Les Indes Noires | Page 9

Jules Verne
de vous le dire lui-m��me.
-- Mais tu le sais ?...
-- Je le sais.
-- Eh bien, Harry, je ne t'en demande pas plus. En route donc, car j'ai hate de causer avec Simon Ford. -- A propos, o�� demeure-t-il ?
-- Dans la mine.
-- Quoi ! Dans la fosse Dochart ?
-- Oui, monsieur Starr, r��pondit Harry Ford.
-- Comment ! ta famille n'a pas quitt�� la vieille mine depuis la cessation des travaux ?
-- Pas un jour, monsieur Starr. vous connaissez le p��re. C'est l�� qu'il est n��, c'est l�� qu'il veut mourir !
-- Je comprends cela, Harry... Je comprends cela ! Sa houill��re natale ! Il n'a pas voulu l'abandonner ! Et vous vous plaisez l�� ?...
-- Oui, monsieur Starr, r��pondit le jeune mineur, car nous nous aimons cordialement, et nous n'avons que peu de besoins !
-- Bien, Harry, dit l'ing��nieur. En route ! ?
Et James Starr, suivant le jeune homme, se dirigea �� travers les rues de Callander.
Dix minutes apr��s, tous deux avaient quitt�� la ville.
[1] Il faut, d'ailleurs, remarquer que toutes ces plantes, dont les enpreintes ont ��t�� retrouv��es, appartiennent aux esp��ces aujourd'hui r��serv��es aux zones ��quatoriales du globe. On peut donc conclure que, �� cette ��poque, la chaleur ��tait ��gale sur toute la terre, soit qu'elle y f?t apport��e par des courants d'eaux chaudes, soit que les feux interieurs se fissent sentir �� sa surface �� travers la cro?te poreuse. Ainsi s'explique la formation de gisements carbonif��res sous toutes les latitudes terestres.
[2]Voici, en tenant compte de la progression de la consmation de la houille, ce que le derniers calculs assignent, en Europe, �� l'��puisement des combustibles min��raux:
France dans 1140 ans.
Angleterre -- 800 --
Belgique -- 750 --
Allemagne -- 300 --
En Am��rique, �� raison de 500 millions de tonnes annuellement, le gites pourraient produire du charbon pendant 6000.
IV
La fosse Dochart
Harry Ford ��tait un grand gar?on de vingt-cinq ans, vigoureux, bien d��coupl��. Sa physionomie un peu s��rieuse, son attitude habituellement pensive, l'avaient, d��s son enfance, fait remarquer entre ses camarades de la mine. Ses traits r��guliers, ses yeux profonds et doux, ses cheveux assez rudes, plut?t chatains que blonds, le charme naturel de sa personne, tout concordait �� en faire le type accompli du Lowlander, c'est-��-dire un superbe sp��cimen de l'��cossais de la plaine. Endurci presque d��s son bas age au travail de la houill��re, c'��tait, en m��me temps qu'un solide compagnon, une brave et bonne nature. Guid�� par son p��re, pouss�� par ses propres instincts, il avait travaill��, il s'��tait instruit de bonne heure, et, �� un age o�� l'on n'est gu��re qu'un apprenti, il ��tait arriv�� �� se faire quelqu'un -- l'un des premiers de sa condition --, dans un pays qui compte peu d'ignorants, car il fait tout pour supprimer l'ignorance. Si, pendant les premi��res ann��es de son adolescence, le pic ne quitta pas la main d'Harry Ford, n��anmoins le jeune mineur ne tarda pas �� acqu��rir les connaissances suffisantes pour s'��lever dans la hi��rarchie de la houill��re, et il aurait certainement succ��d�� �� son p��re en qualit�� d'overman de la fosse Dochart, si la mine n'e?t pas ��t�� abandonn��e.
James Starr ��tait un bon marcheur encore, et, cependant, il n'aurait pas suivi facilement son guide, si celui-ci n'e?t mod��r�� son pas.
La pluie tombait alors avec moins de violence. Les larges gouttes se pulv��risaient avant d'atteindre le sol. C'��taient plut?t des rafales humides, qui couraient dans l'air, soulev��es par une fra?che brise.
Harry Ford et James Starr -- le jeune homme portant le l��ger bagage de l'ing��nieur -- suivirent la rive gauche du fleuve pendant un mille environ. Apr��s avoir long�� sa plage sinueuse, ils prirent une route qui s'enfon?ait dans les terres sous les grands arbres ruisselants. De vastes paturages se d��veloppaient d'un c?t�� et de l'autre, autour de fermes isol��es. Quelques. troupeaux paissaient tranquillement l'herbe toujours verte de ces prairies de la basse ��cosse. C'��taient des vaches sans cornes, ou de petits moutons �� laine soyeuse, qui ressemblaient aux moutons des bergeries d'enfants. Aucun berger ne se laissait voir, abrit�� qu'il ��tait sans doute dans quelque creux d'arbre; mais le ? colley ?, chien particulier �� cette contr��e du Royaume-Uni et renomm�� pour sa vigilance, r?dait autour du paturage.
Le puits Yarow ��tait situ�� �� quatre milles environ de Callander. James Starr, tout en marchant, ne laissait pas d'��tre impressionn��. Il n'avait pas revu le pays depuis le jour o�� la derni��re tonne des houill��res d'Aberfoyle avait ��t�� vers��e dans les wagons du railway de Glasgow. La vie agricole rempla?ait, maintenant, la vie industrielle, toujours plus bruyante, plus active. Le contraste ��tait d'autant plus frappant que, pendant l'hiver, les travaux des champs subissent une sorte de ch?mage. Mais autrefois, en toute saison, la population des mineurs, au-dessus comme au-dessous, animait ce territoire. Les grands charrois de charbon passaient nuit et jour. Les rails, maintenant enterr��s sur leurs traverses pourries, grin?aient
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