Lettres de Marie Bashkirtseff | Page 3

Marie Bashkirtseff
qui sont bien. �� l'��tranger, je crois que nous n'irons pas bien vite, peut-��tre pourtant un de ces jours; maman a dit dans une semaine.
Ma tante est all��e dans ses terres avec Paul, voil�� pourquoi Paul ne t'��crit pas. Ta soeur Dina t'embrasse; mais, selon sa coutume, elle n'��crit rien, mais elle pense �� ta commission. Je t'apporterai de l'��tranger un porte-fusil, ou mieux, ��cris-moi ce qu'il faut t'apporter? Mais d��p��che-toi, car dans deux semaines, tout au plus, nous partons. ��cris-moi absolument qu'est-ce qu'il faut t'apporter de l'��tranger; si nous ne partons pas, je t'��crirai encore. Pardonne-moi le mauvais papier. Maman t'envoie trois roubles et te prie de bien travailler �� l'��cole.
Ta cousine d��vou��e.

�� Mademoiselle H... 4 septembre 1873.
Ch��re amie,
J'ai pour la premi��re fois parl�� l'italien aujourd'hui. Le pauvre Micheletty, (mon professeur,) faillit tomber ��vanoui ou se jeter par la fen��tre de la joie de m'entendre parler italien. Je puis dire maintenant que je parle le russe, le fran?ais, l'anglais, l'italien; j'apprends l'allemand et le latin, j'��tudie s��rieusement.
Avant-hier, j'ai eu ma premi��re le?on de physique.
Ah! comme je suis satisfaite de moi!
Quel grand bonheur est celui-l��!
Comment vont tes le?ons? ��cris-moi, je t'en prie.
J'ai re?u le Derby: les courses �� Bade! Comme je voudrais y ��tre! mais non, je ne veux pas, je dois ��tudier et, le coeur serr��, je lis les courses de chevaux de X. Je me calme avec grand peine et je me console en disant: ��tudions, ��tudions, notre tour viendra. Si Dieu le veut!
C'est l'heure du d��jeuner, la seule libre, et c'est g��n��ralement pendant ce temps qu'on me taquine avec X..., et je rougis, pour tous; maman me soutient, en disant: ?Qu'est-ce que tous la taquinez toujours avec ce X...?
Maman est bien gentille aujourd'hui, je finirai vraiment par devenir son amie.
Elle cause, nous raconte des histoires du temps o�� elle avait seize ans, r��cite des po��sies en riant.
Hier, �� la le?on de fran?ais, j'ai lu l'Histoire Sainte, les dix commandements de Dieu. Il dit qu'il ne faut pas se faire des images de ce qui est dans les cieux. Les Latins et les Grecs ont tort, ce sont des idolatres, qui adorent des statues et des peintures. Aussi, moi, je suis loin de suivre cette m��thode. Je crois en Dieu, notre Sauveur, la Vierge, et j'honore quelques saints, pas tous, car il y en a de fabriqu��s, comme les plumcakes.
Que Dieu me pardonne ce raisonnement s'il est injuste, mais dans mon simple esprit les choses sont ainsi et je ne puis dire autrement.
Es-tu contente de ma lettre?
Au revoir.

�� sa tante. Spa, dimanche 5 juillet 1874.
Ch��re tante,
Je vous ai promis d'��crire et me voici. Je sors toujours au bras de ma m��re. Hier soir, je chantais chez moi et tous accoururent du Casino. Paul m'a dit qu'il m'entend de l'h?tel de Flandre.
Pourquoi y a-t-il des gens qu'on d��teste? J'��tais tranquille, mais P.... vient avec sa m��re et j'ai envie de fuir. Ils sont bons, aimables, pas b��tes, mais je ne peux pas les supporter.
Nous allons voir la grotte �� Spa; je ne puis pas bien vous la d��crire et pourtant cela me ferait un tel plaisir plus tard de trouver une juste description (je noterai tout dans mon journal) de ce que j'ai vu! je sais que j'ai beaucoup admir��. Mais je suis s?re qu'il y a des grottes bien plus belles aux environs, sans parler d'autres pays, o�� il y a des merveilles aupr��s desquelles la grotte d'ici ne para?trait que comme rien. _D'ailleurs, c'est humilier les oeuvres souveraines que de leur imposer notre approbation_.
Je marche avec M. G.... malgr�� une petite pluie; je suis mouill��e et crott��e, maman est au d��sespoir....
Le retour a ��t�� admirable; dans un village, G.... a tir�� d'un lit une couverture blanche et du plancher un tapis. On donne le tapis aux autres et on enveloppe de la couverture.... moi. Je riais et admirais l'intr��pidit�� de G....; il riait aussi et nous comparait �� Paul et �� Virginie.
On nous a pr��sent�� le comte Doenhoff, le petit B. K...., et nous allons aux courses, le comte D. Basilevsky, fr��re de la princesse Souvaroff, maman, moi et Dina. Nous sommes dans la meilleure tribune; le comte D... reste avec nous. On dit qu'il admire maman, et tu sais, ch��re tante, ce qu'il a dit! Il a dit: _La fille ne sera pas mal, mais on ne pourra jamais la comparer a la m��re_.--Maman ne fait que parler de moi; elle raconte les mots de mon enfance, tu sais, toujours la m��me chose; elle ne peut pas oublier que quand elle arrivait de la Crim��e (j'avais deux ans), elle me dit pour je ne sais quelle espi��glerie: Marie est b��te. --Marthe, dis-je �� ma nourrice (car, comme tu sais, jusqu'�� trois ans et demi je prenais de la nourriture naturelle), _Marthe, allons-nous-en, maman n'a pas reconnu
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