Le socialisme en danger | Page 6

Ferdinand Domela Nieuwenhuis
d��clarait-il pas qu'apr��s avoir entendu Vollmar il ��tait plus que jamais d'avis que le Congr��s devait se prononcer? Car, ajoutait-il, ?bien que Vollmar se d��fende de pr��coniser une nouvelle orientation, il la d��sire n��anmoins, et nous emprunte pour le faire, d'anciens arguments, qu'il d��tourne du reste de leur v��ritable signification?.
Il fallait une d��claration. Bebel proposa donc une r��solution con?ue en ces termes:
Le Congr��s d��clare:
Consid��rant que la conqu��te du pouvoir politique est le premier et principal but vers lequel doit aspirer tout mouvement prol��taire conscient; que cependant la conqu��te du pouvoir politique ne peut ��tre l'oeuvre d'un moment, d'une surprise donnant imm��diatement la victoire, mais doit ��tre obtenue par un travail assidu et persistant, par le juste emploi de tous les moyens qui s'offrent pour la propagation de nos id��es et par l'effort de toute la classe ouvri��re;
Le Congr��s d��cide:
Il n'y a pas de raisons pour changer la direction donn��e jusqu'ici au parti.
Le Congr��s consid��re plut?t comme ��tant toujours du devoir de ses membres de tenter par tous les moyens d'obtenir des succ��s aux ��lections du Reichstag, du Landtag et des conseils municipaux, partout o�� il y a encore des chances de triompher sans nuire au principe.
Sans caresser la moindre illusion sur la valeur des victoires parlementaires par rapport �� nos principes, ��tant donn��s la mesquinerie et l'��go?sme de classe des partis bourgeois, le Congr��s consid��re l'agitation pour les ��lections du Reichstag, du Landtag et des conseils municipaux comme particuli��rement utile pour la propagande socialiste, parce qu'elle offre la meilleure occasion de se mettre en contact avec les classes prol��tariennes et d'��clairer ces derni��res sur leurs conditions de classe, et aussi parce que l'emploi de la tribune parlementaire est le moyen le plus efficace pour d��montrer l'insuffisance des pouvoirs publics �� supprimer les crimes sociaux, et pour d��voiler devant le monde entier l'incapacit�� des classes gouvernantes �� satisfaire les besoins nouveaux de la classe ouvri��re.
Le Congr��s demande aux chefs qu'ils travaillent ��nergiquement et s��rieusement dans le sens du programme du parti, et qu'ils ne perdent jamais de vue le but int��gral et final, sans pour cela n��gliger d'obtenir des concessions des classes dirigeantes.
Le Congr��s exige en outre de chaque membre en particulier, qu'il se soumette aux r��solutions prises par le parti entier, qu'il ob��isse aux prescriptions des journaux, tant que ces derniers agissent dans les limites des pouvoirs qui leur ont ��t�� accord��s et que, en admettant qu'un parti d'agitation, comme la d��mocratie socialiste, ne peut atteindre son but que par la plus rigoureuse discipline et la soumission la plus compl��te, il reconnaisse la n��cessit�� de cette discipline et de cette soumission.
Le Congr��s d��clare express��ment que le droit de critiquer les agissements ou les fautes commises soit par les organes, soit par les repr��sentants parlementaires, est un droit que chaque membre peut exercer, mais il d��sire qu'il le critique en des formes permettant �� la fraction attaqu��e de fournir des explications essentielles. Il recommande particuli��rement qu'aucun membre ne formule publiquement des accusations ou des attaques personnelles avant de s'��tre assur�� du bien-fond�� de ces accusations ou de ces attaques et avant d'avoir ��puis�� pr��alablement tous les moyens qui, dans l'organisation du parti, se trouvent �� sa disposition afin d'obtenir satisfaction.
Finalement le Congr��s est d'avis que le principe fondamental des statuts de l'Internationale de 1864 doit toujours ��tre la ligne de conduite �� suivre par ses membres, �� savoir que: ?La v��rit��, la justice et la moralit�� doivent ��tre consid��r��es comme bases de leurs rapports entre eux et avec tous les hommes, sans distinction de couleur, de religion ou de nationalit��?.
Cette r��solution est, comme la plupart des r��solutions de ce genre, tellement vague et banale que tout le monde peut l'accepter. Et c'est justement ce fait, qu'elle peut ��tre accept��e par tout le monde, qui en d��montre l'insignifiance. Aussi Vollmar n'y voit pas d'inconv��nient non plus. Seulement il d��clare ne pas admettre l'explication qu'en donne Bebel. Certes, dit-il, il n'y a aucune raison pour changer la ligne de conduite du parti, entendant par l�� que la tactique, pr��conis��e par lui, Vollmar, a toujours ��t�� suivie, mais point logiquement. La cons��quence de cet habile arrangement est de remettre ind��finiment l'affirmation d'une d��claration cat��gorique et de tourner la difficult��.
Un des d��l��gu��s, Oertel, de Nuremberg, parut l'avoir compris. Il voulut provoquer une d��claration cat��gorique concernant l'attitude de Vollmar, et c'est dans ce but qu'il proposa d'ajouter �� la motion Bebel l'amendement suivant: ?Le Congr��s d��clare formellement ne pas partager l'opinion d��fendue par Vollmar dans ses deux discours prononc��s �� Munich, le 1er juin et le 6 juillet, concernant le plus urgent devoir de la d��mocratie socialiste allemande et la nouvelle tactique �� suivre, mais la consid��re au contraire comme nuisible au d��veloppement ult��rieur du parti?.
�� la bonne heure! Voil�� ce qui ��tait clair. (La derni��re partie de l'amendement fut abandonn��e par l'auteur lui-m��me.)
Et que pensaient
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