Les vrais sous-offs | Page 7

Georges Darien
conscrits au régiment!
Page 62:
?Il s'était assis en tailleur, par terre, devant la malle béante, exposant le premier de ses compartiments superposés: Un capharnaüm où les objets de toilette et d'étagère confondus semblaient provenir du pillage d'une chambre de fille.?
C'est clair, cela. L'accusation est précise! Sans une citation textuelle, on ne l'eut pas cru.
Page 64:
?Nous d?nons tous les dimanches au restaurant. Elle me donne son porte-monnaie avant d'entrer et je le lui rends en sortant, après avoir payé... par exemple, des cadeaux utiles toujours...?
Cela soulève le coeur.
Page 84:
?Aucun choix n'était possible. Ils empoignèrent au hasard les femmes, la mère et la fille c?te à c?te, les renversèrent sur eux toujours assis...
?Favières exulta lorsque ses approches fourragères eurent pressenti Généreuse à l'indulgent accès d'un praticable estuaire.?
Sans le devoir de révéler tout entières les turpitudes du livre, jamais nous ne nous serions permis de reproduire cette abominable scène!
Page 88:
Dans une maison publique:
?Des femmes sur les genoux ou collées aux flancs, buvant, chantant et fumant, dans une atmosphère de luxure et d'ivresse, DES SOLDATS...?
Des soldats! M. Descaves ne les a jamais vus que dans un lieu infame. Il ignore donc ce que c'est qu'un champ de bataille?
Page 90:
Une fille parle à un sous-officier:
?Justement mes amies n'ont personne; elles voudraient bien un petit homme comme toi, bien gentil, et qui les aimerait bien. Vrai, je fais des jalouses.?
Cette fille n'avait donc pas vu les deux sardines d'or?
Page 95:
?Deux prostitutions se partageaient le soldat sans relache. La Maison se couchait quand s'éveillait le Quartier.?
C'est hideux!
Page 100:
?--Comment! Vous payez encore le coucher, s'écria Devouge, en réponse à l'énumération geignarde faite par Tétrelle des frais qu'entra?naient les plaisirs tarifés.
?--Ah! Tu ne voudrais pas. C'est déjà joli de ne leur rien donner, protesta Favières.
?--C'est différent... du moment que vous mettez du sentiment dans ces choses-là!...
?--Si vous vouliez, je dirais deux mots à Laure, qui parlerait à vos femmes... Le Gouvernement ne vous paye pas pour les entretenir...
?--C'est vrai, insinua Tétrelle. En somme il ne nous reste rien entre les mains...
?--L'argent n'a pas d'odeur, rectifia Devouge.?
La langue fran?aise n'a pas de mots pour flétrir de semblables indignités!
Page 102:
?Paquerette s'était rassise en face de son amant; elle s'accroupit, explora une resserre dérobée, parvint à en extraire une pièce blanche, qu'elle glissa dans la main de Tétrelle:
?--Règle, dit-elle.
?Il prit l'argent...?
! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !
Page 110:
Une fille écrit à son sous-off:
?Ne viens donc pas cette semaine. Je ne pourrais pas payer pour toi.?
Quel ab?me de scélératesse!
Page 111:
?Autour d'eux, la boue montait, plus dense. Comme les femmes continuaient à payer les consommations, et qu'elles ne se trouvaient pas toujours là, quand le gar?on rapportait la monnaie, Tétrelle réduisait le pourboire au strict convenable, et empochait la différence.
?Ce qui tombe au fossé est pour le soldat, disait Devouge.?
Ce qui tombe à l'égo?t du mépris c'est un roman souillé de pareilles calomnies!!!
Page 125:
?C'était Blanc, le sergent de la classe, se so?lant effroyablement avec les pompiers de Neuville, sous prétexte d'apprendre les batteries à leur tambour.
?C'était Edeline, réussissant à s'introduire dans toute une famille... Il d?nait, flattait le père, s'insinuait dans les BONNES GRACES de la mère, tout prêt d'atteindre son but. Le g?te, la table et... le reste, ce qu'il appelait les accessoires de solde.?
L'insulte à la famille, maintenant!
Page 126:
?Civil, dans la bouche du soldat, cela n'a d'équivalent que PANTE dans l'argot des souteneurs.?
Quelles expressions! C'est sans doute dans les carrières d'Amérique que le pamphlétaire les a recueillies.
Page 193:
?Des soldats attirés par le fracas de la musique avaient envahi la salle, s'y bousculaient pour tarir les bouteilles, recueillir le fond des verres, boire au moins l'ivresse des autres, pendant que Blanc, à croupetons dans un coin, facilitait paisiblement la libération de son estomac.?
Cela se passe le 14 Juillet, dans une cantine où nos braves sous-officiers célèbrent par un banquet fraternel notre grande fête nationale!
Page 201:
?C'était jour de repos officiel, jour de trêve. Le gros numéro et le numéro matricule prenaient campos. La Prostituée suspendait l'adultération du sang fran?ais QUE LA PATRIE LUI ABANDONNE, quand ses chantiers de carnage n'en ont pas soif.?
C'est encore le 14 juillet, qu'on n'a pas honte de choisir, pour lancer un crachat à la face de la Patrie!
O jour anniversaire de la prise de la Bastille, jour immortel, où le sang d'un peuple secouant ses chaines a scellé le monument de la Liberté future, c'est en vain que des reptiles visqueux essayent de te souiller de leur bave; tu es un soleil radieux et sans tache, qui planes trop haut dans les cieux modernes pour que l'outrage puisse t'atteindre jamais!
Une imagination en délire aura beau vouloir te représenter, fête auguste, comme une odieuse saturnale, comme une priapée abjecte, tu n'en resteras pas moins le grand jour, sacré entre tous, où pas un Fran?ais--si ce n'est peut-être M. Descaves--n'oserait se
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