Les amours jaunes | Page 7

Tristan Corbière
est mort, de quoi?...
Se serait-il laiss�� fluer de po��sie....?Serait-il mort de chic, de boire, ou de phthisie, Ou, peut-��tre, apr��s tout: de rien ...
ou bien de Moi.
D��CLIN
Comme il ��tait bien, Lui, ce Jeune plein de s��ve!?Apre �� la vie O Gu��!... et si doux en son r��ve.?Comme il portait sa t��te ou la couchait ga?ment!?Hume-vent �� l'amour!... qu'il passait tristement.
Oh comme il ��tait Rien!...--Aujourd'hui, sans rancune?Il a vu lui sourire, au retour, la Fortune;?Lui ne sourira plus que d'autrefois; il sait?Combien tout cela co?te et comment ?a se fait.
Son Coeur a pris du ventre et dit bonjour en prose.?Il est cot�� fort cher ... ce Dieu c'est quelque chose;?Il ne va plus les mains dans les poches tout nu....
Dans sa gloire qu'il porte en paletot fun��bre,?Vous le reconna?trez fini, banal, c��l��bre....?Vous le reconna?trez, alors, cet inconnu.
BONSOIR
Et vous viendrez alors, imb��cile caillette,?Taper dans ce miroir clignant qui se paillette?D'un ��clis d'or, accroc de l'astre jaune, ��teint?Vous verrez un bijou dans cet ��clat de tain
Vous viendrez �� cet homme, �� son reflet mi��vre?Sans chaleur.... Mais, au jour qu'il dardait la fi��vre, Vous n'avez rien senti, vous qui--midi pass��--?Tombez dans ce rayon tombant qu'il a laiss��.
Lui ne vous conna?t plus, Vous, l'Ombre d��j�� vue,?Vous qu'il avait couch��e en son ciel toute nue,?Quand il ��tait un Dieu!... Tout cela--n'en faut plus.--
Croyez--Mais lui n'a plus ce mirage qui leurre,?Pleurez--Mais il n'a plus cette corde qui pleure.?Ses chants ...--C'��tait d'un autre; il ne les a pas plus.
LE PO��TE CONTUMACE
Sur la c?te d'ARMOR,--Un ancien vieux couvent,?Les vents se croyaient l�� dans un moulin-��-vent,
Et les anes de la contr��e,?Au lierre rap��, venaient raper leurs dents?Contre un mur si trou�� que, pour entrer dedans,
On n'aurait pu trouver l'entr��e.
--Seul--mais toujours debout avec un rare aplomb,?Cr��nel�� comme la machoire d'une vieille,?Son toit �� coups-de-poing sur le coin de l'oreille,?Aux corneilles bayant, se tenait le donjon,
Fier toujours d'avoir eu, dans le temps, sa l��gende.... Ce n'��tait plus qu'un nid �� gens de contrebande,?Vagabonds de nuit, amoureux buissonniers,?Chiens errants, vieux rats, fraudeurs et douaniers.
--Aujourd'hui l'h?te ��tait de la borgne tourelle,?Un Po��te sauvage, avec un plomb dans l'aile,?Et tomb�� l�� parmi les antiques hiboux?Qui l'estimaient d'en haut.--Il respectait leurs trous,-- Lui, seul hibou payant, comme son bail le porte: Pour vingt-cinq ��cus l'an, dont: remettre une porte.--
Pour les gens du pays, il ne les voyait pas:?Seulement, en passant, eux regardaient d'en bas,
Se montrant du nez sa fen��tre;?Le cur�� se doutait que c'��tait un l��preux;?Et le maire disait:--Moi, qu'est-ce que j'y peux,
C'est plut?t un Anglais ... un Etre.
Les femmes avaient su--sans doute par les buses,?Qu'il vivait en concubinage avec des Muses!...?Un h��r��tique enfin.... Quelque Parisien?De Paris ou d'ailleurs.--H��las! on n'en sait rien.--?Il ��tait invisible; et, comme ses Donzelles?Ne s'affichaient pas trop, on ne parla plus d'elles.
--Lui, c'��tait simplement un long flaneur, sec, pale;?Un ermite-amateur, chass�� par la rafale....?Il avait trop aim�� les beaux pays malsains?Condamn�� des huissiers, comme des m��decins,?Il avait pos�� l��, seul et cherchant sa place?Pour mourir seul ou pour vivre par contumace....
Faisant, d'un ��-peu-pr��s d'artiste,
Un philosophe d'�� peu pr��s,
Raleur de soleil ou de frais,
En dehors de l'humaine piste.
Il lui restait encore un hamac, une vielle,?Un barbet qui dormait sous le nom de Fid��le;?Non moins fid��le ��tait, triste et doux comme lui,?Un autre compagnon qui s'appelait l'Ennui.
Se mourant en sommeil, il se vivait en r��ve.?Son r��ve ��tait le flot qui montait sur la gr��ve,
Le flot qui descendait;?Quelquefois, vaguement, il se prenait attendre....?Attendre quoi ... le flot monter--le flot descendre--
Ou l'Absente.... Qui sait?
Le sait-il bien lui-m��me?... Au vent de sa gu��rite,?A-t-il donc oubli�� comme les morts vont vite,?Lui, ce viveur v��cu, revenant ��gar��,?Cherche-t-il son follet, �� lui, mal enterr��?
--Certe, Elle n'est pas loin, celle apr��s qui tu brames, O Cerf de Saint-Hubert! Mais ton front est sans flammes.... N'apparais pas, mon vieux, triste et faux d��terr��....?Fais le mort si tu peux.... Car Elle t'a pleur��!
--Est-ce qu'il pouvait, Lui!... n'��tait-il pas po��te.... Immortel comme un autre?... Et dans sa pauvre t��te?D��m��nag��e, encor il sentait que les vers?Hexam��tres faisaient les cent pas de travers.
--Manque de savoir-vivre extr��me--il survivait--?Et--manque de savoir-mourir--il ��crivait:
?C'est un ��tre pass�� de cent lunes, ma Ch��re,?En ton coeur po��tique, �� l'��tat l��gendaire.?Je rime, donc je vis ... ne crains pas, c'est �� blanc. --Une coquille d'hu?tre en rupture de banc!--?Oui, j'ai beau me palper: c'est moi!--Derni��re faute--?En route pour les cieux--car ma niche est si haute!--?Je me suis demand��, pr��t �� prendre l'essor:?T��te ou pile ...--Et voil��--je me demande encor....?
?C'est �� toi que je fis mes adieux �� la vie,?A toi qui me pleuras, jusqu'�� me faire envie?De rester me pleurer avec toi. Maintenant?C'est jou��,
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