tourbillons de fum��e noire, et sa chaudi��re ronflait sourdement. Au son de la cloche, qui ne tinta que quelques coups, les voyageurs en retard se hat��rent d'accourir. Il y avait l�� une foule de marchands, de fermiers, de ministres, ces derniers reconnaissables �� leurs culottes courtes, �� leurs longues redingotes, au mince lis��r�� blanc qui cerclait leur cou.
James Starr ne fut pas le dernier �� s'embarquer. Il sauta lestement sur le pont du Prince de Galles. Bien que la pluie tombat avec violence, pas un de ces passagers ne songeait �� chercher un abri dans le salon du steam-boat. Tous restaient immobiles, envelopp��s de leurs couvertures de voyage, quelques-uns se ranimant de temps �� autre avec le gin ou le whisky de leur bouteille, -- ce qu'ils appellent ? se v��tir �� l'int��rieur ?. Un dernier coup de cloche se fit entendre, les amarres furent largu��es, et le Prince de Galles ��volua pour sortir du petit bassin, qui l'abritait contre les lames de la mer du Nord.
Le Firth of Forth, tel est le nom que l'on donne au golfe creus�� entre les rives du comt�� de Fife, au nord, et celles des comt��s de Linlilhgow, d'��dimbourg et Haddington, au sud. Il forme l'estuaire du Forth, fleuve peu important, sorte de Tamise ou de Mersey aux eaux profondes, qui, descendu des flancs ouest du Ben Lomond, se jette dans la mer �� Kincardine.
Ce ne serait qu'une courte travers��e que celle de Granton-pier �� l'extr��mit�� de ce golfe, si la n��cessit�� de faire escale aux diverses stations des deux rives n'obligeait �� de nombreux d��tours. Les villes, les villages, les cottages s'��talent sur les bords du Forth entre les arbres d'une campagne fertile. James Starr, abrit�� sous la large passerelle jet��e entre les tambours, ne cherchait pas �� rien voir de ce paysage, alors ray�� par les fines hachures de la pluie. Il s'inqui��tait plut?t d'observer s'il n'attirait pas sp��cialement l'attention de quelque passager. Peut-��tre, en effet, l'auteur anonyme de la seconde lettre ��tait-il sur le bateau. Cependant, l'ing��nieur ne put surprendre aucun regard suspect.
Le Prince de Galles, en quittant Granton-pier, se dirigea vers l'��troit pertuis qui se glisse entre les deux pointes de Southoueensferry et North-oueensferry, au-del�� duquel le Forth forme une sorte de lac, praticable pour les navires de cent tonneaux. Entre les brumes du fond apparaissaient, dans de courtes ��claircies, les sommets neigeux des monts Grampian.
Bient?t, le steam-boat eut perdu de vue le village d'Aberdour, l'?le de Colm, couronn��e par les ruines d'un monast��re du XIIe si��cle, les restes du chateau de Barnbougle, puis Donibristle, o�� fut assassin�� le gendre du r��gent Murray, puis l'?lot fortifi�� de Garvie. Il franchit le d��troit de oueensferry, laissa �� gauche le chateau de Rosyth, o�� r��sidait autrefois une branche des Stuarts �� laquelle ��tait alli��e la m��re de Cromwell, d��passa Blacknesscastle, toujours fortifi��, conform��ment �� l'un des articles du trait�� de l'Union, et longea les quais du petit port de Charleston, d'o�� s'exporte la chaux des carri��res de Lord Elgin. Enfin, la cloche du Prince de Galles signala la station de Crombie-Point.
Le temps ��tait alors tr��s mauvais. La pluie, fouett��e par une brise violente, se pulv��risait au milieu de ces mugissantes rafales, qui passaient comme des trombes.
James Starr n'��tait pas sans quelque inqui��tude. Le fils d'Harry Ford se trouverait-il au rendez-vous ? Il le savait par exp��rience : les mineurs, habitu��s au calme profond des houill��res, affrontent moins volontiers que les ouvriers ou les laboureurs ces grands troubles de l'atmosph��re. De Callander �� la fosse Dochart et au puits Yarow, il fallait compter une distance de quatre milles. C'��taient l�� des raisons qui pouvaient, dans une certaine mesure, retarder le fils du vieil overman. Toutefois, l'ing��nieur se pr��occupait davantage de l'id��e que le rendez-vous donn�� dans la premi��re lettre e?t ��t�� contremand�� dans la seconde. -- C'��tait, �� vrai dire, son plus gros souci.
En tout cas, si Harry Ford ne se trouvait pas �� l'arriv��e du train �� Callander, James Starr ��tait bien d��cid�� �� se rendre seul �� la fosse Dochart, et m��me, s'il le fallait, jusqu'au village d'Aberfoyle. L��, il aurait sans doute des nouvelles de Simon Ford, et il apprendrait en quel lieu r��sidait actuellement le vieil overman.
Cependant, le Prince de Galles continuait �� soulever de grosses lames sous la pouss��e de ses aubes. On ne voyait rien des deux rives du fleuve, ni du village de Crombie, ni Torryburn, ni Torry-house, ni Newmills, ni Carridenhouse, ni Ilirkgrange, ni Salt-Pans, sur la droite. Le petit port de Bowness, le port de Grangemouth, creus�� �� l'embouchure du canal de la Clyde, disparaissaient dans l'humide brouillard. Culross, le vieux bourg et les ruines de son abbaye de C?teaux, Ilinkardine et ses chantiers de construction, auxquels le steam-boat fit escale, Ayrthcastle et sa tour carr��e du XIIIe si��cle, Clackmannan et son chateau,
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