux seroit moindre à l'avenir; un cheval bien
nourri peut faire huit
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