doubles employés pour deux entreprises dont l'une, celle des messageries, est l'instrument du service de l'autre?
[En marge: Par cette réunion, la fraude respective prévenue.]
à quoi il faut ajouter que, dans l'état actuel des choses, il est aussi facile aux directeurs des messageries de frauder la poste aux lettres par la voie des commis conducteurs, qu'il est notoire et même à peu près nécessité par la modicité de leurs gages, que les grands couriers fraudent les messageries, par le transport sur leurs carioles des marchandises précieuses, de l'argent et des comestibles.
[En marge: Postes aux chevaux mal constituées, et cependant dispendieuses, pourroient être mieux constituées, et cesser de co?ter.]
[En marge: Suppression des priviléges des ma?tres de poste, estimée plus de 800,000 livres, et de leurs gages ou indemnités, portée à environ 600,000 liv. y compris les frais de l'intendance des postes: seconde économie.]
Les postes aux chevaux sont mal constituées, et cependant co?tent à l'état, par les gages et les gratifications que l'état des choses oblige de donner aux ma?tres de postes. M. Necker, vol. 2, paragraphe 37 de son ouvrage, porte cette dépense, y compris les indemnités aux ma?tres de postes, pour tournées extraordinaires, les traitemens de l'intendant des postes, des inspecteurs, contr?leurs, visiteurs, etc., à environ 600,000 liv. Elles co?tent encore, par les priviléges dont jouissent les ma?tres de postes: ils étoient estimés, en 1775, à 7 ou 800,000 liv. Il faudroit aujourd'hui les indemniser au moins de cette somme. En améliorant le sort des ma?tres de postes, ces deux objets pourroient rentrer au profit du trésor public ou au soulagement du peuple.
[En marge: Causes de la souffrance des ma?tres de postes.]
Il y a des causes évidentes de l'état de souffrance des ma?tres de postes: le service gratuit, à peu près, des grands couriers, service d'autant plus grévant, que les couriers chargent, sans aucun ménagement, leurs carioles pour leur compte; les déplacemens occasionnés par les voyages de la cour ou par les voyages extraordinaires des princes, et enfin l'assujettissement résultant de la désunion d'intérêts entre les ma?tres des postes, de ramener les chevaux à vuide ou en laisse.
Par la réunion, sous une même administration, des postes aux chevaux, de la poste aux lettres et des messageries, on remédieroit à ces inconvéniens.
[En marge: Soulager les ma?tres de postes du service gratuit des grands couriers.]
[En marge: Leur donner la conduite des fourgons de messageries.]
[En marge: Assujettir les ma?tres de postes à avoir six ou huit jumens pour la conduite des fourgons de messageries, au pas, dans les pays propres à l'éducation des poulains.]
Le service des couriers se faisant par les voitures des messageries, deviendroit utile aux ma?tres de postes, au lieu de leur être à charge; et on croit qu'il ne seroit pas impossible de combiner la marche des voitures des messageries, de manière à ce que les chevaux qui auroient conduit une voiture, en ramenassent au moins souvent une autre. En suivant ce plan, et même pour le faciliter, les ma?tres de postes seroient chargés de la conduite des fourgons des messageries, qu'ils mèneroient au pas, mais sans interruption, et allant jour et nuit, ce qui porteroit autant d'économie que de célérité dans les transports, et obligeroit les ma?tres de postes à avoir des chevaux forts et de résistance, ou, ce qui seroit encore mieux, en ce qu'il en résulteroit un moyen de reproduction sans dépense, qui remplaceroit des établissemens dispendieux, sans remplir cependant le même objet, d'avoir six ou huit jumens par chaque poste sur les grandes routes fréquentées par les fourgons, et qui mèneroient ces fourgons au pas, sans aucun risque, étant même pleines, puisque les fermiers les emploient aux labours dans cet état. Les ma?tres de postes s'en serviroient aussi pour ce dernier usage, comme de leurs chevaux; ils seroient donc bien dédommagés de la dépense qu'on seroit dans le cas d'exiger d'eux pour la meilleure constitution de leurs établissemens, par un exercice habituel et réglé qu'ils n'ont pas aujourd'hui, étant accablés trois mois de l'année par le service des semestres et des campagnes, et les voyageurs ne les dédommageant pas le reste de l'année de ce que leur co?tent la nourriture et l'entretien de leurs chevaux.
[En marge: Placer les postes à 4 lieues de distance.]
Pour améliorer encore la constitution des postes aux chevaux et le sort des ma?tres de postes, il faudroit les placer, autant qu'il seroit possible, à quatre lieues ou à huit milles de distance; les chevaux des postes supprimées fortifieroient, dès à présent, celles qui seroient conservées; la consommation des chevaux seroit moindre à l'avenir; un cheval bien nourri peut faire huit lieues par jour, et durer autant que celui qui n'en fait que quatre, dont deux entre les mains d'un postillon qui le ramène en laisse, et sans égard, ni au temps, ni à l'état du cheval, ou le presse, ou le laisse se
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