Les voix intimes | Page 6

J.-B. Caouette
l'insecte et l'embryon!
Le riche a ses oiseaux qu'�� prix d'or il ach��te,?Oiseaux bariol��s comme les arcs-en-ciel,?Qui soupirent leurs chants, ainsi qu'une fillette,?Pour de l��gers gateaux ou des rayons de miel.
L'hirondelle se rit des na?ves caresses?Que le riche prodigue �� ses oiseaux aim��s;?La libert��, voil�� sa corbeille d'ivresses!?Elle aime le grand air et les nids parfum��s.
Elle habite partout: la terre est sa patrie.?Des rivages du Gange aux bords du Saint-Laurent,?Le laboureur l'accueille avec idolatrie,?Car cet oiseau, pour lui, c'est plus qu'un conqu��rant!
Puis quand le morne hiver, cet h?te impitoyable,?D��roule sur nos pr��s son tapis de frimas;?Quand le nid des amours devient inhabitable,?Elle prend son essor, vers de plus chauds climats.
Poussant son vol altier �� travers les empires,?Les fleuves, les d��serts, les pics vertigineux,?Elle berce en volant, sur l'aile des z��phires?Ses suaves accords qui montent vers les cieux.
Mais vienne le printemps avec ses nids de mousse,?Son radieux soleil, ses bosquets enchant��s,?On la voit aussit?t, comme une amante douce,?Joyeuse, revenir aux lieux qu'elle a quitt��s.
Puiss��-je encor longtemps, ? gentille hirondelle,?��couter ta romance et tes cris de bonheur!?Ah! reviens sous nos cieux, messag��re fid��le,?Mettre un rayon d'espoir dans notre pauvre coeur!
Juin 1878.
A MON P��RE
Quand la premi��re fleur au champ des morts rayonne,?J'aime �� te visiter, ? modeste colonne,?Qui rappelles le nom de mon p��re ch��ri;?Devant toi je m'incline en fermant les paupi��res,?Et mon ame redit de ferventes pri��res?Pour le chr��tien qui dort sous ce gazon fleuri.?M��prisant les honneurs que l'orgueilleux envie,?Sans fiel il traversa le sentier de la vie?En pratiquant toujours la foi de ses a?eux.?Il n'aura pas sa place aux pages de l'histoire,?Mais son nom restera grav�� dans la m��moire?Des plus pauvres que lui qu'il aida de son mieux.
Il est l��, maintenant, sous quelques pieds de sable,?Cet honn��te vieillard, doux, g��n��reux, affable,?Qui ne faillit jamais aux r��gles de l'honneur.?Chr��tiens, qui visitez ce sombre coin de terre,?O�� l'oiseau, plein d'��moi, gazouille avec myst��re,?Ah! daignez pour mon p��re implorer le Seigneur!
12 juillet 1883.
BOUQUET DE VIOLETTES
L'��P��E ET LA CHARRUE
Nos a?eux, sur ce sol, avec leur fi��re ��p��e?Ont ��crit ce grand mot: civilisation!?Nous, avec la charrue, achevons l'��pop��e?Par ce terme viril: colonisation!
LA PRESSE
La presse, c'est le phare illuminant le monde,?Le phare qui r��pand sa lumi��re f��conde?Dans les nombreux esprits o�� l'erreur existait.?Mais la mauvaise presse attaque la morale?Sape l'autorit��, provoque le scandale?Et renverserait tout, si Dieu ne l'arr��tait!
RICHESSE ET PAUVRET��
De la richesse na?t quelquefois l'avarice,?Et le coeur de l'avare est toujours malheureux;?Mais de la pauvret�� jamais ne vient ce vice?Voil�� pourquoi le pauvre est si souvent joyeux.
L'ORPHELINE ET SA M��RE
Une orpheline, un jour, demandait �� sa m��re?Pourquoi, soir et matin, elle priait J��sus??C'est que, r��pondit-elle, en lui je vois un p��re?Qui remplace celui que tu n'embrasse plus!
LE DOIGT DE DIEU
Par un froid de d��cembre, une tremblante m��re?Chez un riche orgueilleux alla tendre la main;?Le riche en blasph��mant repoussa sa pri��re,?Mais l'ange de la mort le foudroya soudain.
LA RECONNAISSANCE
Tout bienfaiteur a droit �� la reconnaissance;?L'��tre supr��me �� qui nous devons l'existence
A les pr��mices de ce droit.?C'est un devoir auquel chaque bienfait nous lie,?Et l'ingrat est un monstre indigne de la vie,
Un ��tre �� l'esprit trop ��troit!
MA POLITIQUE
Ma politique �� moi, voulez-vous la conna?tre??--Non, dites-vous?--Alors, ce sera plus t?t fait!?D'ailleurs, je vous dirais qu'elle est encore �� na?tre:?Quoi! cela vous ��tonne? et pourtant c'est un fait.
A NOS FR��RES EXIL��S
O fr��res, qui vivez loin de notre patrie?Et qui gardez encore avec idolatrie?Les coutumes, les moeurs et la foi des a?eux,?Soyez b��nis! Nos coeurs caressent l'esp��rance?Qu'un jour vous reviendrez dans la Nouvelle-France?Partager nos travaux et leurs fruits glorieux!
AH! LES ENFANTS!
B��b�� fait le malin depuis une heure enti��re,?Et la faible maman ne peut le ma?triser.?Soudain le p��re arrive et se met en col��re,?Mais b��b�� l'adoucit avec un seul baiser...
LES PARVENUS
Il est des parvenus qui croient, dans leur folie,?Que la toilette et l'or ��clipsent le g��nie,?Et que tous leurs d��sirs doivent ��tre exauc��s.?Erreur! car ici-bas le g��nie est le ma?tre,?Et quand ces pauvres sots s'efforcent de para?tre,?Ils sont pris en piti�� par les hommes sens��s!
TEL P��RE, TEL FILS
Autrefois, j'ai connu, tout pr��s de cette ville,?Un gamin de neuf ans qui blasph��mait d��j��.??Enfant, lui dis-je un jour, cette habitude est vile.??Monsieur, r��pondit-il, je fais comme papa!?
LE MOT PATRIE
Le mot patrie est doux �� l'oreille de l'homme;?L'enfant, sans le comprendre, avec amour le nomme;?L'adulte en l'entendant sent palpiter son coeur.?A ce mot nous volons sur le champ de bataille,?Et pour lui nous bravons le fer de la mitraille;?Ce mot veut dire enfin: pays, famille, honneur!
22 octobre 1887.
LA SAINT-JEAN-BAPTISTE
A M. AM��D��E ROBITAILLE?Pr��sident g��n��ral de la soci��t�� St-Jean-Baptiste.
Quand brille �� l'horizon le jour de la patrie,?Les Canadiens-Fran?ais, l'ame toute attendrie,?C��l��brent des a?eux les vertus, les exploits;?Et, l��guant �� l'oubli tout ce qui les divise,?Ils suivent l'��tendard qui porte leur devise:??Nos institutions, notre langue et nos lois!?
Ils marchent, le front haut, sur ce sol o�� leurs p��res?Ont pos�� les jalons de ces villes prosp��res?Que le touriste admire aux
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