Les Origines et la Jeunesse de Lamartine | Page 7

Pierre de Lacretelle
Dumont, secrétaire du roi.]
Quant aux deux fils, l'a?né, Philippe-étienne, fut l'auteur de la branche a?née de Lamartine, dite d'Hurigny, éteinte dans les males à la fin du XVIIIe siècle, et le cadet, Jean-Baptiste, de la branche de Montceau dont descend le poète.
Lamartine d'Hurigny.
Hurigny est une ancienne chatellenie royale dépendant des domaines du roi, située dans le canton nord de Macon non loin de la ville. En 1510, la terre d'Hurigny avait été inféodée en faveur de Philippe Margot, conseiller ma?tre des comptes à Dijon. Au milieu du XVIe siècle, la seigneurie passa aux mains de la famille Seyvert; en 1665, leur héritier, Jacques Lestouf de Pradines la vendit à Philippe-étienne, qui, en 1672, exer?a une reprise de fief.
Philippe-étienne naquit vraisemblablement à la fin de 1622. Il succéda à son père en 1656 dans son office de conseiller et secrétaire du roi, mais résigna ses fonctions quelques années après, le 14 janvier 1663. Il avait épousé, le 14 juin 1657, Claudine de la Roüe, fille de feu noble Antoine de la Roüe, avocat à Macon, et de demoiselle Marie Galopin, sa veuve.
De cette union naquirent deux fils et quatre filles: Ursule (3 janvier 1677--7 mars 1746), mariée le 7 novembre 1696 à Antoine Desbois, grand bailli d'épée du Maconnais et capitaine du chateau de Macon[16]; Marie, morte jeune (5--14 février 1602); Marie et Marie-Anne, l'une religieuse au couvent de la Bruyère (1605--?), l'autre ursuline à Macon. Quant aux fils, l'a?né, Philippe, né le 26 ao?t 1658, fut marié le 7 juin 1704 à Anne Constant, fille d'Antoine Constant, échevin de Lyon en 1697-98, et de Anne Mollien[17]. Il n'en eut pas d'enfants, et mourut le 20 octobre 1747. Tous les biens paternels qui devaient lui revenir en sa qualité d'a?né, furent transmis à son cadet, Jean-Baptiste, né le 19 octobre 1663.
[Note 16: La famille Desbois, actuellement représentée par les familles de Murard, de Surigny et de la Forestille, est issue de Gabriel Desbois, bourgeois de Cluny à la fin du XVIe siècle, dont le petit-fils, Pierre Desbois, seigneur de la Cailloterie, fut anobli en 16435 par l'achat d'une charge de secrétaire du roi.
à partir d'Antoine Desbois, la charge de grand bailli d'épée du Maconnais se transmit de père en fils dans la famille jusqu'à la Révolution.]
[Note 17: Anne Constant (?--27 sept. 1757) était fille d'Antoine Constant (1641-1716), échevin de Lyon en 1697-98, et de Anne Mollien. (Cf. Jouvencel, l'Assemblée de la noblesse de la sénéchaussée de Lyon en 1789. Lyon, 1907.)]
Ce fut Jean-Baptiste qui, le premier des Lamartine, rehaussa le nom du prestige, si grand à l'époque, de la noblesse d'épée, puisqu'après avoir servi quelque temps cornette dans Lande-dragons, il acheta le 25 octobre 1689 une compagnie dans le régiment de Gévaudan-dragons. Il quitta l'armée pour épouser le 26 février 1696 éléonore Bernard, d'une très ancienne famille maconnaise, fille de Philibert, seigneur de la Vernette, conseiller du roi au siège et présidial de Macon[18], et de Jeanne Bollioud, qui lui donna une fille, Fran?oise (1700--1720), et deux fils, dont l'a?né, Philibert, né le 15 juillet 1698, fut capitaine au régiment de Piémont, et mourut chevalier de Saint-Louis le 8 janvier 1789, sans avoir été marié.
[Note 18: La famille Bernard est une des plus vieilles du pays. Un Philippe Bernard, conseiller au parlement de Paris, seigneur de la Vernette, fut envoyé en 1583 par Henri III comme ambassadeur auprès de la république de Venise. Nicolas Bernard était capitaine de Macon en 1502; Jean Bernard, son fils, était écuyer de Catherine de Médicis par brevet du 30 juin 1580.]
Le cadet, Jean-Baptiste, dernier seigneur d'Hurigny, naquit en 1703. Il servit d'abord comme volontaire dans le régiment de Villeroy où il devint capitaine et chevalier de Saint-Louis. Il épousa, le 8 mars 1735, Anne de Lamartine de Montceau, sa cousine, et mourut le 10 avril 1757, n'ayant eu de son mariage qu'un fils, Louis Fran?ois, né le 26 février 1748, mort jeune, et cinq filles.
L'a?née, Jeanne-Sibylle-Philippine, née le 7 février 1736, épousa le 16 février 1756 Pierre de Montherot de Montferrands[19]. La cadette, Marianne (31 oct. 1737--?) épousa, le 25 février 1759, Pierre Desvignes de Davayé; une autre, Ursule (6 déc. 1741--?), fut mariée le 2 septembre 1761 à Antoine Patissier de la Forestille, capitaine au régiment de Piémont. Quant aux deux autres, Marie-Philiberte (7 février 1739--?) et Fran?oise-Marie (15 nov. 1742--?), elles furent toutes deux religieuses à Macon.
[Note 19: M. Charles de Montherot, petit-neveu du poète et possesseur du chateau de Saint-Point, descend donc à la fois des Lamartine d'Hurigny et des Lamartine de Montceau, puisqu'un petit-fils de Jeanne-Sibylle de Lamartine épousa en 1820 une des soeurs du poète.]
à la mort de Philibert de Lamartine, survenue en 1789, la branche a?née se trouva donc éteinte dans les males; la seigneurie d'Hurigny, avec les domaines et chateau qui en dépendaient, avait été constituée en dot
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