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Louis Riel, Martyr du Nord-Ouest, by Anonymous
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Title: Louis Riel, Martyr du Nord-Ouest Sa vie, son procès, sa mort
Author: Anonymous
Editor: La Presse
Release Date: October 22, 2006 [EBook #19604]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LOUIS RIEL, MARTYR DU NORD-OUEST ***
Produced by Rénald Lévesque
[Illustration: Couverture]
LOUIS RIEL
MARTYR DU NORD-OUEST
SA VIE--SON PROCèS-SA MORT
Publié par le journal LA PRESSE
MONTRéAL IMPRIMERIE GéNéRALE, 45, PLACE JACQUES-CARTIER
1885
CHAPITRE I
UN MEURTRE POLITIQUE
Louis Riel a été pendu, le 16 novembre 1885, à Regina.
Quoiqu'on puisse dire sur la légalité de la dernière insurrection, Riel était un brave coeur.
Maintenant, c'est un martyr.
Il est mort victime d'un fanatisme stupide, sacrifié en holocauste aux orangistes, pour de misérables intérêts de parti.
Sa mort a été pour le Canada-fran?ais tout entier un deuil national.
Il faut croire, pour expliquer cette fin sinistre d'un drame douloureux, qu'il y a, parmi les ministres qui siègent à Ottawa, des sauvages plus sauvages que Gros-Ours et que les indiens, contre lesquels nos volontaires ont combattu; car si le gouvernement de Sir John A. Macdonald avait été un gouvernement composé d'hommes civilisés, il aurait s?, que depuis longtemps, les nations civilisées, n'appliquent plus la peine de mort à des crimes purement politiques, comme l'était le crime reproché à Riel.
Les états-Unis ont amnistié le général Lee et Jefferson Davis.
L'Angleterre n'a pas cherché à se venger de Cettyvoyo.
La France, après les horreurs de la Commune, n'a puni de mort que les bandits qui avaient à se reprocher des actes personnels d'assassinat ou de pillage.
Alphonse XII, en remontant sur son tr?ne, n'a pas poursuivi les républicains d'Espagne.
En pendant Riel, le gouvernement de Sir John A. Macdonald s'est mis hors la loi des peuples civilisés.
Il a imprimé un opprobre à son nom et à notre histoire
Ce meurtre, qu'on a à peine pris le soin de recouvrir d'un faux semblant d'exécution juridique a soulevé dans les coeurs honnêtes une indignation d'autant plus irrésistible, que le meurtre était enlaidi, s'il est possible, par les calculs inavouables qui se sont établis autour de ce gibet.
Chacun sait qu'on a imposé à Riel une longue agonie, parce que le gouvernement, entre les mains duquel notre constitution a remis ce droit redoutable qui s'appelle le droit de vie et de mort, n'a pas cessé un seul instant de considérer la vie ou la mort de Riel, comme dépendant exclusivement du point de savoir ce qui, de la vie ou de la mort de ce malheureux, serait le plus favorable à la fortune politique des ministres.
Des hommes qui se disent chrétiens ont calculé froidement, pendant de longs mois, combien de comtés la potence de Riel leur ferait gagner dans Ontario, combien de comtés elle leur ferait perdre dans Québec.
Le peuple avait cru avoir nommé des justiciers. Il s'était trompé. Riel n'a eu affaire qu'à des marchands de chair humaine.
Pris--non pas comme on l'a dit entre Ontario et Québec,--car il faut rendre cette justice aux libéraux anglais d'Ontario qu'ils n'ont jamais demandé la tête de Riel;--mais entre les orangistes d'Ontario et les conservateurs du Québec, dont les voix intéressent seules les ministres, le gouvernement qui avait tout d'abord décidé la mort de Riel, a paru cependant hésiter, à un moment donné.
Puis, quand le gouvernement s'est assuré dans le Bas-Canada, la complicité agissante d'un certain nombre de journaux canadiens-fran?ais; quand il a cru avoir acheté les meneurs et endormi l'opinion publique; quand ses flatteurs lui ont eu répété à l'envie qu'il pouvait tout faire, et qu'il trouverait les canayens à quatre pattes; quand il a entendu dire que certains députés conservateurs avaient déclaré que si Riel était pendu, ils n'en continueraient pas moins à soutenir Sir John A. Macdonald; quand il a cru s'être assuré que nos divisions politiques nous rendaient incapables de toute action commune et nous livraient pieds et poings liés à sa merci;--alors le gouvernement s'est dit que décidément on pouvait tout oser avec nous; et que tout calculé, il y avait plus d'avantages à pendre Riel qu'à lui faire grace.
Mais, ce qui a mis le comble à l'exaspération et au dégo?t universels, c'est la découverte, hélas! trop facile à faire, de tout l'échafaudage de mensonges, d'hypocrisies et de trahisons, à l'aide desquels un art savant avait préparé de longue main le meurtre final.
Comme le disait récemment un des députés de la majorité ?depuis le premier jour jusqu'au dernier nous avons été constamment trompés.?
Pour tuer Riel, il fallait endormir la vigilance des canadiens-fran?ais, et les empêcher d'intervenir d'une fa?on vigoureuse et efficace sur les ministres qui les représentaient.
Pour aboutir à ce but ténébreux, il
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