Mémoire pour le service actuel des messageries | Page 2

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lieu des indemnités qui leur étoient dûes, en raison de leur

dépossession en 1775.
[En marge: Partage entr'eux de cette exploitation.]
Ces fermiers, qui, avant 1775, n'avoient aucun rapport d'intérêt ni de
correspondance entr'eux, se partagèrent en 1776 l'exploitation des
différentes routes, & chacun voulut reprendre celle qu'il avoit eue avant
la réunion: ils y fixèrent un prix qu'ils rapportoient à leur caisse
commune, dont le total, formant le prix du bail général, étoit versé dans
la caisse des postes, & ensuite au Trésor Royal.
Toutes les opérations, ainsi que le service de toutes les routes du
royaume, suivirent le régime établi par M. Turgot.
[En marge: Bâtissent l'hôtel du roulage.]
Le Ministre engagea ces fermiers à bâtir à leurs frais l'hôtel du Roulage,
sur un terrein rue du Bouloir, loué par bail emphitéotique de 99 ans,
pour l'exploitation du courtage du Roulage, ayant le privilége exclusif
des entrepôts seulement.
[En marge: Propositions ridicules de porter le prix du bail à 2,200,000
liv.]
Mais vers la fin de 1777, des spéculateurs, sans ressources personnelles,
engagèrent des capitalistes imprudens à donner leur soumission au
Ministre, offrant de se charger du bail des Messageries au prix de
2,200,000 liv. & de reprendre des fermiers, qu'ils vouloient déposséder,
pour la somme de 1,200,000 livres seulement, le mobilier, qui n'avoit
été cédé à si bas prix que pour leur tenir lieu des indemnités qui leur
étoient dûes par le Roi.
La justice de M. Necker, alors directeur général des finances, lui fit
rejetter ces offres.
Cependant il dût penser que les intérêts du Roi étoient lézés de plus de
moitié.

[En marge: Second bail passé aux mêmes Fermiers à 1,800,000 livres.]
Il fit part aux fermiers de ces propositions, & leur offrit de leur
conserver le bail au prix de 1,800,000 liv.
Ces fermiers, qui n'avoient joui de leur bail que pendant 19 mois, ne
virent que deux partis à prendre, ou celui de tout abandonner & d'être
ruinés à l'instant par l'obligation où ils seroient de remettre leurs
équipages & effets, qui leur représentoient un capital de plus de
2,500,000 livres, pour le prix de 1,200,000 livres seulement, ainsi qu'ils
leur avoient été cédés pour leur tenir lieu de toute indemnité; ou celui
de prolonger leur existance, en acceptant la conservation du bail à un
prix visiblement onéreux; mais sur l'espoir que justice leur seroit
rendue, lorsqu'ils démontreroient, par des comptes exacts que le
Ministre avoit été trompé, & que ce prix étoit insoutenable.
[En marge: Ce bail est résilié, & les Fermiers n'en comptent qu'à raison
de 1,000,000 liv. par an.]
En effet, après deux ans de peines, de détresses & d'emprunts, ces
fermiers se virent ruinés & forcés de recourir à la justice du Ministre, &
de solliciter la résiliation de ce nouveau bail; justice qu'ils obtinrent
après 27 mois d'une entreprise si visiblement ruineuse: ils furent admis
à compter sur le pied seulement d'une redevance d'un million par an, au
lieu de 1,800,000 livres; malgré cette réduction, les fermiers ont encore
fait une perte considérable.
[En marge: Seconde Régie confiée à six Régisseurs.]
Au mois de Juillet 1780, le Ministre remit l'entreprise en Régie, qui fut
confiée à six Régisseurs, dont trois choisis parmi les mêmes fermiers &
trois autres particuliers, du nombre desquels étoit l'homme qui, en 1777,
avoit osé proposer de porter le prix du bail à 2,200,000 liv.
[En marge: Suppression de cette seconde régie.]
On devoit s'attendre de voir prospérer les produits de cette Régie, qui
n'avoit qu'à s'occuper des moyens d'amélioration, d'ordre, de facilités &

d'utilité pour le bien & la commodité du service du Public, & pour
l'avantage & la circulation du commerce. Tout devoit concourir à la
prospérité de cette Régie; nul risque à courir pour le compte des
Régisseurs; point de fonds à exposer, le Trésor Royal y pourvoyoit:
assurés de la protection ministérielle pour le maintien des priviléges &
des droits; aidés de l'autorité de l'Intendant des postes, pour obliger les
Maîtres de poste à conduire leurs voitures aux prix modérés qu'il leur
avoit fixés; cependant l'intérêt ni le zèle n'inspirant aucune idée
d'amélioration dans le service, les résultats n'en furent pas satisfaisans:
le Ministre supprima cette Régie le premier Octobre 1782.
L'expérience de deux Régies décida le Ministre au parti de leur préférer
une ferme.
[En marge: Second Bail passé aux cautions de Ducessois.]
[En marge: Bail passé à Durdan en 1788.]
Plusieurs compagnies se présentèrent; le Ministre se détermina à
donner la préférence aux fermiers actuels, au prix de 1,100,000 livres.
Cette ferme, sous le nom de Ducessois, a duré jusqu'au premier Janvier
1788. À cette époque, il a été passé bail à une nouvelle Compagnie,
sous le nom de Durdan, lequel ne doit finir qu'au premier Janvier 1797.
La ferme de Ducessois a éprouvé bien des contradictions & des pertes.
[En
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