est mort, de quoi?...
Se serait-il laissé fluer de poésie....?Serait-il mort de chic, de boire, ou de phthisie, Ou, peut-être, après tout: de rien ...
ou bien de Moi.
DéCLIN
Comme il était bien, Lui, ce Jeune plein de sève!?Apre à la vie O Gué!... et si doux en son rêve.?Comme il portait sa tête ou la couchait ga?ment!?Hume-vent à l'amour!... qu'il passait tristement.
Oh comme il était Rien!...--Aujourd'hui, sans rancune?Il a vu lui sourire, au retour, la Fortune;?Lui ne sourira plus que d'autrefois; il sait?Combien tout cela co?te et comment ?a se fait.
Son Coeur a pris du ventre et dit bonjour en prose.?Il est coté fort cher ... ce Dieu c'est quelque chose;?Il ne va plus les mains dans les poches tout nu....
Dans sa gloire qu'il porte en paletot funèbre,?Vous le reconna?trez fini, banal, célèbre....?Vous le reconna?trez, alors, cet inconnu.
BONSOIR
Et vous viendrez alors, imbécile caillette,?Taper dans ce miroir clignant qui se paillette?D'un éclis d'or, accroc de l'astre jaune, éteint?Vous verrez un bijou dans cet éclat de tain
Vous viendrez à cet homme, à son reflet mièvre?Sans chaleur.... Mais, au jour qu'il dardait la fièvre, Vous n'avez rien senti, vous qui--midi passé--?Tombez dans ce rayon tombant qu'il a laissé.
Lui ne vous conna?t plus, Vous, l'Ombre déjà vue,?Vous qu'il avait couchée en son ciel toute nue,?Quand il était un Dieu!... Tout cela--n'en faut plus.--
Croyez--Mais lui n'a plus ce mirage qui leurre,?Pleurez--Mais il n'a plus cette corde qui pleure.?Ses chants ...--C'était d'un autre; il ne les a pas plus.
LE POèTE CONTUMACE
Sur la c?te d'ARMOR,--Un ancien vieux couvent,?Les vents se croyaient là dans un moulin-à-vent,
Et les anes de la contrée,?Au lierre rapé, venaient raper leurs dents?Contre un mur si troué que, pour entrer dedans,
On n'aurait pu trouver l'entrée.
--Seul--mais toujours debout avec un rare aplomb,?Crénelé comme la machoire d'une vieille,?Son toit à coups-de-poing sur le coin de l'oreille,?Aux corneilles bayant, se tenait le donjon,
Fier toujours d'avoir eu, dans le temps, sa légende.... Ce n'était plus qu'un nid à gens de contrebande,?Vagabonds de nuit, amoureux buissonniers,?Chiens errants, vieux rats, fraudeurs et douaniers.
--Aujourd'hui l'h?te était de la borgne tourelle,?Un Poète sauvage, avec un plomb dans l'aile,?Et tombé là parmi les antiques hiboux?Qui l'estimaient d'en haut.--Il respectait leurs trous,-- Lui, seul hibou payant, comme son bail le porte: Pour vingt-cinq écus l'an, dont: remettre une porte.--
Pour les gens du pays, il ne les voyait pas:?Seulement, en passant, eux regardaient d'en bas,
Se montrant du nez sa fenêtre;?Le curé se doutait que c'était un lépreux;?Et le maire disait:--Moi, qu'est-ce que j'y peux,
C'est plut?t un Anglais ... un Etre.
Les femmes avaient su--sans doute par les buses,?Qu'il vivait en concubinage avec des Muses!...?Un hérétique enfin.... Quelque Parisien?De Paris ou d'ailleurs.--Hélas! on n'en sait rien.--?Il était invisible; et, comme ses Donzelles?Ne s'affichaient pas trop, on ne parla plus d'elles.
--Lui, c'était simplement un long flaneur, sec, pale;?Un ermite-amateur, chassé par la rafale....?Il avait trop aimé les beaux pays malsains?Condamné des huissiers, comme des médecins,?Il avait posé là, seul et cherchant sa place?Pour mourir seul ou pour vivre par contumace....
Faisant, d'un à-peu-près d'artiste,
Un philosophe d'à peu près,
Raleur de soleil ou de frais,
En dehors de l'humaine piste.
Il lui restait encore un hamac, une vielle,?Un barbet qui dormait sous le nom de Fidèle;?Non moins fidèle était, triste et doux comme lui,?Un autre compagnon qui s'appelait l'Ennui.
Se mourant en sommeil, il se vivait en rêve.?Son rêve était le flot qui montait sur la grève,
Le flot qui descendait;?Quelquefois, vaguement, il se prenait attendre....?Attendre quoi ... le flot monter--le flot descendre--
Ou l'Absente.... Qui sait?
Le sait-il bien lui-même?... Au vent de sa guérite,?A-t-il donc oublié comme les morts vont vite,?Lui, ce viveur vécu, revenant égaré,?Cherche-t-il son follet, à lui, mal enterré?
--Certe, Elle n'est pas loin, celle après qui tu brames, O Cerf de Saint-Hubert! Mais ton front est sans flammes.... N'apparais pas, mon vieux, triste et faux déterré....?Fais le mort si tu peux.... Car Elle t'a pleuré!
--Est-ce qu'il pouvait, Lui!... n'était-il pas poète.... Immortel comme un autre?... Et dans sa pauvre tête?Déménagée, encor il sentait que les vers?Hexamètres faisaient les cent pas de travers.
--Manque de savoir-vivre extrême--il survivait--?Et--manque de savoir-mourir--il écrivait:
?C'est un être passé de cent lunes, ma Chère,?En ton coeur poétique, à l'état légendaire.?Je rime, donc je vis ... ne crains pas, c'est à blanc. --Une coquille d'hu?tre en rupture de banc!--?Oui, j'ai beau me palper: c'est moi!--Dernière faute--?En route pour les cieux--car ma niche est si haute!--?Je me suis demandé, prêt à prendre l'essor:?Tête ou pile ...--Et voilà--je me demande encor....?
?C'est à toi que je fis mes adieux à la vie,?A toi qui me pleuras, jusqu'à me faire envie?De rester me pleurer avec toi. Maintenant?C'est joué,
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