femmes de la haute, voil�� tout.
--As-tu fait quelque supposition au sujet de leur s��jour dans cette maison isol��e?
--Ah! ?a! oui, j'en ai fait une.
--Laquelle?
--Ce n'est pas la peine de me regarder comme si tu allais me poignarder! Tu m'interroges, je r��ponds, et bien franchement encore.... J'ai suppos��... on a le droit de supposer... que la plus jeune avait eu un malheur, et que, pour cacher les suites du malheur...
--Assez! dit encore Biscarre.
Il ��tait livide.
--Ecoute-moi: Si jamais un mot sort de ta bouche, si jamais tu commets une sottise quelconque, si tu fais, m��me en face de moi, une allusion �� cette aventure, aussi vrai que je m'appelle Biscarre, roi des Loups, tu es un homme mort!
Le g��ant parut mal �� l'aise. Il para?t que cette menace avait un sens pr��cis.
--C'est convenu, balbutia-t-il, on se taira.
--J'y compte. Maintenant suis-moi, et en route.
--O�� allons-nous?
--A la maison isol��e.
--Bah! l'affaire, c'est ?a?
--Pas de questions.
--Cependant, il faut que je sache ce que j'aurai �� faire.
--Presque rien. Tu es s?r que la jeune dame est seule avec la paysanne?
--Oh! �� cette heure-ci, tout ?a dort; �� moins que le mioche ne les tienne ��veill��es.
--A mon signal, tu te jetteras sur la vieille.
--Et qu'est-ce que je lui ferai? fit Diouloufait avec le mouvement de tordre le cou �� un poulet.
--Tu l'emp��cheras de crier, de remuer.
--?a, c'est facile; mais faudra-t-il aller jusqu'au bout?
--Comme tu voudras.
--Bon.
--J'ai besoin de rester seul avec la femme, j'ai �� lui parler sans t��moins.
--Personne ne te g��nera.
--Dans une heure, nous aurons atteint une baie dans laquelle un canot nous attend, et quand, �� l'aube, le canon de la citadelle annoncera l'��vasion de Biscarre, nous serons loin.
Un instant apr��s, les deux hommes descendaient lentement la pente du roc et se dirigeaient du c?t�� du Beausset.
IV
MATHILDE ET MARIE
La maison �� laquelle les deux for?ats venaient de faire allusion se trouvait sur le coteau qui s'appuyait, �� l'orient, sur la masse des rocs d'Ollioules.
A vrai dire, cette batisse avait droit tout au plus au titre de chaumi��re, avec ses murs de pis��, son toit de paille, ses deux fen��tres ��troites et incommodes, sa porte branlante et mal ferm��e.
Et cependant c'��tait l�� que s'��tait r��fugi��e la fille cadette de M. de Mauvillers, de celui-l�� m��me qui venait de condamner �� mort Jacques de Costebelle.
Triste roman, que celui-l��, et qui peut se r��sumer en quelques lignes.
M. de Mauvillers ��tait rest�� veuf de bonne heure avec ses deux filles, Mathilde et Marie.
Absorb�� par les soins de son ambition, il s'��tait peu pr��occup�� de l'��ducation de ses enfants, estimant que le plus important serait, au jour venu, de les marier dans d'honorables conditions, ce qui signifiait, dans l'esprit de M. de Mauvillers, qu'elles devaient former des alliances utiles �� ses propres projets.
M. de Mauvillers r��vait le minist��re, la pairie. Ses filles pouvaient l'aider �� atteindre ce but. Coeur sec et intelligence quasi brutale, il n'avait jamais ��prouv�� le moindre sentiment d'affection vraie, et ses ennemis disaient �� voix basse--car il ��tait redout��--que sa femme ��tait morte de chagrin.
Il est des ames aimantes que l'��go?sme tue plus s?rement que le poison.
Mathilde et Marie s'��taient donc trouv��es livr��es �� elles-m��mes. Leurs caract��res s'��taient d��velopp��s sans direction effective, sans contr?le efficace.
M. de Mauvillers n'exigeait d'elles que le respect. Les banalit��s de l'amour paternel restaient pour lui lettre morte, temps perdu, vaines d��monstrations. Qu'on se levat lorsqu'il entrait, qu'on s'inclinat sans un mot devant ses volont��s quelles qu'elles fussent, rien de plus. Il se croyait p��re parce qu'il dominait.
Ainsi que nous l'avons dit, il avait contract�� vis-��-vis de M. de Costebelle les plus grandes obligations. Sa fortune personnelle, absolument compromise pendant l'��migration, avait ��t�� r��tablie grace au concours du p��re de Jacques, homme honn��te et bon dans toute l'acception du mot, et qui avait conserv�� jusqu'�� sa mort cette illusion que M. de Mauvillers ��tait une ame sto?que et digne des temps anciens. Il n'avait pas devin�� que la fid��lit�� gard��e par M. de Mauvillers �� la cause des Bourbons, m��me lorsque l'empire offrait carri��re �� son ambition, n'avait pour motif r��el que la prescience intuitive de la chute prochaine du colosse. Il est des temps o�� l'attente et la patience sont des habilet��s.
M. de Costebelle laissait en mourant deux fils: l'un, Fr��d��ric, officier dans l'arm��e royale, et Jacques, ame d'artiste, vivace, exalt��e, et qui ne semblait p��trie que pour la lutte.
Jacques inqui��tait M. de Costebelle. En vain il avait tent�� de r��gulariser cette fougue, d'endiguer cette ��nergie. Mais sa s��v��rit�� paternelle se brisait bient?t, devant les brillantes qualit��s de ce coeur chaud et enthousiaste.
Cependant, �� son lit de mort, M. de Costebelle avait suppli�� son ami de Mauvillers de veiller sur ce fils bien-aim��. Il esp��rait que la froide raison du magistrat parviendrait �� calmer cette excitabilit�� presque maladive.
M. de Mauvillers promit.
Et voici comment il tint sa promesse.
Reconnaissant �� Jacques un v��ritable talent d'orateur,
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