Leffrayante aventure | Page 3

Jules Lermina
intime avec son chef, ce bonhomme-l�� ne peut pas ��tre tomb�� du ciel....
--Quoi qu'il en soit, M. L��pine est furieux et j'ai subi tout �� l'heure un assaut des moins agr��ables.... Il faut s'ing��nier, chercher, trouver!...
--Entre nous, fit M. Lavaur, le sous-chef, nous savons bien que si le hasard ne s'en m��le pas, nous pataugerons dans le noir sans rien d��couvrir....
A ce moment pr��cis, et comme dans les f��eries �� certaines paroles prononc��es surgissent le personnage ou l'incident attendu, la porte du cabinet s'ouvrit et un inspecteur passa la t��te:
--Patron, est-ce que vous ��tes visible?...
--C'est selon... s'il ne s'agit pas de quelque raseur....
--C'est un Anglais... qui se dit d��tective attach�� �� la pr��fecture de l��-bas... et qui demande �� vous parler....
Le chef et son subordonn�� ��chang��rent un rapide regard. Un d��tective anglais: est-ce qu'en effet le hasard se mettrait de leur parti.
--Son nom?...
--Il m'a remis cette carte.
--Voyons....
M. Davaine prit le carr�� de bristol et lut:
--Bobby!... ce n'est pas un nom, cela! mais un sobriquet. Enfin, faites entrer....
Et il ajouta en s'adressant �� M. Laveur:
--Cela ne nous engage �� rien....
--Dois-je me retirer?
--Non, non, restez....
La porte se rouvrit et l'inspecteur reparut, pr��c��dant le personnage qu'il avait annonc��.
Celui-ci s'avan?a, le chapeau melon �� la main.
C'��tait un homme de trente ans environ, petit, mince et fluet, tr��s correctement v��tu, tout de noir, avec un col blanc qui faisait lis��r�� au-dessus de sa cravate. Visage ras��, cheveux en brosse tr��s courts, roux de cuivre. La face maigre, assez pale, les yeux petits, mais tr��s clairs.
Bien gant��, bien chauss��, en somme l'allure d'un pasteur protestant.
--M. Davaine? fit-il en s'inclinant en point d'interrogation.
--C'est moi. Monsieur est mon sous-chef, M. Lavaur. Vous pouvez parler en toute confiance. Un mot d'abord; votre carte porte ce seul mot: Bobby. Je sais assez d'anglais pour ne pas ignorer que Bob est le surnom populaire des policemen... mais, je vous prie de me faire conna?tre votre v��ritable nom....
--Monsieur, dit l'homme avec un fort accent britannique, voici ma commission officielle, d��livr��e par M. le Directeur de Scotland Yard. Elle est not��e au nom de Bobby qui est le mien... on s'appelle comme on peut....
--C'est vrai, fit M. Davaine lisant la pi��ce qui lui ��tait remise. Donc, monsieur Bobby....
--J'ajouterai, s'il vous pla?t, que ce nom est... comment dites-vous cela, en fran?ais? un peu... c��l��bre �� Londres... en raison de quelques services importants que j'ai rendus.... C'est moi qui ai arr��t�� les faux-monnayeurs de Greenwich....
--Ah! fit le chef fran?ais qui n'avait jamais entendu parler de cette affaire.
--C'est moi qui ai d��pist�� et arr��t�� M. Lewis Bird, le parricide... qui a ��t�� pendu....
--Ah!
--C'est moi qui....
--Pardon, interrompit M. Davaine d'un ton assez sec, je ne suppose pas que ce soit uniquement pour me faire l'��num��ration de vos exploits que vous ayez demand�� �� me voir....
L'Anglais se redressa, avec une dignit�� quelque peu irrit��e:
--Je tiens avant tout �� ��tre connu... chacun tient �� sa propre valeur....
--Tr��s juste... donc, monsieur Bobby, je vous tiens en l'estime que vous m��ritiez... que voulez-vous de moi?
--Permettez-moi de proc��der par ordre... posons d'abord ce principe qu'attach�� �� la police de S. M. le roi d'Angleterre et empereur des Indes, je ne suis li�� par aucune obligation, de quelque nature qu'elle soit, envers la police de la R��publique fran?aise.
Tr��s solennel, M. Bobby.
--C'est pos��, dit M. Davaine. Et apr��s?...
--De plus, reprit Bobby, la situation toute particuli��re dans laquelle je me trouve actuellement, militerait absolument contre la d��marche que je fais en ce moment... je me trouve en cong�� r��gulier et ne suis tenu �� me pr��occuper d'aucun ��v��nement, e?t-il m��me trait aux int��r��ts de mon propre pays....
Le chef de la S?ret��, qui n'��tait pas plus patient qu'il ne faut, sentait une infinie d��mangeaison de rejeter au del�� de son seuil cet individu bavard et encombrant.
Mais M. Lavaur lui adressa un l��ger signe.
L'homme ��tait un original: ceci ne prouvait pas qu'il ne p?t rendre service. Et puis le hasard! le bienheureux hasard!
--Continuez donc, chez monsieur, fit Davaine avec son plus gracieux sourire. Tout ce que vous voulez bien me communiquer est d'un int��r��t puissant et me fait bien augurer de la suite de votre discours... nous vous pr��tons toute notre attention....
Cette allocution, de forme acad��mique, plut fort �� Bobby. Enfin on le traitait avec la consid��ration m��rit��e.
De la main, M. Davaine lui avait d��sign�� une chaise: mais M. Bobby pr��f��rait rester debout, parce qu'il ne perdait rien de sa taille.
--J'ai tenu �� vous faire bien comprendre, monsieur le chef de la S?ret��, que si je me pr��sentais chez vous, c'��tait de ma propre volont��, sans y ��tre contraint par aucune obligation professionnelle... je suis tout simplement un touriste, qui est venu visiter votre Paris--une belle ville, vraiment, fit-il avec un ton de condescendance--et qu'un mouvement de g��n��rosit�� toute spontan��e entra?ne �� vous rendre un petit service....
--Trop bon, en v��rit��. Mais... seriez-vous assez aimable pour me rendre...
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