Les vrais sous-offs | Page 8

Georges Darien
d��shonorer par une intemp��rance qui ferait la joie de nos ennemis!
Ils ne sont pas n��s en France, les ivrognes du 14 Juillet!
* * * * *
Toutes les concessions qu'on peut accorder �� la th��se de M. Descaves, elles ont ��t�� ��num��r��es par la plume trop impartiale peut-��tre de M. Edmond Lepelletier.
?Tous nos sous-officiers, ��crivait-il dans l'��cho de Paris du 15 d��cembre 1889, ne sont pas des anges. Il est parmi eux, comme partout, des souteneurs, des hypocrites, des laches, des d��bauch��s, des filous et des Alphonses. Ils sortent de la soci��t��, les sous-offs, avant de sortir du rang.
?Mais tous des mis��rables, des gibiers de lupanar, en attendant qu'ils deviennent gibier de bagne ou de peloton, allons donc!
?Ce n'est pas seulement calomnier les grad��s de la jeunesse arm��e, c'est insulter odieusement toute la jeunesse fran?aise.?
L'��minent ��crivain, �� qui nous empruntons ces lignes, a d? se borner, dans un article de journal, �� montrer l'exag��ration cynique des reproches adress��s aux moeurs des sous-officiers. Il a montr�� ce qu'ils ne sont pas, nous allons faire voir ce qu'ils sont.
Qui n'a pas vu, par un radieux matin de printemps, par une belle apr��s-midi d'��t��, par un beau ciel d'automne clair et rose, le pays et la payse, ce couple l��gendaire, s'avancer �� pas lents, c?te �� c?te, pleins d'affectueux respects mutuels, et chuchotant, avec une passion contenue, des mots d'amour?--Vision attendrissante que l'un de nos po?tes militaires les plus distingu��s rendait en ces vers males et vigoureux, o�� il rappelle ses modestes plaisirs hors de la caserne:
Le soir tombait, un soir ��quivoque d'automne Les bonnes se pendant r��veuses �� nos bras, Dirent alors des mots si sp��ciaux, tout bas, Que notre ame depuis ce temps tremble et s'��tonne.
Et ce sont ces gens l�� qui ne conna?traient d'autre distraction que les plaisirs malsains des maisons de d��bauche, dont ils mettraient les filles en coupe r��gl��es!
Ce n'est pas �� dire, certes--et M. Edmond Lepelletier en a fait la judicieuse remarque--qu'on ne voie jamais la capote �� galons ��tal��e sur des canap��s suspects. Mais, si certains civils mettaient un peu plus de discr��tion dans les invitations qu'ils adressent �� nos sous-officiers, de pareils faits n'auraient gu��re d'exemple.
D'ailleurs, une chute n'est jamais irr��m��diable. Si bas qu'on soit entra?n��, on peut toujours s'arracher �� l'influence n��faste des mauvais conseils et rentrer dans le chemin du devoir et de l'honneur.
Nous n'en voulons pour t��moin que cette citation d'un beau livre de C.-J. Lecour, la Prostitution �� Paris et �� Londres: ?Le tragique, c'est ce militaire qui, en 48, entr�� pendant la nuit dans un lieu de d��bauche, se r��veillait le lendemain dans les bras de sa soeur.?
L'auteur ne nous donne pas la suite de cet ��pouvantable r��cit, mais d'autres la connaissent. Le militaire, devenu sous-officier, sut faire des ��conomies pour payer les dettes de sa soeur et l'arracher �� l'infamie. Il la maria �� un de ses coll��gues. Elle fut bonne ��pouse et bonne m��re.
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Nous n'avons pas parl�� jusqu'ici du mariage des sous-officiers. C'est un sujet que M. Descaves a trait�� avec son venin habituel. Il n'a pas h��sit�� �� nous montrer le cantinier du r��giment qu'il met en sc��ne, mari�� avec une coquine de bas ��tage, dont la seule pr��occupation est de le tromper.
Vous ��tes l�� pour r��pondre, noble pl��?ade de Fran?aises, h��ro?nes modestes, toutes cantini��res, qui avez re?u la croix de la L��gion d'honneur: Veuve Perrot d��cor��e en Afrique; Annette Drevon, d��cor��e en 1859, pour action d'��clat sur le champ de bataille de Magenta, o�� vous avez sauv�� le drapeau du deuxi��me zouaves; Perrine Cros, du bataillon de chasseurs �� pieds de la garde imp��riale, bless��e �� Palestro et �� Magenta; Jeanne Bonnem��re, du 21e r��giment d'infanterie, m��daill��e en 1870, pour avoir aval�� une d��p��che au moment o�� les Prussiens s'emparaient de vous!
Si toutes les femmes de sous-officiers ne sont pas arriv��es �� votre gloire, du moins donnent-elles dans leur m��nage l'exemple de toutes les vertus civiques, qui sont l'apanage de la Fran?aise.
Celles-ci, lorsque leurs maris, ayant quitt�� l'arm��e, occupent une de ces places accord��es si lib��ralement par l'Etat �� ses anciens serviteurs; celles-l�� apportent dans la vie civile l'exemple de toutes les qualit��s militaires. Elles nous pr��parent une g��n��ration forte et saine, ornement de nos soci��t��s de gymnastique et de nos orph��ons; et le jour venu, elles n'h��siteraient pas, comme les m��res Spartiates, �� envoyer leurs fils au combat. Elles leur mettraient elles-m��mes dans la main l'arme vengeresse, en criant, sans palir:
--Voil�� le sabre de ton p��re!
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Il est temps de conclure.
Que reste-t-il de l'oeuvre de M. Descaves?
Dans l'opinion publique, elle est jug��e. Ce n'est pas seulement un mauvais livre, c'est une mauvaise action. Les esprits, un instant troubl��s par l'audace des attaques contre notre arm��e, se sont heureusement rass��r��n��s. Le peuple fran?ais tout entier sait qu'il peut avoir confiance
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